Aujourd'hui, nous resterons en France, plus exactement dans le massif du Mont Blanc. Lorsque j'ai connu Marianne, elle habitait Annemasse. Elle avait alors son brevet de pilote avion (qu'elle a perdu depuis, faute de pratique à la Réunion) et nous prenions souvent un Robin de l'aéroclub pour aller y faire un viron.
Le Tacul et le Mont Blanc.
Le Mont Maudit et l'Aiguille du Midi.
Les Grandes Jorasses et la Dent du Géant, d'un côté et de l'autre.
Revenons sur terre pour une très jolie balade au pied de l'Aiguille Verte et des Drus, de l'autre côté de la Mer de Glace, appelée "les balcons de la Mer de Glace".
Train jusqu'au Montenvers puis descente des échelles vers la Mer de Glace. Il pleut, mais heureusement ça ne durera pas ! Ensuite, on chausse les crampons et on traverse le glacier.
Après, de nouveau des échelles pour accéder au refuge du Couvercle où nous passerons la nuit. L'actuel refuge et l'ancien, désaffecté : on comprend pourquoi il s'appelle le Couvercle !
Avant de partir pour la suite de la rando, photos avec le Mont Blanc et le Gros Rognon, ainsi que les Jorasses et Périades.
Après, yapuka, avec en arrière-plan de la dernière l'envers des Aiguilles de Chamonix !
Et bien sûr à une autre saison, ski dans la Vallée Blanche.
On attend la benne à Chamonix, puis on sort du tunnel à l'Aiguille du Midi : l'arête est dangereuse, il vaut mieux s'encombrer des crampons pour ne pas descendre directement dans la vallée mille mètres plus bas ! Il y a beaucoup de monde à cet endroit, mais ensuite, vu l'immensité, on se retrouve presque tout seuls.
Après, les images se passent de commentaires...
Et ça se finit au bistrot à Cham : vous remarquez que nous buvons du Perrier !
Nous voilà pour un second voyage en Australie, entre Darwin et Broome, c'est à dire nord et nord-ouest.
Dès l'arrivée à Darwin, on est vite dans l'ambiance !
Une voiture de loc' et quelques centaines de kilomètres plus tard, nous arrivons dans le parc de Kakadu. Tout y est quiétude !
Quiétude bien trompeuse, car nous sommes sur l'un des territoires du Crocodilus Porosus, crocodile marin ou "saltie" pour les Aussies. Le bestiau peut mesurer huit mètres et peser une tonne : il est la cause de plusieurs décès chaque année.
Dans le parc, nous allons faire une longue balade à pied vers Nourlangie Rock et les dessins pariétaux aborigènes vieux de quelques milliers d'années : nous nous tenons à une distance très respectueuse des nombreux étangs !
Nous allons passer la nuit dans la petite ville de Katherine, en observant cela au passage. Non, ce ne sont pas les alignements de Carnac, mais des termitières dont certaines d'une taille impressionnante !
A Katherine, Marianne se rafraîchit de la chaleur accablante dans une source thermale garantie sans crocs !
Mais surtout, nous faisons la connaissance d'une bande de joyeux fêlés : il traversent les milliers de kilomètres de l'Australie sur des tracteurs de collection qui ne dépassent pas les 40 à l'heure. Il n'en sont pas à leur coup d'essai, la carte de leur précédent voyage le prouve (là, nous sommes à la flèche violette). D'ailleurs, la femme de l'un d'eux ne s'y est pas trompée !
Retour à Darwin, restitution de la Hyundai Getz, et Greyhound vers Kununurra (prononcer "Kananare"), à mille bornes de là.
En chemin, un moment de répit avec de sympathiques bikers et une fortune de route. J'imagine le chauffeur du road train téléphonant à son patron : "Euh ! J'ai placardé le truck dans le bush et j'en ai profité pour détruire une douzaine de voitures neuves !"
A Kununurra, les choses sérieuses commencent. Nous ne trouvons pas comme nous l'espérions un Land Cruiser de loc' : tant pis, nous nous rabattons sur un pick-up, car pour affronter la Gibbs River Road dans le Kimberley, le 4/4 est obligatoire !
Quelques canyons étroits dans le parc de Purnululu :
Toujours dans le parc, ces curieuses formations bicolores appelées les Bungle Bungle et "The Cathedral" : Nous sommes en saison sèche, inutile de dire que ces endroits sont inaccessibles pendant la démente saison des pluies !
Puis nous reprenons la piste. On croise une voiture par heure. Si l'on s'arrête pour prendre une photo et que par hasard un automobiliste passe à ce moment, il stoppe toujours pour demander si tout va bien : solidarité du bush !
Un peu de bateau sur la belle rivière de Fitzroy Crossing à Geikie Gorge et les distances australiennes, toujours étonnantes.
Toujours sur la piste de la Gibbs River Road, arrêt et marche de plusieurs heures dans Windjana Gorge pour voir les fresh water crocodiles, "Freshies" pour les Aussies. Ceux-là sont exclusivement piscivores, inoffensifs et on peut s'en approcher, en restant tout de même à distance d'un coup de queue éventuel qui peut vous casser une jambe.
Arrivés à Broome, comme on n'a pas mangé assez de poussière, nous faisons un viron de 400 kilomètres à Cap Levesque. Marianne se baigne dans une eau tentante, moi, je reste sur la plage en attendant le scoop car il y a parfois un saltie dans le coin !
A cet endroit, on trouve des coefficients de marée parmi les plus importants au monde, et si la plage est bien calme, il vaut mieux ne pas tenter de nager dans les détroits à cause des terribles courants ! Au retour, nous nous arrêtons dans le seul hameau : l'autel de l'église a été décoré de nacre par les Aborigènes :
Quand l'occasion se présente, je ne me lasse pas de photographier les road trains.
Voilà, Broome est une petite ville sans intérêt pour moi mais pas pour ma douce : grosse culture perlière et les boucles d'oreilles viendront s'ajouter aux frais de voyage ! Un dernier coup d'œil sur la région depuis l'avion qui nous emmène. Comme toujours, cela se termine à Perth et je vais visiter un musée aéronautique. J'ai la chance de discuter avec un papy de 90 ans qui était mécanicien pendant la guerre en Angleterre sur ce Lancaster. Bon pied bon œil, malgré le froid de canard dans le hangar (ce n'est pas la même température que dans le nord), il me régale d'anecdotes !
A la prochaine !
Nous allons dans l'ouest des Etats-Unis. Pour ce voyage effectué il y a exactement vingt ans, il y aura plusieurs épisodes, car malgré une sélection féroce, la matière ne manque pas !
Après un long vol entre Paris et San Francisco et la fatigue du décalage horaire, nous prenons possession de notre auto de loc' et quittons immédiatement la ville pour aller dormir dans le charmant petit port de Monterey. Frisco, ce sera pour la fin du séjour.
Puis Carmel, Big Sur, et nous dormons dans la célèbre Santa Barbara, un peu décevante dans la brume.
Arrivée à Los Angeles, et les photos pour la postérité à Malibu, Hollywood et sur le Walk of Fame :
Bien entendu une journée à Universal Studios et des fresques en ville, mais Los Angeles n'est pas une ville très conviviale, hormis Venice ou Santa Monica par exemple où nous avons trouvé un charmant motel qui, contrairement à toute attente, n'était pas hors de prix !
Nous quittons donc assez rapidement la Mégalopole, direction le Grand Canyon à plus de mille kilomètres.
Sur la highway qui traverse le désert de Mojave, je repère dans les montagnes cinq ou six nuages de poussière régulièrement espacés. Hum, ça ressemble bien à un rallye sur terre ! Je prends la première bretelle, et, me dirigeant sur la poussière, j'arrive à l'assistance d'une Baja appelée Fireworks 1000.
Un peu plus loin, nous nous arrêtons au Bagdad Café, le vrai, celui du film !
Après la highway, nous roulons sur une route mythique avant d'arriver sur les bords du Grand Canyon où nous dormirons.
Le lendemain, réveil à l'aube pour une dure journée. Il ne s'agit pas d'aller jusqu'au bord du fleuve -l'aller-retour est totalement irréalisable en un jour-, mais de descendre à Plateau Point, l'endroit où le Colorado a creusé une profonde entaille.
Bon, ça, c'est accompli, le plus dur reste à faire ! Il est dix heures du mat', il fait 40° et 900 mètres de dénivelé à grimper pour regagner le motel : nous arriverons à treize heures, il doit faire 45°, Marianne est littéralement épuisée !
Après une bonne sieste dans la clim', on retourne faire un tour sur "la Rim" : on voit très bien le sentier de Plateau Point d'où nous venons.
On repart du Grand Canyon en traversant des paysages somptueux, avec Petrified Forest, des fossiles d'arbres silicifiés.
Halte au canyon de Chelly, très sablonneux : pas question de s'y engager avec notre Mitsu Mirage. Alternative entre des 4/4 avec d'autres touristes ou le cheval loué par un Indien Navajo. Ma Calamity Jane est très à l'aise, moi, je n'ai pas beaucoup d'atomes crochus avec les bourrins, mais par chance mon mustang est particulièrement docile ! Des dessins rupestres dont le fameux Cocopeli, le joueur de flûte sacré.
Et la fameuse White House, nichée au pied d'une falaise.
D'autres vestiges vus du haut du canyon.
Après, nous partons à Monument Valley : ce n'est pas un parc national, mais un site géré par les Navajos, qui ont leur propre police.
Absolument fa-bu-leux ! Le site est tellement immense qu'on n'est pas envahi et trois heures de balade en voiture sur de bonnes pistes me feront rapporter une centaine de photos : je vous épargne la totale !
Parmi les énormes monolithes, the three gossips (les trois commères) et Elephant Rock.
Il y a toutefois un endroit à mourir de rire, le spectaculaire John Ford's Point, visible dans plusieurs westerns de celui-ci. L'endroit est pour le moment désert, mais il y a un gus habillé en cow-boy qui traîne son ennui à côté de son cheval qui s'em... autant que lui. Qu'est-ce qu'il fait là ? Un car de touristes arrive. Les Ricains, les Japonais ou... les Européens en descendent sous la vigilance de leur guide qui veille à ce qu'ils ne se cassent pas la figure du haut de la petite falaise. Le type monte sur son bourrin, ils font deux-cents mètres et prennent la pose. Clic-clac, clic-clac, tous les appareils photos crépitent. Au bout de cinq minutes, ils remontent dans le car climatisé. Bye-bye Monument Valley ! Le cow-boy revient doucement attendre le prochain car.
Sans touristes, Marianne est allée donner une idée de l'endroit, mais pendant qu'elle revenait, un car est arrivé et je n'ai pas hésité à reshooter !
A suivre un des ces quatre...
La suite, avec le parc de Arches.
Petit break à Moab : nous faisons un viron de rafting -très soft- sur le Colorado.
Du parc de Canyonlands, nous ne verrons que le haut : en effet, si on veut vraiment le visiter, il faut aller y bivouaquer plusieurs nuits et de toute façon, un 4/4 est indispensable.
Nous continuons sur Panguitch où roule une belle auto, et où un jeune couple d'Amish est en goguette.
Panguitch, c'est juste à côté de Bryce Canyon, une autre curiosité de ce Far West qui n'en manque pas ! Bien entendu, nous ne nous contentons pas d'admirer le site d'en haut, nous descendons y marcher quelques heures.
Zion, nous ne faisons que le traverser en voiture, le temps passe, avec ce curieux Checkered Rock.
En revanche, rando dans le parc de Mesa Verde où les Indiens Pueblos construisaient à l'abri des regards et des intrus :
Et inévitablement Las Vegas !
Notre hôtel, le Louxor, et d'autres tout aussi délirants les uns que les autres, sans parler des illuminations la nuit venue.
A suivre...
En quittant Vegas, l'étape suivante s'impose : la Vallée de la Mort. Nous commençons par prendre un aperçu d'en haut : une route très raide de quelques kilomètres permet d'accéder au point de vue de Dante's View. Pendant notre trajet, un manège de BMW camouflées et immatriculées à Munich fait des allers-retours : essais de prototypes en forte chaleur. Pour faire chaud, il fait chaud ! 50° à l'ombre, oui, mais voilà... Furnace Creek est le seul endroit où il y a de l'ombre !
Je me tiens du bout des doigts sur Mushroom Rock, car ce champignon volcanique est plus chaud qu'une plaque de cuisson. Et près de Badwaters, nous ramassons un petit sachet de sel : luxe suprême, nous salerons nos œufs à la coque l'hiver prochain à Montpellier avec celui récolté dans la Death Valley !
Sous un ciel d'orage -qui bien sûr ne tombera pas- un Joshua Tree, l'une des rares choses qui poussent là, comme sur l'album éponyme de U2.
D'autres endroits remarquables, Zabriskie Point (rappelez-vous le film d'Antonioni) et Artist's Palet :
Et nous sortons de cette fournaise : nous avons passé la journée au-dessous du niveau de la mer.
Nous poursuivons vers le nord, avec un petit détour par Bodie, ancienne cité minière devenue fantôme, comme dans Lucky Luke.
Pas très loin -à l'échelle américaine- se trouve Mono Lake. Ces cheminées de tufa se sont formées sous l'eau, mais depuis que quatre des cinq rivières qui alimentaient le lac ont été détournées dans un aqueduc qui approvisionne Los Angeles (à 500 km de là) dans les années 30, le niveau est descendu de 15 mètres et les a mises à jour.
Le paysage me rappelle bien quelque chose... Bon sang, mais c'est bien sûr ! Il se trouve dans l'album de Pink Floyd Wish you were here, mon préféré, à la page de la chanson Shine on you crazy diamond, celle que j'emporterais sur une île déserte !
Là, nous sommes aux portes du Yosemite que nous parcourrons demain !
Nous voilà donc dans le Yosemite. Classé Parc National depuis 1890, il est l'un des deux plus anciens avec Yellowstone.
Vue sur les Yosemite Falls, et sur le Capitan, la Mecque des grimpeurs de Big Walls : s'il n'arrivent pas en haut dans la journée, ils bivouaquent sur une escarpolette accrochée dans la paroi : faut pas être somnambule !
A quelques dizaines de kilomètres de là dans ce parc immense, Mariposa Grove, l'endroit des séquoias géants : sur la dernière, le petit point bleu en bas, c'est Marianne !
Puis nous allons à Glacier Point, vue imprenable sur Half Dome que vous avez sans doute vu sur les fonds d'écran des Mackintosh il y a deux ou trois ans.
Pour le moment, nous sommes bien souriants : nous rigolerons moins demain, car nous avons décidé de nous attaquer à ce gros morceau !
Le lendemain, levés dès potron-minet, nous abandonnons la voiture sur le parking de départ de la John Muir Trail à six heures du mat'. Nous longeons les chutes de la Merced River, puis la rivière elle-même en amont où elle est bien paisible. Des rencontres sympathiques, et d'autres que nous ne ferons pas et ce n'est pas plus mal !
Après quelques heures, nous avons contourné le monstre, mais le plus dangereux reste à accomplir.
Car voilà ce qui nous attend. A la fonte des neiges, les rangers installent des câbles sur la partie sommitale, qu'ils enlèveront avant l'hiver suivant. Aucune assurance, faut pas avoir le vertige ! Je suis sidéré du contraste de ce pays : dans les supermarchés, dès qu'on passe un coup de serpillère, on multiplie les panneaux "Caution ! Wet floor". Mais là, tout un chacun peut grimper sur cet endroit tout de même un poil craignos sans aucun autre avertissement que de renoncer en cas d'orage car la foudre frappe alors régulièrement le sommet. Seule précaution : dans une espèce de creux de rocher en bas des câbles, des dizaines de paires de gants de jardinage que l'on enfile avant de se hisser et qu'on replace au retour.
Et nous voilà en haut, petites silhouettes dominant la vallée mille mètres sous nos pieds. Après ? Redescendre en évitant de se casser la figure, puis reprendre le chemin à l'envers. Nous retrouvons l'auto légèrement rincés : nous sommes partis depuis onze heures, avons marché 29 kilomètres, avec un dénivelé balèze !
Et l'on finit par où tout avait commencé, Frisco pour les intimes.
Bien sûr le Golden Gate avec ou sans brume.
Mais aussi, Lombard Street, la plus sinueuse de la ville, avec un hot road.
Cable-car sur fond d'Alcatraz et les otaries sur les wharfs.
Les maisons victoriennes. Nous étions trop loin pour savoir si le gars chantait "C'est une maison bleue..."
Tant qu'on est dans la variété : "Et le Golden Gate s'endort sur Alcatraz où traînent encore des sanglots couleur de prison..." et le célèbre building Transamerica, anti-sismique : on verra son efficacité lorsque se produira le Big One !
De l'autre côté du Golden Gate, Sausalito et ses maisons flottantes. Dans les années 70, c'était le fief des hippies qui ont bien failli être envoyés par le fond par l'Amérique puritaine. Aujourd'hui, les house-boats coûtent des millions de dollars et sont habitées par les Youpees...
Un dernier clin d'œil à ce haut-lieu beatnik et l'on va reprendre l'avion.
Voilà, nous avons passé un peu plus d'un mois dans l'ouest, parcouru quelques milliers de kilomètres, marché des heures et nous rentrons des souvenirs plein la tête. J'espère que ce périple retracé grosso-modo ci-dessous vous aura également plu !