Spirit of vécu
Zoréol
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Posté le 19/09/2018 à 04:43:53

Est-ce lors de cette édition que Claude V. a eu droit à un shampooing à l'œuf ?

Pour les non-initiés, l'histoire est simple : à l'heure du pique-nique, il y avait des œufs durs. L'un des participants casse le sien sur la tête du loustic en question, puis un autre l'imite, et ainsi de suite... C'est au tour de Claude de récupérer un œuf dans le panier en disant "Vous fatiguez pas, je vais faire comme vous !" Et il le casse sur sa propre tête. Mauvaise pioche et lauréat du prix Padebol : il est tombé sur le seul œuf cru mis par mégarde au milieu des autres. Avec la chaleur et la poussière, vous imaginez le tableau ! :langue:

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Posté le 19/09/2018 à 08:50:34

Par mégarde ?

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Zoréol
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Posté le 19/09/2018 à 09:27:12

J'y étais pas ! :clooneystop:

L'histoire m'a été narrée par la joyeuse bande du team Ecureuil et elle est passée en boucle pendant quelques années... :w:

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Posté le 19/09/2018 à 10:49:36

Il s'en est passé pendant ces 1000 pistes ...
Je connais personnellement moi-même un pilote de renom, qui , ayant abandonné, tentait de secouer sa charmante copilote dans un coin tranquille ( qu'il croyait )
Sauf qu'un hélico cherchait où pouvait être passé cette auto :rire:

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Zoréol
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Posté le 19/09/2018 à 11:27:43
Il y a 19 heures, Poms a dit :

je crois bien connaitre le propriétaire de la combinaison, et la main manipulatrice (Radio je précise :rolleyes:) qui lui retira les graviers 

En fait, la combi était mon ancienne que je lui avais donnée. Nicolas était un élève de terminale que j'avais au lycée du Vigan, et avec qui j'avais sympathisé. Comme je m'étais offert une combi neuve, qu'il en était à son premier rallye et qu'il avait encore moins le sou que moi, je lui avais filé l'ancienne. Là, je la porte encore au départ des Cévennes 81 quelques mois avant (je suis debout à côté de la Rallye 3 dont le coéquipier deviendra mon fidèle copipote Jean-Luc qui sera à mes côtés à partir de 83 jusqu'à ce que j'arrête). Le gars en combi blanche derrière était mon copilote d'alors, le fameux Claude du shampooing à l'œuf :lol:.

Pour la petite histoire, la Linea Sport "façon jean" n'a pas terminé sa carrière lors de l'atterrissage sur les fesses de Nicolas. Une large pièce découpée dans un vieux jean et recousue par des mains expertes pour combler le grand trou lui a donné une seconde vie : les commissaires étaient moins pointilleux sur l'équipement des concurrents qu'aujourd'hui ! :ange: :siffle2:

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Zoréol
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Posté le 19/09/2018 à 12:17:02

Puisqu'il est question de Nicolas le cascadeur, un souvenir d'une époque bénie où l'ouverture de parapluie n'était pas le maître-mot ! :love:

En ce temps-là il dit à ses apôtres nous bossions ma femme et moi au lycée de la petite ville du Vigan, haut-lieu du Critérium des Cévennes, moi comme prof, elle comme CPE plus spécialement en charge de l'internat. Le ramassage scolaire n'étant pas ce qu'il est aujourd'hui, une cinquantaine d'élèves qui habitaient des hameaux isolés étaient pensionnaires de l'internat qui constituait une vraie petite famille. Le week-end, tous rentraient chez eux. Seul restait Nicolas dont les parents vivaient pour raison professionnelle en Guyane, je crois bien. Il mobilisait d'ailleurs à lui tout seul un pion et un cuistot ! C'était un chic garçon, de surcroît passionné par le sport automobile. Lorsque je courais le week-end, il m'arrivait de descendre à Montpellier le mercredi récupérer la Rallye 2 et le matos d'assistance et de garer le plateau derrière le bâtiment de l'internat : il allait toujours traîner autour avec des regards d'envie.

Un jour, je le trouve une fois de plus autour de l'auto de course et je lui dis :

"Qu'est-ce que tu vas faire ce week-end ?

- Ben, comme d'hab', un petit tour en ville, puis je vais rester au bahut pour bosser. (Il était alors en première et envisageait un Bac S qu'il allait d'ailleurs réussir avec mention TB.)

- Ecoute, là on est un peu court, mais ça te dirait de venir avec nous sur les rallyes ?

- Ah ! Ça, bien sûr, mais on ne me laissera jamais !

- Je vais faire mon possible."

La semaine suivante, je vais voir mon proviseur -qui bien entendu habitait également au lycée, ça crée des liens- :

"Monsieur Prouet, est-ce que je pourrais emmener Nicolas P. sur mon prochain rallye ?

- Vous n'y pensez pas, Monsieur Barat, il est sous ma responsabilité, ses parents vivent à 8000 kilomètres d'ici, et vous voulez l'emmener en week-end, qui plus est sur un sport dangereux ? Pas question.

- Ecoutez, vous avez vu comment il traîne sa misère le week-end tout seul dans le bahut ? Et puis, vous savez comme moi que c'est un garçon raisonnable !

- Bon, d'accord, mais vous me le ramenez intact, sinon j'aurai de graves ennuis !"

Cet homme proche de la retraite était adorable et n'a pas hésité à prendre le risque. Et voilà comment ce grand gaillard a déserté le bahut les week-ends de course. La situation a d'ailleurs été vite régularisée car ses parents avertis ont envoyé un papier me faisant son correspondant. Les deux étés suivants, lorsqu'ils sont venus en vacances dans leur petit mas cévenol, nous avons été invités à un méchoui !

Une fois, nous étions partis au rallye du Somail, seulement ma femme qui me naviguait, notre fille Stéphanie qui avait un an et Nicolas. Comme souvent, je me faisais assistance tout seul et la mission de Nicolas était de veiller sur le matos et sur Stéphanie : nous étions complètement timbrés de partir en spéciale alors que ça pouvait se terminer à l'hosto en laissant notre bébé d'un an sous la garde d'un gamin de dix-huit ans, mais nous étions jeunes ! A l'issue du premier tour, nous trouvons un Nicolas bien em... au sens propre ! La gamine a fait la grosse commission et il change comme il peut la couche sur le capot de la 505... et elle lui gazouille des tas de remerciements dans son langage "Areuh" ! :lol:

Nous nous sommes perdus de vue par la suite : je sais qu'après son bac, il a réussi un diplôme d'ingénieur et qu'il bossait à l'EDF quelque part dans les Vosges. Il y a cinq ans, je reçois un coup de fil (je ne sais pas comment il s'est procuré mon téléphone), il est à la Réunion pour le boulot. Naturellement, il vient dîner chez nous et nous reparlons de la grande époque. Il a quitté EDF et monté sa boîte... au Chili où il a fondé une famille. Il a dépassé la cinquantaine et court là-bas des épreuves sur terre...

A la Réunion il y a cinq ans : l'ancien élève et son vieux prof ! :langue:

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KC67
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Posté le 19/09/2018 à 13:21:05

Génial tous ces récits !

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Stephane66
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Bioman rouge
Posté le 19/09/2018 à 14:48:27
Il y a 2 heures, Zoréol a dit :

A la Réunion il y a cinq ans : l'ancien élève et son vieux prof ! :langue:

Très jolie histoire!!

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Zoréol
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Posté le 20/09/2018 à 15:25:49

Un peu plus haut, je disais que j'allais chercher l'auto à Montpellier le mercredi après-midi avant une course. Là, je partais faire le Rouergue, et c'était un sacré gain de temps de monter directement du Vigan à Rodez le vendredi après le boulot. Donc, le mercredi vers six heures du soir, je traverse Saint Bauzille de Putois (un nom comme ça, ça ne s'invente pas ! :clindoeil:) avec la 505, le plateau et la Rallye 2 dessus. La vitesse était à l'époque limitée à 60 dans les agglomérations, mais là, je roulais à tout casser à 45/50 à cause de l'encombrement et d'une chaussée qui n'était pas précisément un billard. Au milieu du village, une route à droite vient de la grotte des Demoiselles et elle s'achève sur un stop. Lorsque je suis à trente mètres de l'intersection, une 4L bleue de la maison Poulaga arrive au stop et ne fait pas mine de le marquer. Je ne lève pas le pied, non mais ! Et le conducteur monte précipitamment sur les freins, nos deux pandores s'enfonçant le képi jusqu'aux oreilles en se mettant la tête dans le pare-brise ! :w:

Ils me suivent, mais ne peuvent pas me dépasser dans les virolets du défilé de l'Hérault, puis nous traversons Ganges, eux toujours derrière. Ce n'est que trois kilomètres après la sortie de la ville qu'une ligne droite leur permet d'envoyer les chevaux : ils me doublent en actionnant la sirène et le gyrophare et le passager m'intime l'ordre de stopper, ce que je ne peux faire que deux kilomètres plus loin, lorsqu'une surlargeur se présente. J'en étais sûr ! :ange:

Bien entendu, pas une remarque sur l'histoire du stop qu'ils étaient à un doigt de brûler, les salopiots, mais ils épluchent les papiers, vérifient mon permis E, puis tout l'éclairage de la remorque qui fonctionne à la perfection, tant pis pour eux ! :sol: Ensuite, les pneus de la 505, du plateau, mais tout est nickel... :langue:

Juste avant de me libérer, l'un des deux regarde les pneus de la Rallye 2 :

"Mais, ils sont lisses, vos pneus !

- Eh ! Oh ! Elle est sur la remorque, elle ne roule pas !

- Non, c'est pas ça, mais... c'est une voiture de course...

- Bravo ! Belle déduction ! :D:

- Et vous mettez des pneus lisses pour déraper ?

- Ah ! Non, Monsieur ! Des pneus lisses ont une plus grande surface au sol et tiennent beaucoup mieux la route que des pneus avec des sculptures !"

Je me garde bien de dire que quand il pleut, je monte des pneus sculptés. Et en repartant, je sifflote en imaginant le retour du loustic à la Gendarmerie : "Chef, chef, j'ai intercepté un pilote de course qui m'a dit que les pneus lisses tiennent mieux la route que les pneus neufs !" :siffle2: :lol:

 

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Zoréol
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Posté le 21/09/2018 à 15:35:41

Les méfaits de l'alcool.

A l'école de pilotage de Grabels, nous prenions nos repas à midi avec les stagiaires et souvent leurs compagnes. Cette fois-là, Alain Oreille était moniteur-pilote, et il était accompagné de son inséparable et douce Sylvie. Ils se sont un peu attardés à l'école et débarquent au restau alors que nous avons commencé à manger. Bien sûr, dans la grande tradition de folie de l'époque, Alain Ricciardi et moi leur balançons tout ce qui nous tombe sous la main , c'est à dire surtout des morceaux de pain sous les regards sidérés des élèves qui sont près de crier au crime de lèse-majesté. Je connais l'Esgourde comme ma poche, il m'a fait la gentillesse de m'héberger un mois entier chez lui à Martigues et il m'a considérablement aidé à construire ma Rallye 2 Gr.2 trois ans avant ! :jap: Je me dis qu'il va monter immédiatement les tours -il est un tantinet caractériel-, mais contrairement à toute attente, il reste d'un calme olympien, un grand sourire sur le visage ! Le père Ricciardi est tout au bout de la table. Lorsqu'Alain arrive derrière lui, toujours souriant, il empoigne la carafe de gros-qui-tache et lui verse l'intégralité du contenu sur la tronche ! :ange:

Autre adresse, autre temps, mais à peu près au même moment. Avant -ou après ?- je ne sais quel rallye, nous dînons chez les Pom's, qui est un peu la maison du Bon Dieu (re- :jap:) en période de course. Je suis assis juste à côté de Didier Auriol qui n'imagine pas (nous non plus !) qu'il sera un jour champion du monde. Naturellement, je le chambre sur sa conduite désordonnée, et comme c'est de coutume à cette époque, il me met son verre d'eau sur la tête. Dans la tradition "tu me balances un pétard, je t'envoie un missile", je saisis la boutanche de pinard (rassurez-vous, ce n'était pas de l'Aloxe Corton :langue:) et la lui verse sur le crâne.

Peu d'années plus tard, Alain Ricciardi et Didier Auriol exhibaient une belle coiffure "peau de fesse" ! Est-ce le pinard qui les a rendus chauves ? Mystère, mais à verser au dossier des ligues anti-alcooliques ! :lol:

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Posté le 21/09/2018 à 17:10:46

C’te pépite :clooneymdr:

Mme Conconi peut retourner à ses pages d’écriture, elle est loin du compte...

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Posté le 21/09/2018 à 18:07:07

Oups... :grilleAnim:

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Zoréol
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Posté le 22/09/2018 à 07:06:37
Il y a 15 heures, Zoréol a dit :

Je suis assis juste à côté de Didier Auriol qui n'imagine pas (nous non plus !) qu'il sera un jour champion du monde. Naturellement, je le chambre sur sa conduite désordonnée...

Nous avons connu Didier à l'époque de ses premières perfs sur la fameuse Escort rose. Il faisait des temps époustouflants, tapant les Porsche et les grosses Gr.2, mais sa conduite était encore très brouillon : en gros, ça consistait à se mettre dans une situation impossible à l'entrée de chaque virage et à s'en sortir grâce à une agilité de singe et de grands coups de volant ! Ce fut encore le cas avec la Turbo 2, puis ça s'est affiné avec la TdC et la Maxi, sans parler de la Métro et de la suite. :jap:

De temps en temps lors de ces débuts, il roulait un peu des mécaniques et nous disait : "Vous avez vu les temps, les mecs ?"

Et je lui répondais invariablement pour lui rabattre le caquet : "Mouais, avec les temps que tu fais en pilotant comme un cochon, dès que tu auras appris à conduire, tu seras champion du monde !"

Je ne croyais pas si bien dire ! :lol:

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ALBI
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Posté le 22/09/2018 à 17:06:21

Merci pour toutes ces belles pages de vécu...

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Poms
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Siri
Posté le 22/09/2018 à 22:26:08
Le 19/09/2018 à 06:43, Zoréol a dit :

Est-ce lors de cette édition que Claude V. a eu droit à un shampooing à l'œuf ?

Pour les non-initiés, l'histoire est simple : à l'heure du pique-nique, il y avait des œufs durs. L'un des participants casse le sien sur la tête du loustic en question, puis un autre l'imite, et ainsi de suite... C'est au tour de Claude de récupérer un œuf dans le panier en disant "Vous fatiguez pas, je vais faire comme vous !" Et il le casse sur sa propre tête. Mauvaise pioche et lauréat du prix Padebol : il est tombé sur le seul œuf cru mis par mégarde au milieu des autres. Avec la chaleur et la poussière, vous imaginez le tableau ! :langue:

Oui c'est bien à ce rallye, mais petite mise au point. Ce n'est pas Lucifer (Claude) qui a voulu tout de suite se casser un œuf sur la tête. Mais un autre gugus qui voulait lui casser l'oeuf dur (qu'il croyait) sur sa tête. Or Claude lui dit - je suis assez grand pour le faire moi-même.

Il lui prend l'oeuf et se l'écrase comme un Grand sur le front ... L'oeuf était frais. Inutile de préciser l'hilarité du groupe à ce moment

Mais le meilleur est là comme je l'ai dit plus haut, nous avions juste pris de l'eau pour boire et se laver les ratounes. Restrictions faisant et interdiction d'y puiser dedans, il n'a pu se laver juste s'essuyer avec du chiffon, il est resté deux jours avec des résidus de jaune et d'albumine sur la figure ! Et avec la poussière....

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Posté le 23/09/2018 à 00:47:31

:clooneylol:

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Zoréol
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Posté le 23/09/2018 à 04:44:05
Il y a 6 heures, Poms a dit :

Ce n'est pas Lucifer (Claude) qui a voulu tout de suite se casser un œuf sur la tête.

Autre précision pour les non-initiés : Avec sa barbe -qui n'était pas du tout à la mode à l'époque-, un nez aquilin, un menton proéminent et un visage émacié, Claude avait un physique assez particulier. C'est le pilote avec qui j'ai couru mes premiers rallyes, Norbert Julier qui faisait aussi partie du team Ecureuil qui l'avait surnommé Lucifer. C'est resté et tout le monde l'appelait ainsi ! :langue:

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Zoréol
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Posté le 24/09/2018 à 14:38:47

Sylvie et Alain Oreille sont des gens charmants. Je les ai connus en 77 lorsqu'ils roulaient en Rallye 2 Gr.1 et moi aussi, mais en coéquipier. A l'intersaison, Alain a fait évoluer son auto en Gr.2. En 78, tout en faisant quelques rallyes en copilote avec son pote le regretté Jacky Chantebel -sur une Rallye 2 Gr.2 également-, j'ai voulu passer dans le baquet de gauche, et mon choix s'est porté sur le meilleur rapport qualité-prix de l'époque pour une auto performante à petit budget : une Rallye 2 Gr.2, on n'en sort pas ! :lol: Comme ma femme et moi avions bien sympathisé avec Sylvie et Alain, que ce dernier avait connu quelques galères et commis quelques erreurs en construisant son auto (il n'avait pas de formation de mécanicien, il était artisan maçon !), il me dit un beau jour : "Venez vous installer à Martigues à la maison en août pendant le mois qu'il faudra pour monter ta voiture, je t'aiderai et je te conseillerai." Sympa, n'est-ce pas ?

Il se levait avant six heures pour aller sur une villa où il travaillait seul. Je suis allé une paire de fois lui donner un coup de main en lui faisant le manœuvre, mais la plupart du temps je restais au garage qu'il avait construit lui-même bien sûr, à gratter, souder, bidouiller mon auto. Vers seize heures, il arrêtait le chantier après une journée déjà bien remplie et venait bosser avec moi sur ma voiture jusqu'à vingt ou vingt et une heures : nos épouses nous rejoignaient, un petit jaune et grillades ou encore une pizza qu'il faisait lui-même et cuisait dans le four à bois qu'il avait monté. A la fin du séjour, l'auto était prête, essayée, marchait du feu de dieu et il ne restait plus qu'à la ramener à Montpellier où un autre pote, carrossier, me l'a peinte gracieusement. Il n'a jamais été question d'argent entre nous. Ma femme contribuait évidemment à remplir le frigo, ce qui est bien normal puisque nous avons passé un mois chez eux en pension complète, mais basta ! 

Charmant garçon, mais je l'ai dit plus haut parfois un tantinet impulsif. Comme il est loin d'être un nain et que les sacs de ciment et les moellons qu'il trimballait à longueur de journée lui faisaient des biscottos impressionnants, il ne craignait dégun, comme on dit chez lui ! :w:

En 1979, -il a commencé à se faire un nom-, il décide d'aller courir la Ronde Cévenole qu'il n'avait encore jamais faite : c'est la dernière édition mais on ne le sait pas encore. Avec son inséparable pote Jacky Chantebel, ils se partageront le volant sur l'auto d'Alain, mais Jacky prend son plateau et y charge sa propre Rallye 2 totalement identique sur le plan mécanique. Cela permettra aux deux pilotes de rouler simultanément pendant les essais sur route fermée du samedi et pour la course, garée à l'assistance, elle pourra servir de réserve de pièces que l'on cannibalisera au cas où. Je ne cours pas, mais je suis bien entendu présent. 

Mais voilà ! Aux essais, alors qu'Alain conduit sa propre voiture, un moyeu casse en plein appui (plaie des Rallye 2) dans le gauche rapide de la Cravate : parapet à droite, rebond, arbres à gauche. La caisse est morte de chez morte. Les deux compères prennent immédiatement la décision de courir sur la Rallye 2 de Jacky comme le règlement les y autorise, d'autant plus que cette auto a bouclé deux ou trois tours pendant les essais. Jacky a connu quelques ennuis avec la sélection de boîte dans la journée et le samedi soir, Alain, le plus mécano des trois est couché sous l'auto pour régler la tringlerie pendant que le père Chantebel et moi faisons un brin de toilette à la voiture en papotant.

Au bout d'un moment débarque un loustic mal embouché, pas un pilote, certainement un gars d'une assistance qui avait déjà dû entamer l'apéro de bonne heure et il commence à invectiver d'une façon particulièrement ordurière : "Oui, tu es un  #****@, un **^##. C'est parce que tu t'appelles Oreille qu'on t'autorise à changer d'auto (ce qui est bien entendu faux), Monsieur a deux autos à sa disposition alors que nous, les petits, on serait rentrés à la maison." Je me dis qu'il est venu tirer les moustaches du tigre qui dort, qu'il ferait bien de mettre la pédale douce et de se barrer, mais non, il s'excite tout seul et son vocabulaire de noms d'oiseaux est de plus en plus fleuri... 

Pour le moment, seules les jambes d'Alain dépassent de sous la voiture, ça fait deux bonnes minutes que l'autre abruti déverse son torrent d'injures et je comprends que sous la Rallye 2, on commence à atteindre la zone rouge ! Et bien entendu, par une lente reptation, le père Oreille finit par s'extirper de sous l'auto... un marteau à la main qu'il fait tournoyer ! Le zigue voit l'air avenant d'Alain, dessoule instantanément et prend ses jambes à son cou. Usain Bolt n'était pas né, mais tous ses records futurs sur 100 mètres sont battus d'avance ! Jacky et moi sommes accrochés aux basques de notre pote, il nous traîne sans difficulté en agitant toujours son marteau. Ce n'est que lorsque le malotru nous semble définitivement hors de portée que nous le lâchons : son T-shirt a pris dans l'opération la taille XXXXXXX L ! :lol:

Le lendemain, j'ai passé pas mal de temps à l'assistance mais je n'ai pas revu l'autre mec venir tourner autour ! :ange:

Le dimanche : soit Alain, soit Jacky sur l'auto de ce dernier :

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Posté le 24/09/2018 à 21:13:34

Surtout, n’arrête pas ??

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Zoréol
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Posté le 26/09/2018 à 13:24:53

Histoires de coupes...

A la Réunion, la spéciale de la Ravine à Malheur était un monument, disputé tant au Tour Auto que dans d'autres épreuves. L'urbanisation galopante a petit à petit eu raison d'elle. Mais dans les temps héroïques, quelques équipages et des spectateurs s'étaient rendus compte, partiels à l'appui, qu'un pilote réalisait à chaque fois une fin de spéciale absolument anthologique. Gros cœur sans doute sur cette portion en descente, mais il n'y avait certainement pas que ça. De fins limiers ont fini par s'apercevoir que le petit malin avait trouvé une coupe, un minuscule chemin de terre en forte déclivité d'à peine une cinquantaine de mètres qui court-circuitait deux grandes allonges entrecoupées d'une épingle, soit un bon kilomètre ! Pas très sportif, et un beau jour, il s'est retrouvé pris à son propre jeu : des potes d'un concurrent ont garé à la sortie du chemin un gros 4/4 verrouillé juste avant la fermeture de route. Notre loustic s'est engagé comme à son habitude et arrivé en bas, il n'a pas pu passer. Impossible de remonter en marche arrière avec la Manta sur le chemin très pierreux et extrêmement pentu. Verdict sans appel, abandon dès l'ES2 de l'épreuve-phare qu'est le Tour Auto. :ange:

Autre coupe, mais involontaire, que m'a racontée Alain Oreille. En 1979, auto tout juste reconstruite après la bûche de la Ronde Cévenole, il s'engage au Mont Blanc. Avec succès d'ailleurs puisqu'il finira sixième au scratch et vainqueur non pas seulement de sa classe, mais carrément du Gr.2 ! Lors de la première étape de nuit, il rattrape et dépasse la Rallye 2 partie devant lui tout au bout du plateau de Méru. Il attaque la descente, allonge, épingle droite, quelques enchaînements de courbes, épingle gauche où il découvre................ la voiture qu'il a doublée deux kilomètres avant qui s'apprête à repartir. Au CH suivant, le gars lui explique : il a loupé son freinage au bout du plateau et, avec une belle frayeur, il a plongé dans le noir. Heureusement pour lui, il n'y avait pas de ravin mais un bel alpage bien lisse que l'auto a descendu en luge pour se retrouver sur la spéciale, sans autre mal que quelques égratignures causées par une clôture ! :Sourire:

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