Une petite anecdote pour commencer ma participation ?

Critérium des Cévennes 1980.

D'abord, pourquoi est-ce que je fais le Critérium cette année-là en copilote et non au volant ? Concours de circonstances !

Puisque j'ai pulvérisé ma Rallye 2 au Rouergue précédent et que j'en remonte une nouvelle tout seul comme un grand, eh bien, elle n'est pas finie...

A l'approche des Cévennes, j'ai le cœur gros de me résigner à aller voir passer les copains.

Alain Ricciardi, libéré en cette période trouble de ses obligations à l'ASA Hérault peut enfin courir le Critérium où il s'engage avec son épouse Marie-Paule. Mais à un mois de l'épreuve, elle apprend qu'elle est enceinte : inutile de préciser que lorsqu'Alain, désormais en panne de copilote, me demande si ça me dit, je ne lui fais pas répéter deux fois !

A cette époque, j'enseigne au lycée du Vigan où j'entretiens d'excellentes relations avec mon proviseur Monsieur Prouet, un homme adorable. Le lycée se trouve sur la promenade des Châtaigniers où se tient le parc d'assistance. Pour éviter la cohue, la recherche et la défense acharnées de places, je lui demande si Claude Labrot et nous-mêmes pourrions faire notre mécanique dans l'enceinte du bahut, dont je détiens une clé de la grille : demande immédiatement et chaleureusement acceptée de mon chef d'établissement...

Et c'est parti ! Tout va bien sur les deux tours de nuit, mais au petit matin nous nous apercevons que la ferraille dépasse des deux pneus avant. Alain plonge dans le Bedford de Claude et en sort deux roues : les pneus ne sont pas neufs, loin de là, mais il feront sans problème le dernier tour !

Sauf que, dès que les deux roues apparaissent au grand jour, elles ne m'inspirent pas...

"Tu vas monter ces roues ?

- Ben oui, qu'est-ce qu'elles ont ?

- Tu crois qu'elles sont solides ? T'as pas peur qu'elles cassent ?

- Ça va pas ? Je roule depuis un moment avec elles, pas de problème. D'ailleurs, je les ai rachetées à Claude, pas vrai Claude ?

- Ben oui, qu'est-ce qu'il a, P-H ? Elles sont très bien, ces jantes !

- Ecoute, on a le temps, tu ne veux pas qu'on garde celles qu'on a utilisées et qu'on aille faire monter deux pneus chez Michelin ?

- Bon, tu me casses les pieds avec tes histoires : ces jantes sont très bien, on les monte !

- OK, c'est toi le chef, mais elles ne me plaisent vraiment pas !"

En Français, on dit "oiseau de mauvais augure", en Créole on dit "bouche cabri", mais le résultat est le même...

Nous voilà donc au départ du Vigan-St Laurent 3 avec les fameuses roues irréprochables...

On n'a pas fait trois kilomètres que lorsqu'Alain met l'auto en appui dans un droite, la jante casse net, le voile et le pneu s'envolent, et nous tirons de face dans le talus, arrachant le demi-train AVG !

Je ferme le cahier en annonçant sobrement : "Et voilà le travail !"

Pas récentes... 

Oh la vache je me régale de vos histoire moi. 

Adorable l'histoire des fréres Panizzi et du cahier de notes ! 

La Visa sur la photo a vraiment l'air d'une Crono, mais quand j'ai raconté l'histoire je suis allé consulter les archives " ewrc " et là elle figure en 1000 pistes ! Désolé de m'etre laissé enduire d'erreur !

Ca fait un bien fou de revoir tout ça ! Enfin, c'est mon avis et je le partage ?

Le 04/03/2018 à 20:37, Cubrik a dit :

A mon tour,

Avril 1976 il me semble, Critérium de Touraine, avec ma Capri RS en gr2. A l'époque, c'était une ronde de 25 km,  qui partait de Vouvray.

L'auto marchait bien, le temps était sec, ça allait bien. Au second tour,  à la sortie d' un gauche à fond de 4, un tirant avant casse net, et l'auto part droit dans les champs, en direction d'un mur de ferme.

Le choc semble imminent, les freins ne servent à rien, mais heureusement un des pneus avants éclate et la traverse avant racle la bonne terre de touraine et nous ralenti suffisement  pour que l'auto s'arrete une dizaine de metres  avant le mur. Peu de dégat sur l'auto.

La famille qui habite cette ferme vient nous voir,  ravis de rencontrer des concurrents de près, nous console et nous invite à boire un coup.

Volontiers.  On discute avec tout le monde dans la cuisine, et on entend les autos qui continuent à passer. Mais un drole de bruit de verres qui s'entrechoquent nous surprend.

"C'est rien, dit la femme du fermier, avec les échappement des autos, les verres vibrent dans la cuisine, c'est comme ça depuis 2 semaines, surtout la nuit pendant les reconnaissances. Mais ça nous gène pas, on aime bien ça."

A la fin de l'épreuve, on changera la roue, mais on rentrera à Paris à la ficelle, car il y avait du dégat quand meme.

Plus de 40 ans plus tard on en trouve beaucoup moins des riverains qui ont ce "spirit of rallye"... Cela dit, pour le cas de ceux qui entendent des autos pendant les quelques nuits précédents le déroulement d'un rallye je peux comprendre leur mécontentement!

C'était aussi une autre époque car les pilotes limaient pendant 

les 2/3 semaines précédent le rallye (c'etait bon ççççaaa surtout que certain 

pilote avait de vrai mulet) 

Par contre c vrai que pour la nuisance sonore ds les villages c'etait pas top

vu que la majorité des voitures faisaient vraiment du bruit et que les pilotes ds l'ensemble

envoyaient grave ds les villages mais ça c'était avant!!!!! 

Il est certain que les recos d'antan, les tablées de midi où l'on se retrouvait à discuter dans la bonne humeur pendant deux heures avaient un charme aujourd'hui désuet mais incomparable.

Mais il est tout aussi certain que ces mêmes recos avec des mulets identiques aux autos de course (pour les usines ou les plus fortunés), à des vitesses proches de la course sur de petites routes sans visibilité ouvertes à la circulation auraient fini par tuer les rallyes. Autres temps, autres mœurs !

Petite anecdote : l'un des plus allumés était un certain J.P., pilote marseillais officiel Alfa. Non seulement il roulait comme en course, mais il fractionnait les spéciales par sections de 3 ou 4 km, et lorsqu'il redescendait en sens inverse de la course, c'était aussi vite ! 

Mon pote Henri, un charmant garçon, mais au caractère un tantinet ombrageux lorsqu'on le chatouille, qui plus est taillé en pilier de rugby, était un petit amateur de l'ombre et courait en 104 ZS. Il reconnaissait avec une vieille Ascona 1200 qui lui servait le reste du temps à aller bosser.

Un samedi, en reconnaissant les Cévennes, il se retrouve dans la partie étroite de Millerines face à un J.P. en folie à contre-sens de la spéciale et doit se jeter dans le talus -heureusement sans mal pour l'auto- afin d'éviter le carton inéluctable. Sachant que l'autre ne va pas tarder à revenir, il s'arrête en plein milieu dans la ligne droite suivante (elles sont rares dans ce secteur ! ), descend armé de la croix pour les roues et attend de pied ferme ! 

Naturellement, l'autre déboule de nouveau cinq minutes plus tard, est bien entendu obligé de s'arrêter, et mon Henri s'approche de sa vitre obstinément fermée :

"Si tu ne la descends pas, je te l'explose !" dit-il en brandissant l'objet.

Le J.P., un peu inquiet, s'exécute...

"Bon, alors je vais t'expliquer un truc, tout pilote officiel que tu es. Je vais encore reconnaître tout le week-end : si tu me refais le même coup, je te mets la croix dans les gencives et ensuite je te crucifie dessus !"

Le J.P. n'a pas moufté, mais ça ne l'a pas guéri pour autant... 

Le 04/03/2018 à 20:46, Armin a dit :

J'ai également eu une Capri 2.3 mais pas en rallye

C'était un de tes premiers amour ?

Et c'est pas fini!!!

Quel plaisir de lire tous ces récits,  on en veut encore et toujours ...

Merci 

Le 04/03/2018 à 15:19, Zoréol a dit :

Une petite anecdote pour commencer ma participation ?

Oté Zoréol,a ou lé là aussi..?

 

Au sujet du JP cité plus haut, au Tour Auto 1985 , il y avait 2 anglais qui s'étaient alignés au volant d'une Rover 3,5 litres. A un CH d'arrivée de secteur et avant le départ d'une ES le JP arrive à la bourre klaxon a fond et phares allumés . Il remonte la file d'attente et il y a 4 voitures qui pointent avant lui qui patientent. Il est donc largement dans les temps , mais les Anglais ne lui ont pas laissé sa place. Alors que le pilote British a demarré son moteur et s'apprete à manoeuvrer, le JP bondit de son Alfa et vient l'arroser à coups de poings dans la tete en hurlant, alors que sanglé l'Anglais 'e peut se defendre !

Avec Bernard Dongues, les filles en Visa et d'autres on s'empresse d'aller réconforter les malheureux qui veulent abandonner tant ils sont choqués . J'ai eu honte de ma licence, ce jour là ! Ces types venaient rouler chez nous et decouvrir une grande épreuve Française et quel acceuil ! Quel exemple !

Aussi, quand le lendemain au milieu d'une spéciale dans la Drome je dépassais l'Alfa de JP ,immobilisée par le bris de la transmission, il fut plus fort que moi ce sourire moqueur que je lui adressais. ?