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Un p'tit beurre des youyous...
Un p'tit beurre des youyous...
Tof
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Statisticien & archiviste vidéo
Posté le 09/04/2022 à 16:41:25
Il y a 7 heures, Mako a dit :

Il se prénommait Jean Marc lui aussi...et nous l'avons perdu il y a aujourd'hui 23 ans....

Mais ce Jean Marc là est né le 16 mai 1955 à Nîmes. Il est passionné de sport auto, de technique, curieux de tout et veut absolument rentrer dans le monde de la course. Le jeune Nîmois monte à Paris et intègre l’ESTACA, école d’ingénieurs aéronautiques et automobiles mais, lors de ses études, il rencontre Etienne Moity qui dirige la revue Scratch. C’est une révélation. Jean Marc offre ses services à Etienne pour lui rédiger quelques sujets et ce dernier mesure alors l’étendue du talent de ce jeune homme. Andrié arrête l’école et devient journaliste. Il tombe à point nommé car le boss Michel Hommel veut lancer un hebdomadaire de sport auto qui doit remplacer Scratch : Auto Hebdo. Le bureau attenant est celui d’Echappement avec Pierre Pagani aux commandes. Souvent, dans les couloirs, traîne le facétieux Jean Ragnotti, vice champion de France des rallyes en 1970 et tout frais vice champion de Formule Renault Europe 1975. Un jour, Jeannot lance à l’équipe qu’il fait le Monté Carlo 76 sur une A110 1800 mais qu’il y a un petit problème : il n’a pas de copilote ! Pagani lance : « Tu n’as qu’à prendre Andrié. Il est disponible jusqu’à la sortie d’Auto Hebdo ! »… Et voilà comment, sans aucune expérience, Jean Marc Andrié se retrouve copilote d’une légende sur l’épreuve la plus mythique du calendrier !C’est le début d’une belle histoire. Au cours de ce Monté Carlo 76, l’aventure et la lutte sont extraordinaires face à Munari, Waldegård, Darniche, Alen, Fréquelin, Röhrl…Nos deux compères occupent même un temps la 2ème place (!) mais le moteur de la Berlinette rend l’âme. Pour Jeannot et Jean Marc, c’est l’aube d’une grande complicité et la promesse de grands faits d’armes. Ensemble, ils vont participer à six autres Monté Carlo, glaner un titre de champion de France des rallyes en 1980, la première victoire de la R5 Turbo en championnat du monde lors du Monté Carlo 1981, le Tour de Corse 1982… et bien d’autres lauriers ! Parallèlement, Jean Marc n’arrête pas son travail de journaliste. Il est brillant, sait retransmettre la course, son adrénaline, l’ambiance, les émotions… Au cours des années suivantes, Andrié le polyvalent endosse plusieurs costumes : Rédacteur en Chef adjoint d’Auto Hebdo, journaliste pour l’Equipe, chroniqueur pour l’Automobile Magazine puis pour Rallyes Magazine… Il possède aussi un sens aigu de l’organisation et ses qualités le conduisent au poste d’attaché de communication chez Renault F1 au début des années 80. Il seconde aussi Bruno Saby lors du Monté Carlo 84 avec une R5 Turbo. Jean Marc range provisoirement sa combinaison en 1985. Sous la direction du grand Patrick Landon, il se voit nommé chez Renault Sport responsable du service compétition client du département rallye. Un poste passionnant pour le Nîmois de 30 ans, il y rencontre de jeunes espoirs, notamment un Auvergnat qui lui a tapé dans l’œil : Philippe Bugalski qui a 22 ans. En 1986, Jean Marc fait une infidélité à la marque au losange et se retrouve à droite d’un autre immense passionné, Yves Loubet. Ils débutent ensemble au Tour de Corse, édition tristement célèbre, et montent sur le podium avec une Alfetta GTV6. La suite de la saison se déroule dans l’Alfa 75 V6 assortie de très belles perf’ à la clé.

1987. Philippe Bugalski est choisi par Renault pour piloter une R5 GT GrN officielle. C’est le premier contrat pro de l’Auvergnat et Jean Marc Andrié devient, par la même occasion, son copilote attitré pour cette saison de championnat de France.  Débuts au Rallye des Garrigues où Philippe signe des chronos incroyables et même un 3ème temps absolu dans la 14ème spéciale d’Alzon. L’équipage Bugalski – Andrié monte sur le podium scratch final en devançant la R5GT de Christian Gazaud et la 205 GTI de François Delecour. Le binôme brille ensuite à l’Alpin (7ème scratch) en Touraine (un 3ème temps absolu – 5ème scratch à l’arrivée) à l’Antibes, au Var… avec, pour récompense, un titre en Coupe de France GrN et la 5ème place absolue au championnat. L’équipage est complémentaire, l’entente parfaite. L’avenir s’annonce radieux.

En 1988, Jean Marc est à nouveau sollicité pour le Monté Carlo par un autre attaquant-né : Alain Oreille. Alain est un peu aigri, il a accompli une saison 87 extraordinaire au volant de la R11 Turbo GrA avec laquelle il a réussi 6 podiums dont une victoire scratch sur les Garrigues. Il pensait que la nouvelle R21 était pour lui…elle sera pour Bug’ ! Aussi, au départ de ce 56ème Monté Carlo, le pilote de Martigues est quelque peu remonté. C’est dans une rutilante R11 Turbo du Simon Racing aux couleurs Philips que Jean Marc et Alain vont faire plus ample connaissance pendant le parcours de concentration. Le rally sera pour le moins acrobatique avec plusieurs sorties mais avec aussi la 4eme place à l'arrivée.

Après ses émotions Monégasques, Jean Marc retrouve Bugalski et le championnat de France avec la R21 GrN. Leur principale adversaire est la 5 Gtt d'Alain Oreille! La R21 manque de développement et d’agilité et la petite GT s’avère difficile à battre. Dans les Garrigues, Bug’ bat enfin Alain mais en fin de saison, il est devancé par ce dernier au championnat. 1989. La régie expédie, on se demande bien pourquoi, Bugalski à la découverte des courses en peloton au sein de la R21  Europa Cup et Jean Marc trouve refuge à la droite d’Yves Loubet pour une campagne européenne sur une Lancia Intégrale Grifone. Ils remportent le Catalunya, Madère, l’Elpa, Chypre et décrochent le sacre européen. En Corse, sur une Lancia Martini, ils tutoient même les étoiles. Ils sont 3ème scratch à 12sec de la Delta d’Auriol quand ils perdent 3min18 dans Verghia. Malgré 7 temps scratch, Yves échoue à la 4ème place…Nul n’est prophète en son pays ! Ce Tour de Corse et la saison qui s'ensuit ont été tellement intenses et stressants que Jean Marc développe un ulcère à l'estomac et 1990 sera une année de repos. Mais en 1991, associé à Bernard Béguin sur une Sierra Cosworth 4X4, le Nîmois va s’offrir un second titre de Champion de France.

A l’issue de cette saison reussie, Alain Oreille fait appel à lui pour disputer le championnat de France 92 avec une Clio 16S Diac. En fait, Jean Marc va empiler trois années consécutives siglées losange avec des Clio 16S puis Williams en compagnie du méridional. Trois campagnes fructueuses en exploits et hautes en couleurs aux côtés d’un guerrier. Ils vont sillonner la France en long, en large et surtout…en travers, au sein d’une joyeuse équipe composée aussi de leurs amis J.Ragnotti et G.Thimonier puis de P.Bugalski et T.Renaud. Une deuxième famille. En 1995, il quitte pourtant Renault pour le clan ennemi et rejoint l’habitacle de la Ford Escort d’un autre pilote à sang chaud, le Corse Patrick Bernardini. Il rafle 6 victoires et de nouveau le titre national mais ce titre laisse un goût amer. Lors du Grasse Alpin, Bugalski sort violemment et Jean Marc perd un être cher et un ami, Thierry Renaud. C'est un veritable choc. La saison suivante, il roule avec Didier Auriol au Monté Carlo, participe au championnat de France terre avec Loubet, copilote Baroni puis termine sa saison au Var à droite de Fabien Doenlen en ouvreur. Il débute alors une collaboration avec Fabien chez Citroën. Ils effectuent 3 courses puis Jean Marc rejoint Baroni lors de l’Antibes où ils sont engagés avec une Toyota Celica. Dans la courte 7ème spéciale de St Martin, la Celica rend l’âme.

Personne ne peut alors se douter qu’il s’agit là de l’ultime spéciale . Le mal de vivre le ronge, la vie en dehors des rallies est difficile au point qu'il la juge impossible et Jean Marc Andrié le copilote de tant de victoires se résigne a baisser les bras et se donne la mort le 9 avril 1999

 

Un sacré bonhomme que j'aurai bien aimé rencontrer :triste:

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Rapido
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Maître queux
Posté le 09/04/2022 à 17:53:29
il y a une heure, Mako a dit :

@Rapido

J'ai connu ton papa Marc et pas René Trautmann. Alors, de Marc je dirais qu'il était d'un abord sympa et amical et que cela ne semblait pas être à simple et pure visée commerciale. Dans la mesure ou commercial puisse côtoyer simplicité et pureté...En discutant, bien que je sois " en bova* " devant lui pour des raisons attenantes à la gloire rallystique qu'il était à mes yeux, j'ai eu l'impression d’être en face d'un homme " droit de caractère " même s'il me paraissait d'une " franchise redoutable ". Mais peut-être est-ce une impression infondée car aussi amplifiée par des années écoulées et d'autant plus regrettées. On pense à tort, d'avoir toujours le temps devant soi de vivre les choses et rencontrer les gens, surtout quand on flirte avec ses vingt ans.

Quand au " Rois René  ", si je me fie aux récits rapportés et retranscrits par pas mal d’équipages, la consécration de "roi" se rapprocherait plutôt d'une célèbre chanson de Brassens. Il semblerait qu'il fut du genre incorrect dans les rapports humains au sein des parcs fermés et d'un comportement dangereux envers le pilote qui lui ayant repris au moins une minute tentait de le dépasser. Des personnes comme Stirling Moss, Vic Elford ou Jean François Jacob ne m'apparaissent pas comme des farfelus indigne de confiance.

Pour résumer, j'aimais beaucoup ton papa qui avait l'immense qualité d'aimer les Lancia...

* " en bova " =  " en admiration " pour un Algérois.

<<j'ai eu l'impression d’être en face d'un homme " droit de caractère "

même s'il me paraissait d'une " franchise redoutable ">>

Là, c'est tout à fait ça...

<<Pour résumer, j'aimais beaucoup ton papa qui avait l'immense qualité d'aimer les Lancia...>>

Merci pour ça aussi... :jaime:

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Mako
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Posté le 11/04/2022 à 12:33:48

L'Espagnol José Maria Ponce a 67 ans :fleur:

Il a aussi disputé 396 rallyes !!! avec 64 victoires :top:

Principalement sur BMW en commençant par la 635 CSI de 1984 à 1987 et ensuite plus de 300 rallyes en M3....

Depuis 2017 il fanatise les foules avec une superbe SEAT 600 JTR  que voici :

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Mako
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Posté le 11/04/2022 à 16:12:53

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En hommage à Gérard Auriol, dont les obsèques se sont déroulées aujourd'hui... Avant de devenir photographe, il a aussi tenu le volant en rallye. Avec un talent certain puisque ensuite il a été moniteur de pilotage, notamment sur le circuit de glace de Serre-Chevalier. J'avais eu le plaisir d’y être conseillé et perfectionné par lui sur une Alfa 33 4X4 (une merde...). On le voit ici en action au volant de sa Simca Rallye II en compagnie de Robert Wrege lors du Critérium des Cévennes 1975.

R.I.P.

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Zoréol
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Posté le 12/04/2022 à 07:37:34

La Rallye 2, c'est à l'époque où il habitait en Alsace.

Même lorsque Didier était déjà en CdM, Gérard roulait avec succès sur une Escort.
Il retrouvait souvent sur les listes de partants des rallyes en Languedoc Roussillon leur sœur Nadine Auriol qui courait -sur une Escort également- en coéquipière de son compagnon, l'aussi grand qu'affable Christian Antoine. :jap:
Ce qui fait d'ailleurs que lorsque le petit frère roulait encore en CdF, sur la Métro ou sur la Sierra, il est arrivé que Gérard, Didier et Nadine soient au départ du Critérium des Cévennes.

Et je reviens une seconde sur la Libellule avec une anecdote. Je bossais au lycée Clémenceau à Montpellier et une collègue de français, native de Nîmes, me dit un jour :

- Tu fais des rallyes ? Mon frère aussi, mais en coéquipier.
-
 Il s'appelle comment ? Je le connais peut-être...
- Jean-Marc Andrié. :lol:

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Mako
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Posté le 12/04/2022 à 08:34:46

Carlos Sainz Cenamor dit " El Matador " a 60 ans :fleur:

26 victoires en WRC et les titres 1990 et 1992. Mais l'image qui me reste de lui c'est quand il explose avec son casque la lunette arrière de sa Corolla WRC à la fin de la dernière spéciale du R.A.C.. Le titre 1998 s'envolait ! Un geste en désaccord complet avec l'image de cet Espagnol familier du roi et issu de l'aristocratie, son premier titre de gloire étant champion d'Espagne de squash, discipline sportive assez élitiste. "El Matador" s’intéresse aujourd'hui à un sport plus démocratique puisqu'il fait partie du conseil de surveillance du Real Madrid. Le fier Carlos, entre deux Rally-Raid, voyage à travers le monde pour supporter un autre Carlos Sainz qui officie lui, en F1.

                   image.png.f2a6a039dfea483c8e734b17fa890ff7.png  image.png.d8ef1b494e61d166688bcbaeee9e2b42.png

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Zoréol
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Posté le 12/04/2022 à 08:51:00

Comme pour Gwyndaf et Elfyn Evans, dans la famille Sainz on ne peut pas accuser le facteur ! :lol:

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Zoréol
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Posté le 12/04/2022 à 09:37:11

Faut pas rigoler avec ça ! :lol:

Quand je suis entré dans l'écurie Borsalino de Palavas, à la première réunion, le secrétaire blond comme les blés (ce qui n'est pas fréquent dans l'Hérault) débarque avec deux gamins d'une dizaine d'années aussi blonds que lui.

- Ben dis-donc, on ne peut pas dire que tes gamins ne te ressemblent pas !
- Tais-toi donc ! Ce sont les fils du voisin qu'on garde pour la soirée, leurs parents étant au théâtre ! 

:eek:

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Mako
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Posté le 12/04/2022 à 09:41:32

L'Italien Carlo Capone a 65 ans :fleur:.

Je vous avais raconté sa terrible histoire puisqu’il finira certainement sa vie dans cet hôpital psychiatrique du Piémont qui l'a accueilli à la fin des années 80. Il a été un des plus rapides rallymen Italiens . Commençant sa carrière avec la coupe A112 Abarth, Fiat lui confie ensuite des Ritmo puis la 037 avec laquelle il sera champion d'Europe 1984 remportant au passage 5 manches dont l'Antibes ou il n'avait jamais mis les pieds ! Regardez la liste d'engagés vous mesurerez l'exploit.

Un véritable film , " Veloce comme il vento " , sorti en 2016 dans les salles Italiennes, illustre sa vie improbable...

      image.png.ad03bf1e0beff8738b550d0a68bbcd38.pngimage.png.aaf45600df4571cfdd71e4a79976bb62.pngimage.png.a92d2ee91114d0565fac34ce3f92efa1.png

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Zoréol
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Posté le 12/04/2022 à 09:50:27

En 84, je faisais l'assistance du Costa Brava à mon pote réunionnais Roland Hugot qui roulait sur une Ascona louée à Egal.
Des anecdotes savoureuses de cet épisode ont été racontées quelque part dans Spirit of Vécu.

Par le plus grand des hasards, nous avons fait la maintenance de l'Opel lors d'assistances volantes à plusieurs reprises juste à côté de celle du Team West.
J'ai zappé ce que tu avais dit sur Carlo Capone, si tu peux me rafraîchir la mémoire...
Mais j'avais trouvé le comportement du type un peu bizarre, sans pouvoir exactement dire quoi.
Il était navigué par Sergio Cresto qui devait disparaître tragiquement deux ans plus tard avec le Petit Prince en Corse. 

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francoiswizz
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Photographe MaXicorde
Posté le 12/04/2022 à 09:59:57
il y a une heure, Mako a dit :

Carlos Sainz Cenamor dit " El Matador " a 60 ans :fleur:

26 victoires en WRC et les titres 1990 et 1992. Mais l'image qui me reste de lui c'est quand il explose avec son casque la lunette arrière de sa Corolla WRC à la fin de la dernière spéciale du R.A.C.. Le titre 1998 s'envolait ! Un geste en désaccord complet avec l'image de cet Espagnol familier du roi et issu de l'aristocratie, son premier titre de gloire étant champion d'Espagne de squash, discipline sportive assez élitiste. "El Matador" s’intéresse aujourd'hui à un sport plus démocratique puisqu'il fait partie du conseil de surveillance du Real Madrid. Le fier Carlos, entre deux Rally-Raid, voyage à travers le monde pour supporter un autre Carlos Sainz qui officie lui, en F1.

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C’est Luis Moyà qui jette son casque, pas Carlos…

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tartugue
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Bon vivant
Posté le 12/04/2022 à 10:04:51
il y a 22 minutes, Mako a dit :

l'Antibes ou il n'avait jamais mis les pieds ! Regardez la liste d'engagés vous mesurerez l'exploit.

Ici sur la bosse de Tartonne

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Mako
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Posté le 12/04/2022 à 13:59:03
Il y a 2 heures, Zoréol a dit :


J'ai zappé ce que tu avais dit sur Carlo Capone, si tu peux me rafraîchir la mémoire...
 

Voila,

       Carlo Capone est né dans le Piemont a Gassino Torinese la 12 avril 1957. Tout petit il voit chez lui le Rally Team 971 et il rêve de courir. Il s'y décide en 1977 avec une A112 Abarth. Les résultats sont encourageant et la saison suivante un team Grifone est créé pour la coupe avec le fils de la maison, un certain Fabrizio Tabaton. Tous les deux font une saison 1978 superbe et le Team Grifone aide financièrement Capone à finir la saison. Ils terminent premiers à égalité de points, mais l'écurie décide arbitrairement du sacre de Fabrizio. C'est le premier coup de poignard psychologique pour Carlo. Et c'est donc le jeune Tabaton qui hérite de la Stratos Grifone pour 1979, Capone lui, se voit confié une Ritmo 75 Groupe 2. Les choses continuent comme ça pour 1980 et Capone remporte au Rally de la Lanterna la première victoire scratch d'une Ritmo ! On le fait courir les deux saisons suivantes sur Ritmo 75 puis 125 Abarth. Avec Luigi Pirollo à ses cotés il gagne le titre national de la catégorie.

Pour 1983 le Jolly Club lui confie une 037 dans le C.I.R. 2eme dés le premier rally, la Targa Florio, il gagne la 4eme manche le Rally della Lana devant Miki Biasion. Il termine 4eme du championnat. Mais c'est la rupture avec son copilote. Voila ce que bien des années plus tard Pirollo dit de Carlo Capone :

" La FIAT m'avait demandé de courir avec lui car c'était un jeune prometteur. J'acceptais alors que je savais que c'était un type à problèmes. Un caractère difficile, introverti, timide, silencieux et souvent imprévisible. En plus, il bégayait et cela ne l'aidait pas dans les rapports sociaux. Nous avons couru trois saisons ensemble et il allait vraiment très vite, un "missile terre-air" qui prenait des risques impressionnants. Carlo était toujours à la limite, même en reconnaissances. Le stress était de plus en plus grand, la peur m’empêcha de continuer. La dispute au Piancavallo fut la goutte qui fit déborder le vase. Il ne restait qu'un rally, j’honorais mon contrat en le faisant. La saison terminée, je partis. Je ne l'ai jamais plus vu ni même entendu au téléphone."

En 1984 Carlo change donc de copilote et accueille Sergio Cresto. Il change aussi d'écurie en passant aux " 3 Gazelle ", mais toujours avec la 037. On aurait pu croire à la réunion des paramètres parfaits s'il n'y avait pas eu une complication qui ne s’avéra pourtant pas un obstacle. Cesare Fiorio engageait Henri Toivonen pour le contrer au championnat d'Europe. Le mal est fait. Carlo n'accepte le choix de Fiorio qui renierait les promesses faites. Les nerfs et la raison lâchent. Il pete les plombs et vomit sur la Lancia Corse dans la presse Italienne. A Autosprint il déclare vouloir être officiel Lancia ou rien. Fiorio veut lui faire retirer la voiture mais Giogio Leonetti fait valoir un programme validé par les sponsors et qu'on ne peut abandonner. Le partenariat va à sa fin et avec la victoire à l'Antibes, Capone remporte l'ERC.

Giogio Leonetti dit :

" Carlo était vraiment introverti et paranoïaque. Avec moi il arrivait à s'ouvrir et à parler. Mais la pression avec Toivonen fut trop forte. Carlo était convaincu de sa supériorité et j'ai bien essayé de lui expliquer que Toivonen disposait d'une 911 peu performante et que pourtant avec il arrivait à lutter contre lui. Il n'accepta pas que Cesare lui dise que Toivonen avait le niveau Mondial et lui l’Européen. "

Carlo Capone était à l’apogée de sa carrière et quelques semaines plus tard en allant chercher son trophée à Paris, il était au fond du trou. C'est fini ! Son père et des amis essaient de trouver un volant mais toutes les portes sont fermées. En 1985 et 87, il fera encore 2 régionaux en 205 GTI pour faire plaisir à un copain.

Un drame familial se rajoute avec la mort brutale de sa petite fille Cristina. La tragédie induit la séparation de son couple. Carlo connait une véritable et grave dépression. Il va dés lors vivre chez ses parents dépendant aux drogues et médicaments. Il ne sort plus de la maison pendant des jours sauf pour se rendre sur une spéciale Piémontaise de ses exploits et s'asseoir au bord de la route et essayer de ne pas oublier. Mais il y arrive de plus en plus difficilement. A Carlo Canova copilote du temps de l'A112 , un des rares à ne pas l'avoir oublié, il dit que cela lui fait parfois tant de mal...

En 2013 il perd son père dont il était si proche. Lui et sa maman vont alors aller vivre à la " Residenza Anni Azzurri " à coté d'Asti. C'est une structure médicalisée qui accueille les personnes qui ne peuvent plus vivre sereinement chez elles. 

Le film " Veloce come il vento" s'inspire de la vie de Capone quand à la célébrité et la réussite détruites par la toxicodépendance mais se déroule autour des circuits et n'a rien à voir avec l'histoire rallystique de Carlo.

Carlo fête aujourd'hui ses 65 ans à Anni Azzurri.....:fleur:

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Zoréol
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Posté le 12/04/2022 à 14:19:41

Merci !

C'est bien ce que j'avais ressenti lors de ces assistances au Costa Brava 84.
Comme notre équipage arrivait bien après lui, j'ai eu l'occasion de l'observer à trois reprises.
Lorsqu'il garait la 037, il restait un bon moment à son volant, puis il sortait comme un diable d'une boîte et s'éloignait de quelques dizaines de mètres. Pas un regard, pas un mot pour ses mécanos. C'est Sergio Cresto qui faisait le boulot.

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Mako
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Posté le 12/04/2022 à 15:02:32

C'est une très triste histoire. Des témoins de l’époque A112 et Ritmo disent à quel point il était impressionnant sur le goudron comme sur la terre. Il a été écarté politiquement. Un concessionnaire Fiat-Lancia de Milan voulait le faire rouler en 85, on lui expliqua que ce projet pourrait handicaper ses livraisons de voitures ! C'est une époque ou ce genre de bâtons dans les roues était monnaie courante. Ainsi, comme je l'ai expliqué à @Rapido, François Chauche pour avoir vexé Jean Todt.....ne put voir se concretiser un volant promis par Fiorio.

Miki Biasion fut tout autrement considéré et protégé par Cesare Fiorio et connut la carrière que l'on sait...

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Rick
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Posté le 12/04/2022 à 19:06:52

Ouais, mais en même temps, Chauche était un paltoquet et avait bien mérité son sort. 

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Mako
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Posté le 13/04/2022 à 14:12:40

A la fin 1971 la Fulvia en était arrivée à se vendre très mal, mal au point que sa fabrication fut arrêtée au 31 décembre et les 6.500 ouvriers attachés à ses chaines de montage furent proprement renvoyés. Trois semaines plus tard Munari et Mannucci remportaient la Monte Carlo avec pour conséquence les commandes fermes de plus de 50.000 Fulvia en moins de 10 jours. Tous les employés furent rembauchés et continuèrent à construire des Fulvia pendant encore 6 ans !

Sandro raconte.....

https://www.facebook.com/100067999850641/videos/677995536886801/

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Rick
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Posté le 13/04/2022 à 14:29:01

Cela montre à quel point le rallye et le sport automobile ont perdu de leur superbe et de leur popularité aux yeux des gens.

Dans le temps, l'impact d'une victoire au RMC, au Mans, au GP de Monaco, au Safari, ou encore au Mille Miglia était considérable auprès de la population, au point que les constructeurs engageaient beaucoup d'argent dans le développement de véhicules spécifiques pour les remporter. Une victoire au Monte-Carlo avait plus de poids que le titre constructeur.

Après avoir triomphés sur ces épreuves, ils, tout comme les équipementiers, communiquaient massivement par des pages entières dans la presse généraliste, à la radio, et même parfois à la TV.

Aujourd'hui, quand une marque devient championne du monde, ça lui permet de vendre une paire de millier de t-shirts, pas plus :johnny:

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Mako
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Posté le 13/04/2022 à 14:32:50

Le papy roulait à l'huile Castrol dont le slogan était " avec Castrol on s'envole " . A présent il semblerait qu'il soit mieux vu d'utiliser de la Motul...:porte:

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Mako
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Posté le 14/04/2022 à 07:50:50
Le 13/04/2021 à 23:17, Mako a dit :

C'est assez extraordinaire mais ce matin Paddy Hopkirk a 89 ans !!!  Cet Irlandais a inventé les accessoires auto pour voitures de rally. Il a donné å la mini ses plus grandes victoires dont son 1er Mte Carlo en 1964. 

A big HAPPY BIRTHDAY old fellow !    :fleur:

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