Comme il nous reste une journée entière à Huaraz que nous commençons à bien connaître, nous décidons de faire notre seule vraie virée touristique et prenons un car de ligne pour aller voir les vestiges de la civilisation Chavin, à cinq heures de là, en passant sur l'altiplano, mais aussi dans des gorges beaucoup plus vertigineuses. Arrivés sur le site, nous avons la chance de tomber sur un archéologue péruvien qui nous commente ses plans et ses recherches devant la forteresse.
A l'intérieur, le Lanzon, un monolithe de 4,50 mètres de haut : comment l'ont-ils entré là, ou alors ont-ils construit la forteresse autour ?
Assis sur des têtes-clous, dont l'arrière possède un ergot qui lui permet de s'accrocher dans un interstice du mur (en situation sur la deuxième photo). La goutte qui coule au nez -d'après notre archéologue- n'est pas de la morve mais le résultat de plantes hallucinatoires que prenaient les prêtres pour entrer en transes et qui les faisaient saigner du pif.
Toujours d'après lui, on a ici les trois animaux sacrés : le jaguar, le serpent et le condor. Si j'ai bien trouvé les deux premiers, je cherche encore le condor !
Après un tour sur les Champs Elysées de Chavin, retour vers Huaraz et le lendemain vers Lima et les horribles bidonvilles de la périphérie en plein désert pour reprendre l'avion.
Trois jours plus tard, je crapahutais avec Marianne et une de ses copines sur le GR 20 en Corse. Gavé de globules rouges et affichant un taux de performance supérieur à celui des coureurs de la Sky, je prenais leurs deux sacs à dos et grimpais en courant lors de la dernière heure pour monter les tentes : le thé était prêt à leur arrivée. Mais ça ne dure pas longtemps !
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Si pour la partie alpinisme nous étions en autonomie, lors de la partie trek, outre les arrieros/cuistots, nous avions un jeune et sympathique guide péruvien prénommé Jesus (que j'avais instantanément surnommé Menavalpa, ça fait bien Quechua ). Il ne parlait qu'espagnol et nous n'étions que deux dans l'expé à jacter l'espingouin.
Dès le premier jour, il nous dit : "El mes proximo, tengo un grupo de Franceses sobre el mismo trek. Quisiera conocer una canción típica." Nous avons donc entrepris de lui apprendre, phonétiquement bien entendu, et en rabâchant à longueur de marche deux ou trois couplets du Curé de Camaret. Et le soir, au camp, il nous récitait sa leçon sans en comprendre un traître mot : "El Couré dé Camaré a les couillesses qui pindent..." En espérant que "los Franceses" du mois suivant n'étaient pas trop cul serré et qu'ils ont apprécié la belle chanson qu'il n'a sans doute pas manqué de leur pousser à leur accueil !
Dès le premier soir, nous ouvrons la première des nombreuses boutanches de Ricard que les pauvres ânes trimballent. Notre Menavalpa vient à passer...
"Que es eso ?
- La bebida nacional del sur de Francia, quieres probarla ?
- De seguro !"
On lui sert une dose qu'il s'apprête à engloutir telle quelle : "No ! Hay que poner agua fresca. No te préoccupes, el agua es bastante fresca aqui !"
Eh bien, il a apprécié. Le lendemain soir, il arrive avec son quart : "No es la hora del Ricard ?" Un vrai pote à Danos !
Bien entendu, lors de ces apéros, nous sortions un florilège d'histoires bien graveleuses que nous essayions de lui traduire du mieux que nous pouvions. En retour, il nous en racontait quelques-unes et elles n'étaient pas piquées des vers !
En allant vers le camp de base du Pisco durant le trek, on devait emprunter pendant sept ou huit bornes, en descente, la fastidieuse piste qu'utilisent les cars, et nous commencions à en avoir ras les godasses. Nous nous concertons et décidons de couper au plus court dans la montagne entre les épingles. Jesus n'est pas très chaud, après tout nous sommes sous sa responsabilité. Bah, on est habitués à "bartasser" dans la garrigue, ce ne sera pas pire ! "Vamos a tomar el camino francés !" Les arrieros continuent par la piste et Jesus vient avec nous à contre-cœur après avoir essayé dix fois de nous dissuader.
Ce n'était pas un bon plan : la végétation est inextricable et nous devons franchir une paire de barres rocheuses un peu difficiles. Nous retrouvons la piste : nous avons gagné deux kilomètres, mais nous sommes griffés de partout et il y en a deux qui se sont pris de bonnes gamelles dans les rochers.
Le Jesus a le triomphe modeste et commente sobrement : "Bien ! Ahora, nunca utilizaremos el camino francés !"
Il y a 5 heures, Armin a dit :Je comprend mieux maintenant ton surnom réunionnais : Le Rambo de La Saline
Il me semble qu'une variante corse a déjà été utilisée pour Yves !
Oui, le Rambo du Maquis, c'était un des nombreux surnoms donnés aux pilotes par le regretté Marc Canonne
Beaucoup plus calme que le Pérou, une semaine aux Seychelles, c'est bien suffisant : ce n'est qu'à trois heures de la maison. Les trois îles principales, en commençant par Mahé où se trouve la capitale Victoria : balade en Mini Moke de loc' dans les plantations de thé, cascade et marché de Victoria. Je ne sais pas pourquoi ils appellent l'aigrette qui se balade "Madame Patton".
Un quart d'heure de Twin Otter plus tard, nous voilà à Praslin. Viron dans la Vallée de Mai inscrite au Patrimoine Mondial de l'Unesco pour ses cocotiers de mer qui donnent les fameux cocos-fesses.
Et la superbe plage de l'anse Lazio.
Mais le clou, c'est la Digue, à une demi-heure de bateau, avec ses rochers incroyables et ses plages désertes !
Et on en restera là pour aujourd'hui, c'est un peu répétitif !
Superbes ces dernières tofs !
Le top-model m'a coûté très cher !
Et en plus tu as dû la garder
Mauritius...
il y a une heure, Zoréol a dit :Mauritius...
Certes..! Je posterai quelques photos et avis.
Les photos (tiennes et miennes) sont sympas,dans leur genre.
Tes avis sont toujours très pertinents.
Nous aurons de quoi causer en ces jours tristounets..!
En attendant Maurice, le Mexique, ça vous dit ?
Mexico City avec sa cathédrale et les fresques du Palais National sur les exactions de la Conquista peintes par Diego Rivera, le mari de Frida Kahlo.
Les restaurants flottants de Xochimilco (certaines barques sont utilisées par des orchestres de mariachis payés par les convives) et des pièces photographiées au musée de la capitale qui parsèmeront ce reportage :
Pas très loin de la capitale, l'immense Teotihuacan : celle-là est sans doute Toltèque (ou Totonèque, savent pas trop, les chercheurs ! ) , je ne vous parlerai pas par la suite des Olmèques, des Zapothèques, des Toltèques, des Mixtèques, des Mayas parce que quatorze ans plus tard, je mélange un peu toutes ces civilisations !
Plus loin, la ville de Puebla et d'autres vestiges : ceux-là sont ceux de Mitla.
Puis Monte Alban :
Nous descendons dans le Chiapas : à San Juan Chamula, j'ai vu un truc incroyable, un exemple de syncrétisme qui file un peu les jetons. La population a viré le curé et investi l'église qu'ils ont débarrassée de ses bancs. Au sol, des brassées de rameaux de pins changées chaque jour où les femmes restent assises des heures devant des bougies. Les Indiens ont conservé le Christ et les statues des saints devant lesquels ils prient, mais en même temps, ils vénèrent des idoles précolombiennes présentes dans le bâtiment et égorgent à même le pavement des coqs noirs. On y pratique des exorcismes. Il est strictement interdit d'y filmer ou photographier et ça ne rigole pas : une dizaine de chamanes-talibans patrouillent, le visage fermé d'un grand prêtre Maya prêt à arracher le cœur d'une victime et surveillent tout. Un touriste qui avait cru bon de braver l'interdit s'est vu devant moi confisquer sans ménagement son appareil photo et le gardien du temple en a retiré la pellicule ! Atmosphère assez oppressante ! Je me suis rattrapé à l'extérieur sur les vendeuses et les artisanes :
Pas très loin, les cascades d'Agua Azul dont j'avais gardé le souvenir pour y avoir vu Nicolas le Bulot dans un Ushaïa : à mon grand dam, elles n'étaient pas vraiment bleues ce jour-là, alors j'ai acheté une carte postale...
T'es sur que t'étais prof de français et pas de d'histoire-geo ?
Toujours dans le Chiapas, Palenque :
Puis nous filons dans le Yucatan, avec ici Uxmal :
Et l'on en vient à la rubrique sportive. Une combinaison de foot et de basket, puisque deux équipes s'affrontaient, pelote au pied, et il fallait faire passer la balle dans l'anneau. Seulement, c'était un jeu sacré et les arbitres étaient de grands prêtres. A l'issue de la rencontre on échangeait les maillots le capitaine de l'équipe vaincue était amené manu militari au sommet de la pyramide, égorgé et son cœur était arraché pour être offert aux dieux. Ça avait tout de même un autre enjeu qu'un PSG - OM, non ?
Et toujours sur le Yucatan, la cité Maya la plus connue, Chichen Itza avec sa pyramide : il paraît qu'au solstice d'été, la lumière du soleil levant descend lentement les escaliers comme un serpent.
Le voilà justement, ce serpent sacré, Quetzalcoatl, le serpent à plumes : rappelez vous Coluche et La vengeance du serpent à plumes !
Le bâtiment baptisé l'observatoire par les archéologues : en fait, ils ne savent pas trop ce que c'est, peut-être servait-il à élaborer un calendrier cosmogonique, mais rien n'est certain !
Et là encore, le terrain de sport, pour entretenir la santé de la belle jeunesse !
Quelques bas-reliefs : sur celui-là, un grand prêtre tient dans la main gauche la tête d'une victime de sacrifice dégoulinante de sang et dans la droite son cœur, sans doute encore palpitant. Que faisait Amnesty International à l'époque ?
... et deux animaux sacrés, le jaguar et le condor, en train de banqueter de quoi ? Ben d'un cœur humain, pardi ! Depuis, je regarde toujours les brochettes contenant des morceaux de cœur d'un autre œil !
Voilà. Après ça, dernière soirée dans la très célèbre Cancun : pas aimé du tout ! D'immenses hôtels -il faut le dire les pieds sur une superbe plage blanche et des eaux turquoises bien chaudes- et des hordes de Ricains qui débarquent directement de l'aéroport pour s'enfermer dans leur logement de luxe et n'en ressortir qu'une semaine plus tard pour l'aéroport. A l'arrivée, on vous met un bracelet riveté qui vous permet de boire à gogo de la mauvaise vodka et du mauvais gin servis directement au bar à partir d'une espèce de pompe à essence : beurk !
Le lendemain, Cancun-Houston, trois heures de vol, poireauter à l'aéroport pour un vol de nuit Houston-Roissy, navette vers Orly, une partie de la journée dans l'aéroport et seconde nuit consécutive dans l'avion pour la Réunion : pas facile, le métier de globe-trotter !
Du Mexique, je n'ai connu que la région de León, dans la province de Guanajuato, au nord de Mexico, cœur du Rallye du Mexique.
En fait, MMS (Mes Meilleurs Souvenirs), sont ceux-ci :
La visite (avec dégustation) des installations de distillation de la téquila Carralejo, une des plus cotée du Mexique...
Et les hôtesses Corona !