Jour de pêche
Un vieux parisien en vacance d’hiver dans les Alpes eut l’idée d’aller pêcher dans un lac gelé.

Pêcher, il savait ; il avait fait ça toute sa vie.

Mais faire un trou dans un lac gelé, c’était la première fois.

Il s’installe donc avec son matériel au bord du trou et commence à attendre.

Au bout d’une heure, il n’avait toujours rien attrapé, c’est alors qu’arrive un gamin, qui perce un autre trou non loin de celui du vieux et qui se met à pêcher aussi.

Cinq minutes plus tard, le gamin s’agite et sort un brochet de trois livres (non sans mal)….

Le vieux pense que c’est de la chance et prend son mal en patience.

Mais cinq minutes après, le gamin sort une tanche de deux kilos !

Puis un saumon, et encore un brochet…! N’y tenant plus, le vieux s’approche du gamin :

– Hé petit, ça fait plus d’une heure que je suis là et je n’ai rien pris, et toi en un quart d’heure tu te prends une demi-douzaine de monstres.. Comment tu fais !!?

– Fo waé lé wée o ho ! Répond le gamin.

– Hein ?!

– Fo waé lé wée o ho !

– Ch’comprends rien, tu peux articuler ?

Alors le gamin crache un truc qui bouge dans sa main, puis dit

– Faut garder les vers au chaud !

Trois mouches parisiennes se retrouvent tous les samedis soirs sur les Champs Elysées pour prendre du bon temps. Début juillet, elles parlent de leurs projets de vacances.

" Moi, je pars en Bretagne : avec tous les restaus de poisson, leurs poubelles pleines d'arêtes, de têtes, de carapaces de homards, vacances gastronomiques !

- Moi, je vais en Normandie : plein de fromages de partout, énormes bouses de vaches, vacances gastronomiques aussi !

- Moi, c'est l'Aveyron : comme toi, fromage et bouses au menu, de la vraie gastronomie bio...

- Bon, les copines, on se retrouve à la rentrée !"

Fin août, les mouches bretonne et normande sont au rendez-vous, mais pas l'aveyronnaise. Bah, elle doit profiter un peu de ses vacances. Une semaine, deux semaines, toujours pas là. C'est inquiétant, la pauvre a dû finir sous une tapette ou collée à un papier attrape-mouches.  Elles continuent donc leurs sorties à deux, orphelines de leur amie. Trois ans plus tard (ce sont des mouches coriaces !), v'là-t-y-pas que l'autre refait son apparition !

" Mais qu'est-ce que tu as fait ? On te croyait morte depuis longtemps ! Enfin, nous sommes bien heureuses de te revoir en bonne santé ! Quoique... Tu as beaucoup maigri, non ?

- M'en parlez pas ! Vous vous rappelez que j'étais partie en Aveyron ? Le matin de mon arrivée, je me cogne contre une vitrine et je tombe dans le porte-monnaie d'un gars du coin. Eh bien ! Il l'a rouvert hier !"

La chamelle
Un avion de chasse qui opère dans le Nord Mali fait un atterrissage forcé dans le désert au sud de l’Algérie. Le pilote a de la chance, car si sa radio est en panne, il a à bord un équipement de survie en eau et nourriture pour tenir plusieurs semaines. Il s’organise en se créant un abri avec la toile de son parachute et attend patiemment les secours. Il ne voit personne durant trois semaines à part une chamelle qui s’est rapprochée de lui dès le premier jour, curieuse du bruit causé par l’atterrissage brutal et reste à proximité pour profiter des restes de nourriture que lui lance le pilote. Le gars commence à trouver le temps long, surtout côté sexe. Il y a bien la chamelle, mais à chacune de ses tentatives celle-ci bouge dans tous les sens.

Quatre semaines ont passé, quand un hélicoptère des secours le repère et se pose juste à côté.

Le pilote qui en descend va vers lui et retire son casque. C’est une magnifique jeune femme blonde dont les cheveux libérés du casque se mettent à frissonner dans le vent.

– Êtes-vous en bonne santé ? Crie-t-elle au pilote.

– Oui, tout va très bien, mais franchement, il y a un mois que je suis seul et j’ai vraiment des besoins personnels à satisfaire. Alors, je ne voudrais pas abuser, mais si vous pouviez me rendre un petit service.

La fille est un peu surprise, mais après tout dans l’armée, elle a été préparée à tous types de situation, alors elle lui répond pleine de bonne volonté :

– Bien, d’accord, dites-moi ce qui vous ferait plaisir ?

– Que vous teniez la chamelle.

La cuve à mazout

Deux copains discutent :

– J’en ai marre, c’est la deuxième fois qu’on me vide ma cuve à mazout pourtant la bouche de remplissage est bien cachée sous une vasque de fleurs !

– Moi j’ai résolu le problème, lui dit son ami, j’ai acheté un gros bouchon rouge avec MAZOUT marqué dessus en blanc !

– T’es fou ? Ils n’ont même plus à chercher ! ! !

– Ben ouais, mais le tuyau n’est pas relié à ma cuve à mazout … Il est raccordé à ma fosse septique et ça fait trois fois que les cons me la vide gratuit en six mois !

Dans les salades
Une jeune nonne va se confesser à l’aumônier du couvent :
– Mon père, c’est épouvantable ! Ce matin je travaillais dans le potager, un homme a surgi, il m’a renversée dans les salades… Euh ! et il a fait sa petite affaire, et Dieu sait que je n’étais pas consentante !

– Vous allez boire une demi-bouteille de vinaigre.

– Et ça absoudra le péché ?

– Non ! Mais ça fera disparaître votre sourire béat …

En Corse, on n'écrit pas sa lettre au Père Noël, on l'écrit au Petit Jésus.

" Antoine, tu as fait ta lettre au Petit Jésus ?

- Non, Père.

- Eh bien, dépêche-toi !"

Le gamin s'installe à son bureau :

" Petit Jésus, cette année j'ai bien travaillé à l'école, j'ai sorti la poubelle, j'ai aidé maman à essuyer la vaisselle..."

Il se relit : "Un Corse ne se justifie pas, surtout devant un étranger !"

Hop ! Il froisse la lettre, la jette à la corbeille, sort une nouvelle feuille. On va faire simple.

" Petit Jésus, je voudrais une console de jeux, une panoplie de Dark Vador..."

Nouvelle lecture : "un Corse ne quémande pas, surtout à un étranger !"

Hop, corbeille et nouvelle feuille. Mais l'inspiration ne vient pas jusqu'à ce que ses yeux se portent sur une statuette de la Vierge à côté de son lit. Il va chercher une feuille de journal, l'enveloppe, la met sous son matelas :

" Petit Jésus, si tu veux revoir ta mère..."

Un touriste parisien célibataire roule seul dans le maquis. Au détour d'un virage, devant une maisonnette, un colosse, fusil en main, au milieu de la route !

" Descends et branle-toi !

- Mais enfin, Monsieur ! Qu'est-ce que vous me demandez là ?

- Tu as très bien compris, dépêche-toi de faire ce que j'ai dit !"

Le type, très impressionné par le canon posé sur son ventre, s'exécute, non sans mal. Quand il parvient à ses fins :

" Bien ! Maintenant, tu recommences !

- Mais c'est pas vrai ! Qu'est-ce qui vous prend ?

- N'abuse pas de ma patience !" dit l'autre en armant le flingue. Le gars recommence laborieusement, ça prend un certain temps, mais il finit par y arriver.

" Bon ! Encore une fois !

- Ah ! Non, Monsieur, là, je ne peux plus ! Tuez-moi si vous voulez, mais je n'y arriverai pas !

- C'est sûr ? Allez, je te crois. Eh ! Antoinette ! Tu peux sortir ! Le Monsieur il va t'emmener à la ville !"

A Bastelica, ça sent le sapin pour le vieux Guidicelli.

Dans la cuisine,  les 3 fils attendent, en larmes , que le père les appelle depuis son lit de mort.

Soudain, la chambre retentit d'un appel, usé, fatigué,  mais toujours autoritaire: 

-Oh Ange, monte!

Ange s'exécute. 

-Ange, mon fils, je vais laisser toute ma fortune à celui de mes fils qui sait le plus s'économiser , bref le plus Corse.  

 Voila, tu es dans la rue Santo, près de l'église,  le vent pousse à tes pieds un billet de 200€, qu' est ce que tu fais?  Alors?

-Oh père,  chez les Guidicelli, on est pauvres, mais fiers, je ne me baisse pas!

-C'est bien mon fils, tu peux redescendre. 

-Oh Dominique,  monte!

-oui père?  

-Voilà,  tu es à la terrasse de chez Paul, il fait très chaud, tu as très soif, qu' est ce que tu fais? Alors?

-Oh père,  si Paul ne me sers pas,  je meurs de soif. Chez les Guidicelli on n'implore pas!

-C'est très bien mon fils. Tu peux redescendre. 

-Oh Pascal , monte!

-non toi père,  descends! 

L’aspirateur
Un représentant en aspirateur débarque chez une vieille dame qui habite une maison isolée au bout du village. Sans lui laisser placer un mot il lui dit :

– Madame, je vais vous faire une démonstration de la merveille des merveilles, le nouvel aspirateur « Cyclone », celui qui aspire tout en quelques secondes ! Où est votre poubelle ? Dans la cuisine ? Je m’en doutais ! Permettez-moi de la prendre…

Il l’emporte dans le salon et vide tout le contenu par terre.

– Ne vous inquiétez pas ! Car à présent, avec l’aspirateur « Cyclone », je vais faire disparaître totalement, jusqu’à la dernière parcelle, toutes ces ordures ! Je m’engage, chère madame, à manger devant vous tout ce qui resterait au sol !

– Attendez, monsieur, dit la vieille dame. Je vais vous chercher du sel et du poivre, parce que je n’ai pas l’électricité.

" Papa, Papa, qu'est-ce qu'il font, ces deux chiens l'un sur l'autre ?

- Heu ! C'est un chien et une chienne. Comme la dame ne veut pas rentrer, il la pousse jusqu'à la maison...

- Eh ben ! Heureusement que Maman se tenait bien au lavabo, hier, parce que le plombier voulait l'emmener chez lui !"

Une petite en Créole que vous comprendrez aisément lorsque vous saurez que "le cabot" désigne le sexe masculin.

Deux tantines vont au bal le samedi soir sur les hauts. A l'heure de rentrer, l'une ne trouve plus sa copine qui a dû faire sa vie. Elle la revoit dans la semaine :

" Té, ma fille, ko sa la fé samedi soir, moin la pli vu a ou !

- Au bal, mi la rencontré in Pédézé.

- Ko sa ça, in Pédézé ?

- Ça lé comme zot patron, mé ça lé plisse mieux.

- Et ko sa la fé ek le Pédézé ?

- Li la emmène à moin dans son limousine.

- Ko sa ça in limousine ?

- Ça lé comme le 504 bâché à Bertrand, mé ça lé plisse mieux !

- Et alors ?

- Li la emmène à moin à St Denis, nous la bu in pot au Roland Garros, pi la emmène à moin dans son diplex.

- Ko sa ça in diplex ? Ma fille, mi compran pli in merd' ko sa ou di depuis ou fréquente bann' Zorey !

- Ça lé comme zot case, mé ça lé plisse mieux !

- Et alors ?

- Li la mis mizik douce, la allume limière tamisée, la ouvert in bouteille Sampagne, pi la emmène à moin dans le sofa.

- Ko sa ça in sofa ?

- Ça lé comme le canapé la tante Berthe, mé ça lé plisse mieux.

- Ah ! Ah ! et ko ça la fé dans le sofa ?

- Li la embrasse à moin, pi la sorte son verze et la mis dans mon main.

- Mais ko sa ça in verze ?

- Ça lé comme le cabot à Bertrand, mé ça lé plisse mol !"

Et une autre dans la foulée.

Le boug sa va à la pêche dans la rivière St Benoît et li trap in gros zanguille. Kom li konné pas où met' le zanguille, li met' dedans son pantalon. Li remonte son case, passe à la boutik boire deux-trois ti coups de sec, et pi repart. Nana in gros lenvie pisser, s'arrête devant in pié de mangues et sort' son cabot :

" Té, mounoir ! Nana 40 ans mi konné à ou, ma lavé zamé vu ou la lé zyeux bleus !" 

  y avait pas mal de réunionnais à l'armée avec moi , je les entends encore parler. 

Le pire , c'est quand ils s'engueulaient avec des ch'tis .