Qui peut passer sous silence les 68 ans d'Alain Oreille ? Certainement pas moi ni tous ceux qui l'ont vu passer ! Gloira à lui qui a toujours ce superbe coup de volant et en fait preuve en historique . 
Inclinons nous ce matin . Le grand pour ne pas dire le geant Ari Vatanen a 69 ans . Il incarnait pour mes jeunes années la pureté du pilotage en rally . Le panache, la performance, en un mot un truc venu de Finlande : le " sisu " . En plus à cette epoque il buvait du lait sur les podiums et aujourd'hui il cultive ses vignes en Provence. Un homme qui a donc su evoluer, c'est bien rare de nos jours .
Happy Birthday Ari !
il y a 35 minutes, Mako a dit :Il incarnait pour mes jeunes années la pureté du pilotage en rally . Le panache, la performance, en un mot un truc venu de Finlande : le " sisu " .
Le 22/04/2021 à 23:15, Bignonn a dit :Petite anecdote à l'Alsace-l'Alsace-Vosges 89 ou 90, à une assistance, on entend Alain Oreille expliquer une frayeur parce qu'il a mal entendu une note.
Un pote, aussi discret que diplomate, d'annoncer "avec un nom pareil, c,est malheureux "
Oreille se tourne vers lui, sa moustache frémit, le pote rapetisse de 20cm. On estime préférable d'emmener le pote ailleurs voir s' il y est.
Chaque fois que je revois ce pote, j'ai l'impression qu'il n' jamais retrouvé sa taille initiale. ..
Je reviens sur ton message.
Etant très pote avec Alain, je me permettais à l'époque (on est en 78-79 et il roule en Rallye 2, hier, quoi) de l'interpeller parfois "Hé ! L'Esgourde !" quoique avec parcimonie, faut pas non plus déconner...
Dans ces cas, il me regardait en coin, l'œil réprobateur et la moustache frémissante (en fait, il portait plutôt la barbe en ce temps-là). Il ne mouftait pas, mais je sentais bien qu'il n'appréciait que modérément ! 
Il y a 2 heures, Tof a dit :Je le connais pas personnellement mais il a l'air assez sanguin non ?
C'est liė à la tradition tauromachique du sud ouest . Les gens sont trés chauds et vous recompensent avec les 2 Oreille et la queue....
Il y a 3 heures, Tof a dit :Je le connais pas personnellement mais il a l'air assez sanguin non ?
Un type adorable (et Sylvie aussi)
L'été 78, comme nous avions sympathisé sur les rallyes où j'étais coéquipier de Norbert Julier, mais que je voulais conduire et monter ma Rallye 2 Gr.2, ils nous ont invités avec ma femme chez eux à Martigues pendant un mois. Alain voulait m'aider (tout à fait bénévolement je précise) et m'éviter les erreurs qu'il avait commises en montant la sienne.
Il partait sur son chantier d'artisan maçon où il bossait seul à la construction d'une villa, sans même un arpète à six heures du mat'. Arrêt à 16 heures et il venait travailler sur ma voiture. Parfois jusqu'à minuit, avec juste une pause pour boire le pastis et manger une pizza (qu'il faisait lui-même dans le four qu'il avait construit). Et ça recommençait le lendemain...
Le cœur sur la main : ma femme contribuait bien sûr à garnir le frigo en faisant les courses avec Sylvie, ce qui était normal puisque nous avons passé un mois chez eux en pension complète, mais il n'a jamais été question d'un centime entre nous. 
Mais à côté, un fou furieux si on venait le chercher : il n'est pas un nain, et les sacs de ciment et les parpaings qu'il trimballait toute la journée lui avaient fait des biscottos d'enfer. Il ne craignait dégun, comme on dit chez lui. Le gars qui osait lui manquer de respect, il avait intérêt à courir vite, très vite !
Pour te donner une idée, racontée il y longtemps dans "Spirit of vécu" :
Sylvie et Alain Oreille sont des gens charmants. Je les ai connus en 77 lorsqu'ils roulaient en Rallye 2 Gr.1 et moi aussi, mais en coéquipier. A l'intersaison, Alain a fait évoluer son auto en Gr.2. En 78, tout en faisant quelques rallyes en copilote avec son pote le regretté Jacky Chantebel -sur une Rallye 2 Gr.2 également-, j'ai voulu passer dans le baquet de gauche, et mon choix s'est porté sur le meilleur rapport qualité-prix de l'époque pour une auto performante à petit budget : une Rallye 2 Gr.2, on n'en sort pas ! Comme ma femme et moi avions bien sympathisé avec Sylvie et Alain, que ce dernier avait connu quelques galères et commis quelques erreurs en construisant son auto (il n'avait pas de formation de mécanicien, il était artisan maçon !), il me dit un beau jour : "Venez vous installer à Martigues à la maison en août pendant le mois qu'il faudra pour monter ta voiture, je t'aiderai et je te conseillerai." Sympa, n'est-ce pas ?
Il se levait avant six heures pour aller sur une villa où il travaillait seul. Je suis allé une paire de fois lui donner un coup de main en lui faisant le manœuvre, mais la plupart du temps je restais au garage qu'il avait construit lui-même bien sûr, à gratter, souder, bidouiller mon auto. Vers seize heures, il arrêtait le chantier après une journée déjà bien remplie et venait bosser avec moi sur ma voiture jusqu'à vingt ou vingt et une heures : nos épouses nous rejoignaient, un petit jaune et grillades ou encore une pizza qu'il faisait lui-même et cuisait dans le four à bois qu'il avait monté. A la fin du séjour, l'auto était prête, essayée, marchait du feu de dieu et il ne restait plus qu'à la ramener à Montpellier où un autre pote, carrossier, me l'a peinte gracieusement. Il n'a jamais été question d'argent entre nous. Ma femme contribuait évidemment à remplir le frigo, ce qui est bien normal puisque nous avons passé un mois chez eux en pension complète, mais basta !
Charmant garçon, mais je l'ai dit plus haut parfois un tantinet impulsif. Comme il est loin d'être un nain et que les sacs de ciment et les moellons qu'il trimballait à longueur de journée lui faisaient des biscottos impressionnants, il ne craignait dégun, comme on dit chez lui !
En 1979, -il a commencé à se faire un nom-, il décide d'aller courir la Ronde Cévenole qu'il n'avait encore jamais faite : c'est la dernière édition mais on ne le sait pas encore. Avec son inséparable pote Jacky Chantebel, ils se partageront le volant sur l'auto d'Alain, mais Jacky prend son plateau et y charge sa propre Rallye 2 totalement identique sur le plan mécanique. Cela permettra aux deux pilotes de rouler simultanément pendant les essais sur route fermée du samedi et pour la course, garée à l'assistance, elle pourra servir de réserve de pièces que l'on cannibalisera au cas où. Je ne cours pas, mais je suis bien entendu présent.
Mais voilà ! Aux essais, alors qu'Alain conduit sa propre voiture, un moyeu casse en plein appui (plaie des Rallye 2) dans le gauche rapide de la Cravate : parapet à droite, rebond, arbres à gauche. La caisse est morte de chez morte. Les deux compères prennent immédiatement la décision de courir sur la Rallye 2 de Jacky comme le règlement les y autorise, d'autant plus que cette auto a bouclé deux ou trois tours pendant les essais. Jacky a connu quelques ennuis avec la sélection de boîte dans la journée et le samedi soir, Alain, le plus mécano des trois est couché sous l'auto pour régler la tringlerie pendant que le père Chantebel et moi faisons un brin de toilette à la voiture en papotant.
Au bout d'un moment débarque un loustic mal embouché, pas un pilote, certainement un gars d'une assistance qui avait déjà dû entamer l'apéro de bonne heure et il commence à invectiver d'une façon particulièrement ordurière : "Oui, tu es un #****@, un **^##. C'est parce que tu t'appelles Oreille qu'on t'autorise à changer d'auto (ce qui est bien entendu faux), Monsieur a deux autos à sa disposition alors que nous, les petits, on serait rentrés à la maison." Je me dis qu'il est venu tirer les moustaches du tigre qui dort, qu'il ferait bien de mettre la pédale douce et de se barrer, mais non, il s'excite tout seul et son vocabulaire de noms d'oiseaux est de plus en plus fleuri...
Pour le moment, seules les jambes d'Alain dépassent de sous la voiture, ça fait deux bonnes minutes que l'autre abruti déverse son torrent d'injures et je comprends que sous la Rallye 2, on commence à atteindre la zone rouge ! Et bien entendu, par une lente reptation, le père Oreille finit par s'extirper de sous l'auto... un marteau à la main qu'il fait tournoyer ! Le zigue voit l'air avenant d'Alain, dessoule instantanément et prend ses jambes à son cou. Usain Bolt n'était pas né, mais tous ses records futurs sur 100 mètres sont battus d'avance ! Jacky et moi sommes accrochés aux basques de notre pote, il nous traîne sans difficulté en agitant toujours son marteau. Ce n'est que lorsque le malotru nous semble définitivement hors de portée que nous le lâchons : son T-shirt a pris dans l'opération la taille XXXXXXX L !
Le lendemain, j'ai passé pas mal de temps à l'assistance mais je n'ai pas revu l'autre mec venir tourner autour !
Toujours un plaisir de lire tes récits 
Décès de Charly Carcreff, 71 ans... 
Le 12 avril c’était l'anniversaire de Carlo Capone.
J'y viens avec un peu de retard du a un emploi du temps dictatorial. J'aurais pu vous dire " youpi ! Capone a 64 ans ", mais cela aurait été ridicule, car je crains que peu d'entre nous aient une mémoire très juste de lui et franchement son histoire n'est pas banale. la voici évoquée pour qui l'ignorerait :
Il est donc né le 12 avril 1957 a Gassino Torinese . Les débuts des histoires de rally sont rarement des affaires de solitaires. Là encore c'est grâce à des potes que prend la mayonnaise. En particulier Arturo Di Noto et Angelo Canova. L'un a des connaissances en mécanique, le second fait dans la "noisette du Piémont" qu'il vend a Ferrero pour son Nutella. Le Nutella se vend bien et Canova finance le plus qu'il peut, car Carlo n'a pas le sous et cumule les difficultés relationnelles. Il fait preuve d'un caractère pour le moins entier ce qui peut nuire a la diplomatie. Ensuite il est totalement introverti ce qui n'aide pas le relationnel et enfin Carlo Capone est bègue !
Des choses négatives certes mais Carlo va vite, très vite. En Italie, nous sommes en 1977, Cesare Fiorio vient de créer la coupe Autobianchi , Capone et Di Noto s'engagent, les performances sont de suite là .Pour la 2eme édition de la coupe une écurie vient le chercher pour épauler Fabrizio Tabaton. Et Carlo est devant tout le monde , il va gagner la coupe . Sauf que Fiorio préfère Tabaton comme vainqueur et Capone est empêché de gagner puisqu'il n'est plus engagé par le team sur les épreuves de la coupe et ainsi termine second. Les lauriers et la Stratos vont à Tabaton. Carlo prend très mal la chose . Pour arrondir les angles Fiorio l'envoie disputer le RAC avec l' A112 puis lui propose un programme avec la nouvelle Ritmo 75.
Pendant 4 saisons Capone va tout gagner avec les différentes Ritmo qu'on lui confie. A force de performances un programme avec l’écurie satellite JOLLY CLUB lui est proposé. En 1983 ce sera donc avec Luigi Pirollo à ses cotés et sur la nouvelle 037 !!!. Ils finissent 4emes du CIR malgré de sévères embuches dues à la façon dont se réglaient les choses sportives à cette époque que ce soit en rally, en vélo ou en foot. Il ne rentrait pas dans le cadre du pilote Italien vainqueur et charmeur. Il ne devait pas vaincre. Le règne de la combinazione et des intrigues de l' Italie du Commendatore ... Capone réagit mal comme toujours, peu politique, il se déverse dans la presse qui s'en régale, en déclarations vengeresses concernant Fiorio, et Fiat Lancia.
Pour l'année suivante il ne fera plus partie des programmes officiels . Sauf que l’écurie dissidente WEST lui fournit une 037 et l'engage en championnat d'Europe. Cette saison 1984 sera formidable, il part s'engager sur des épreuves inconnues et y signe de superbes victoires devant les spécialistes locaux. Avec son nouveau copilote Sergio Cresto ils sont en tête du championnat et espère que ce titre lui procurera un baquet "usine" 1985 aux cotés d'Alen. C'était sans compter sur Fiorio qui offre ce volant à Toivonen lequel dispute l'Europe sur une 911 Rothmans et du coup Fiorio lui donnera même une 037 a plusieurs reprises dans les épreuves ou la 911 n'est pas à son aise !
La dernière épreuve c'est l'Antibes et Capone , qui n'y était jamais venu, gagne devant les Frequelin, Beguin, Chatriot, Auriol, Ragnotti, Therier etc...
Carlo Capone est Champuion d'Europe, Henri Toivonen est second !
Mais c'est fini ! Il ne courra plus ! Interdit de lui filer un volant ! Cela va même jusqu'aux marques étrangères au groupe FIAT qui appliquent la consigne ! L'année suivante il fera une seule épreuve sur l'Audi 80 d'un copain qui voulait voir ce que c'était..
Et la descente aux enfers ne fait que commencer ! Maudite année 1985 ! Sa petite fille de quelques mois meurt des suites d'une banale régurgitation d'un biberon. C'est un homme dévasté. Déjà taciturne, introverti, il sombre peu à peu dans la dépression. Sa femme le quitte, le voilà seul, lui qui était sur le toit de l’Europe quelques semaines auparavant...Et c'est l’hôpital psychiatrique !
Aujourd'hui Carlo Capone vit toujours dans le Piémont, mais toujours dans une institution psychiatrique. Seule sa maman de plus de 90 ans lui tient compagnie .
Je vous dirai qu'en 2016 est sorti en Italie un film consacré à sa vie . Le seul pays ou l'on tourne des films sur les rallymen ! Le titre en est " Rapide comme le vent " . Le film est visible sur les chaines du Net. Le personnage central du film est dépeint comme toxicomane, mais ce n’était pas du tout le cas de Capone, lui c'était purement psychiatrique. Le héros du film enseigne à sa fille l'art du pilotage , celle ci est jouée par Mathilda De Angelis (de la famille du pilote), qui par ailleurs joue le rôle de la femme assassinée dans " the undoing" aux cotés de Nicole Kidman et Hugh Grant.
Carlo Capone , un pilote au talent fou, mais en moins d'un an de la gloire à l'asile !
La roche Tarpéienne est proche du Capitole ....
Je ne connaissais pas non plus les déboires de ce très bon pilote.
Très enrichissant 
+1 merci @Mako
J'ai failli oublier !
Joyeux anniversaire à @francoiswizz et @cdr26 (dont ça fait un moment que j'ai pas eu de nouvelles)
