Je fis parti de l'Asa hérault quelques temps, mais pour éviter d'en être souvent la victime (méfiance) et bien que m'être fait avoir quelques fois, je n'ai que très peu pratiqué cette bande de zoulous mal léchés qui inventaient deux conneries à la minute. Si un concours Lépine avait existé pour cette catégorie je pense qu'ils auraient été dans le peloton de tête. 
J'ai assisté ou connu des scènes dont les victimes si on peut dire risquent de se rappeler toute leur vie ! 
Genre : La 2CV est à quelqu'un ? ou la salade de dieffenbachia dont le piégé fut pour une fois le père Ricciardi, les pétards au Louis XIV (siège de l'asa), les seaux d'eau envoyés du balcon du Louis XIV etc ... etc ...
Mais grâce à cette équipe de farfelue, j'ai connu des moments merveilleux, et des gens fabuleux ne serait-ce que Jean Louis Grill (président à l'époque) dont j'avais un profond respect, avec qui je me disputais souvent pour l'organisation du national ou pour garder les derniers protos en rallye, qu'aujourd'hui on pourrait nommer VHC. Jean Louis Gour dit Papy aussi grincheux que râleur qu'adorable avec qui j'ai passé des heures, des jours et quelques nuits entières à remplir des enveloppes et préparer des Critériums des Cévennes.

Vas y PH toi qui était plus dans la sacro-sainte de la connerie ... dit nous tout.

M. Jean Claude Vaucard :
Beaucoup de gens le connaissent mais pour ceux qui encore l'ignore c'est lui l'ingénieur qui a mis au point pratiquement tous les trains et suspensions avants et arrières des : Simca, Talbot, Peugeot, Citroën etc….. depuis de nombreuses années. Bien qu'il soit la retraire, bien méritée, il ne peut s'empêcher de reprendre du service, il était encore sur les pentes de Pikes pike pour faire gagner la Peugeot 208 T16 de Loeb. Ou dans les coulisses du championnat de France pour régler la voiture de Bonatto !

Nous nous rencontrons pratiquement chaque année chez Michel Civade, ou nous passons des WE formidables à conduire les ex Talbots Lotus usine (celles mêmes qui ont gagnés le championnat du Monde 1981, oui je sais nous avons de la chance ) que Michel nous prête pour la course de côte de Chateaudun, mais aussi à nous raconter quelques anecdotes.

C'était les débuts du jeune Vaucard, il venait de rentrer chez Simca, mais courait tous les dimanches en Slalom CC ou Rallye avec une R8G.
Un jour son Boss l'appelle dans son bureau, assez furieux lui demande de s'asseoir et lui dit :
-Il y a un jeune en R8G qui écume les rallyes de la région
Vaucard toussa
- en faisant des scratchs sur les 3 dernières épreuves
Vaucard blêmi
- Avec sa tripanelle il enfume tout le monde
-Vaucard pâli
-et ce jeune s'appelle ........ Vaucard !
Vaucard se décomposa
-j’espère que ce n’est pas quelqu’un que tu connais ... je veux une explication !
Le timide Vaucard se putréfia, il se dit "je viens juste de rentrer chez Simca, j'ai pas fait 6 mois ça y est, je suis viré".

Pensant que tout était perdu, il prit son courage à 2 mains et répondit
-Je crois que je le connais bien, puisque ……gloup’s……. C’est moi.
Toujours en rage le boss :
-Qu’ont-elles de plus ces voitures que la Simca 1000 pour gagner en rallye, ... il se rassit en se calmant
Là J Claude lui expliqua patiemment, pendant plusieurs heures, toutes les différences et avantages de la voiture bleue à bandes blanches.
A la fin de son discours plus un mot pendant quelques secondes, le froid inondait la pièce, J Claude ne savait plus quoi faire il pensait commencer à faire ses valises. puis son Boss le fixa et lui dit
-Fais-moi une voiture qui va les battre !!!
La suite vous la connaissez …
Merci M. Vaucard
 

il y a une heure, Poms a dit :

Genre : La 2CV est à quelqu'un ? ou la salade de dieffenbachia dont le piégé fut pour une fois le père Ricciardi...

Vas y PH toi qui était plus dans la sacro-sainte de la connerie ... dit nous tout.

Pétard, celles-là, j'y pensais même plus. Alors, les deux dans l'ordre, plus une inédite... 

La 2 chevaux pour commencer. Près du bar Louis XIV, siège de l'ASA Hérault, c'était souvent la crise du logement pour se garer. Il faut dire qu'il y avait toujours un tas de gars à la bourre pour porter leur licence, leur engagement au prochain rallye, etc. Résultat, souvent un clampin garé -illégalement du reste- devant les grilles en fer forgé de la promenade du Peyrou était bloqué par une ou plusieurs voitures arrivées après lui et jetées en vrac derrière son auto. Il rentrait donc dans le bar dont les tenanciers l'envoyaient sans chercher à comprendre vers l'étage qu'ils sous-louaient à l'ASA. Cet après-midi-là, je traînais comme ça m'arrivait souvent dans le petit bureau à causer chiffons avec Alain Ricciardi, "Papy" Gour et un ou deux autres loustics dont Henri Cabaniols. Une charmante jeune fille bien entendu coincée -en tout bien tout honneur- par une auto garée derrière elle monte au bureau, aiguillée à n'en pas douter par le mastroquet :

"Elle est à quelqu'un, la 2 cv devant la grille ?"

Sans lever le nez de sa tâche, Alain Ricciardi lui répond : "Oui, oui !"

Patiente, la nana poireaute une ou deux minutes, puis ne voyant personne bouger :

"Vous pouvez l'enlever, SVP ? Je ne peux pas partir !"

Tout le monde continue ses petites conversations dans le bureau, la pauvre fille commence à se demander où elle est tombée, et par pure charité chrétienne, le père Ricciardi :

"Vous voulez qu'on l'enlève ? Ben, on peut pas ! Elle est pas à nous !

- Mais vous avez dit...

- Pardon, vous avez demandé si la 2 cv était à quelqu'un, hein, on est bien d'accord ? Je vous ai dit oui, parce qu'une auto dans une rue, elle est forcément à quelqu'un, n'est-ce pas ! Mais elle est pas à nous !"   

Le dieffenbachia à présent : pour ceux qui ne le savent pas, c'est une plante verte vendue couramment dans tous les magasins, mais elle est extrêmement toxique, ce que l'on dit rarement. Lors d'une soirée très arrosée chez le Président de l'ASA Jean-Louis Gril, le père Ricciardi qui est à son huitième punch entreprend de danser lascivement avec un dieffenbachia en pot aussi grand que lui, ce qui n'est pas difficile. De plus en plus chaud, il décide de lui rouler une pelle, c'est à dire qu'il se met à brouter une de ses larges feuilles verte et blanche : horreur, c'est un poison violent : instantanément, sa bouche se couvre d'aphtes douloureux et sa langue triple de volume. Heureusement, c'est un dur à cuire, et un rinçage abondant fera rentrer les choses dans l'ordre sans passage par la case SAMU et centre anti-poison ! 

Et pour finir, une dont Pom's ne semble pas avoir connaissance, toujours au Louis XIV : nous sommes descendus du bureau de l'ASA et buvons le jaune au comptoir. Je suis à côté d'Henri Cabaniols, chirurgien réputé.

"Riton, j'ai une petite excroissance derrière la cuisse, il faudra que je passe à ton cabinet pour que tu m'examines : je peux cette semaine ?

- Tu rigoles, on va voir ça tout de suite, baisse ton futal !"

Je m'exécute : je rappelle que nous ne sommes plus dans le bureau de l'ASA mais au comptoir du bistrot, au milieu de plein de consommateurs que nous ne connaissons pas ! Je suis donc debout, pastis à la main, bénard en tire-bouchon sur les chevilles, Riton plié à angle droit qui regarde l'excroissance.

"De deux choses l'une, soit un naevus, soit une crête de coq !

- Une crête de coq, ce serait plus rigolo !

- Oui, mais beaucoup moins glorieux, parce que ce sont surtout les homos qui ont ça : bon, je vais parier pour un naevus, passe au cabinet demain, je te brûle ça à l'azote liquide !"

Il y a 2 heures, Zoréol a dit :

Pétard, celles-là, j'y pensais même plus. Alors, les deux dans l'ordre, plus une inédite... 

La 2 chevaux pour commencer. Près du bar Louis XIV, siège de l'ASA Hérault, c'était souvent la crise du logement pour se garer. Il faut dire qu'il y avait toujours un tas de gars à la bourre pour porter leur licence, leur engagement au prochain rallye, etc. Résultat, souvent un clampin garé -illégalement du reste- devant les grilles en fer forgé de la promenade du Peyrou était bloqué par une ou plusieurs voitures arrivées après lui et jetées en vrac derrière son auto. Il rentrait donc dans le bar dont les tenanciers l'envoyaient sans chercher à comprendre vers l'étage qu'ils sous-louaient à l'ASA. Cet après-midi-là, je traînais comme ça m'arrivait souvent dans le petit bureau à causer chiffons avec Alain Ricciardi, "Papy" Gour et un ou deux autres loustics dont Henri Cabaniols. Une charmante jeune fille bien entendu coincée -en tout bien tout honneur- par une auto garée derrière elle monte au bureau, aiguillée à n'en pas douter par le mastroquet :

"Elle est à quelqu'un, la 2 cv devant la grille ?"

Sans lever le nez de sa tâche, Alain Ricciardi lui répond : "Oui, oui !"

Patiente, la nana poireaute une ou deux minutes, puis ne voyant personne bouger :

"Vous pouvez l'enlever, SVP ? Je ne peux pas partir !"

Tout le monde continue ses petites conversations dans le bureau, la pauvre fille commence à se demander où elle est tombée, et par pure charité chrétienne, le père Ricciardi :

"Vous voulez qu'on l'enlève ? Ben, on peut pas ! Elle est pas à nous !

- Mais vous avez dit...

- Pardon, vous avez demandé si la 2 cv était à quelqu'un, hein, on est bien d'accord ? Je vous ai dit oui, parce qu'une auto dans une rue, elle est forcément à quelqu'un, n'est-ce pas ! Mais elle est pas à nous !"   

 

Certainement une blonde?

Après il paraît qu'elle aurait demandé de l'aide: "Je crois que j'ai un pneu dégonflé, enfin juste le bas du pneu!"

Puisque François Beltran est apparemment sur SOR, une idée de la bonne ambiance d'antan. 

En 80, je m'étais mis la seule grosse tarte de ma modeste carrière au Rouergue : voiture détruite, équipage à l'hôpital. A la suite de quoi, budget de prof débutant oblige, j'avais mis six mois à reconstruire une nouvelle auto, tout seul comme un grand, dans un coin de garage prêté par un ami carrossier compatissant. 

Et donc, mars 81, baptême du feu de la nouvelle caisse au Roussillon. En tirant les rideaux de l'hôtel le matin, pas de bol, il pleut à verse ! D'habitude, j'aime bien ce genre de conditions difficiles, mais là, après le gros carton et les centaines d'heures de boulot qui ont suivi, je suis un peu dans mes petits souliers : Montpin, Tautavel, Col de la Dona, autant de patinoires avec des coups d'aquaplaning permanents. Pas l'idéal pour être en confiance... 

Mon pote François roule une minute devant moi. Sur la première boucle, il prend le temps de m'attendre après la zone de point stop de chaque spéciale, avec à chaque fois un mot d'encouragement : "T'inquiète, c'est difficile pour tout le monde. Roule à ta main, ramène l'auto entière, fais des kilomètres, la confiance va revenir." J'ai fini très très loin de lui, à 3 minutes, mais tout de même 3ème de classe à juste 3 secondes du deuxième. Evidemment plus que moyen sur le plan sportif, mais j'étais content de ramener une Rallye 2 intacte après les nombreuses chaleurs. N'empêche, son attitude m'avait bien aidé et fait chaud au cœur ! 

il y a 28 minutes, Zoréol a dit :

Col de la Dona

#cestchezmoi

(1982 ou 83) Le Pétrole Provence Oui, c'était un beau rallye, tous les rallyes ont leurs charmes. Il m'est difficile de te donner le nom d'un rallye qui ne m'ait pas plu.
Si mes souvenirs sont encore en place, celui là avait une particularité un routier assez costaud pour éviter de perturber le train train habituel des riverains ... râleurs ..., toutes les liaisons étaient différentes, un vrai casse tête.
D'ailleurs je me souviens d'une embrouille avec Sylvie Oreille et un Con de Gugus juste avant de sortir du parc de regroupement.

Elle vient me voir et me dit :
- Tu as eu l'additif qui indique le changement de parcours dans la liaison ?
- Quel additif ?
- C'est ...(bip)... qui vient de me le dire il y a un changement dans la liaison !
- Comment ? Non pas du tout ! Je ne suis pas au courant. C'est quoi cette histoire ?
Arrive le père Esgourde*, son mari, déjà dans les tours (il est toujours dans les tours en rallye c'est pour ça qu'il doit aller vite), qui nous demande ce qui se passe, Sylvie lui explique, il me regarde et me dit gueule
- Tu l'as eu toi ?
- Non, mais il n'y en a pas (effectivement nous n'avions pas d'additif)
Surtout qu'en plus nous avions deux contrôles de passage dans la liaison qui suivait.
Avez vous déjà vu le maçon (taxiteur aujourd'hui) quand il est légèrement très énervé ?
Et là une grosse ire le prend genre Vésuve, Etna et Piton de la fournaise (faut faire plaisir aux Iliens) qui pètent en même temps :

- Oh Put... Où il est ce ....(bip)... que je lui casse la ... (bip)..., tu vois bien dit il à Sylvie qu'il te dit que des conn..... pour te faire planter. Je vais me l' ...(bip).... etc etc .....
(je n'ai pas écrit, volontairement, les mots exacts qu'il à dit, des enfants peuvent nous lire)
Connaissant Alain dans une grosse colère je pense que le ...bip... à du se cacher pendant tout le rallye, s'il l'avait eu sous la main à ce moment là je ne donnais pas cher de sa peau !
 

* Esgourde : Oreille en Patois

Il y a 18 heures, Poms a dit :

 Il m'est difficile de te donner le nom d'un rallye qui ne m'ait pas plu.
Si mes souvenirs sont encore en place,

Excellent tout ça.

Si tu as des souvenirs de la Matheysine que tu as fait plusieurs fois,je suis preneur...

Moi,je ne vois jamais rien,je suis "pris en otage" par des Rallymen louches pour leur faire l'intendance...

Puisque le Valais vient de se courir, un souvenir suisse.

En 82, je vois dans Echappement que se dispute le Rallye des Alpes Vaudoises, manche du championnat suisse, et que les organisateurs octroient la gratuité de l'engagement aux étrangers. L'épreuve est organisée en juillet et à l'époque les rallyes ne sont pas autorisés en France en juillet et août. Pourquoi pas tenter le coup pendant cette morte saison ? Simplement, sur le bulletin d'engagement, il est précisé que les pneus slicks sont interdits : comme il y a autour de 300 bornes de spéciales, les TB 15 ne tiendront pas le coup. Michel Souche me dégotte six TB 5 vieux comme mes robes et durs comme du bois, ça fera l'affaire.

Comme le budget hôtellerie suisse dépasse nos moyens, nous embarquons une immense tente avec deux chambres et la batterie de cuisine. Et nous voilà partis de Montpellier à trois heures du mat' pour une semaine de recos et de course. De vrais Romanichels : dans la 505, ma femme, la gamine de deux ans, mon coéquipier du moment Claude (celui de l'œuf sur la tête aux Mille Pistes) et l'incontournable élève du Vigan Nicolas dont je vous ai parlé, qui vient de réussir brillamment son bac. Dans le coffre, mais aussi dans la Rallye 2, jusqu'au toit, un assemblage hétéroclite de roues, de duvets, d'outils, de casseroles...

Arrivés à la douane de Saint Gingolph, un douanier suisse plus vrai que nature :

"Qu'est-ce qu'iiiiil yyyyy aaaa daaaans laaaa vouaaatuuuure de coouuurse ?

- Du matériel d'assistance et de camping.

- Ouuuvreeeez pour vouuuaaarrreee !

- Elle n'est pas fermée à clé : allez-y, mais soyez prudent !"

Le gabelou ouvre la porte pilote et se prend instantanément la grosse casserole à pâtes sur le képi : "C'eeeest boooon, ciiiircuuulez !" 

Nous arrivons au camping de Château d'Oex, et montons la tente. Stéphanie fait aussitôt la conquête de nos vieux voisins qui ont une vraie villa sur roues, avec géraniums aux fenêtres et tout le tremblement. Une "chambre" de notre tente est occupée par Claude et Nicolas, l'autre par ma femme et moi avec Steph au milieu : la première nuit, je touche ses petites mains, elles sont gelées : je rampe vers la Rallye 2, ouvre le capot moteur. Sur le berlingot, j'ai un vieux duvet tout brûlé par l'échappement et qui pue l'essence, j'en enveloppe mon bébé qui dort paisiblement. 

Les recos vont bon train, et deux jours avant le rallye, Alain Vidal monte avec son épouse pour nous faire l'assistance : sur l'autoroute, il a cassé un culbuteur de sa vieille Ascona 1600 qui tourne sur trois pattes. On leur a prêté une immense tente, véritable château de Versailles en toile, avec des fagots de tubes qui permettraient de reconstruire la Tour Eiffel. Le montage est ardu : au bout de dix minutes, tout le camping est autour de nous : "Mouuuaaaa, j'meeettraaiiis çaaaa lààààà. Noooon, pluuuutôôôt lààààà !" 

Deux déconvenues aux vérifs : d'abord je constate que les Suisses ont contourné l'interdiction des slicks. La Porsche de Camandona, l'Ascona 400 de Balmer et les autres sont montées d'énormes pneus lisses dans lesquels on a juste donné trois coups de gouge d'un millimètre de large. J'ai l'air malin avec mes TB 5 ! Tant pis, on fera avec ! Plus grave, on me passe pour la première fois la Rallye 2 au sonomètre, je n'avais jamais vu ça ! "Eeeelle faaaaiiiit diiiix déééécibeeeels de troooop, vous poouuveeez pas prendre le dééépaaart cooomme çaaa !" Je plaide ma cause auprès des techniques, qui me renvoient au collège des commissaires. Finalement, ils m'autorisent à partir, tout en notant sur le passeport technique que si je reviens rouler en Suisse, il faudra être dans les clous. 

Et c'est parti ! Premier CH, Claude, Lunellois pur porc "avé l'acceng" est sidéré d'entendre le copilote de l'auto de derrière lui demander : "A queeeelle heeeeure tuuuu tiiiiimbres ?"  Nous sympathisons très vite avec cet équipage qui roule sur une Toy' Corolla Gr.2 parce qu'ils ont vu sur la porte arrière le gros autocollant "Ecurie Borsalino Palavas les Flots".

"Vouuuus haaaabiiiitez àààà Paaaalaaavaaaas ?

- Non, à Montpellier, mais mon écurie est à Palavas.

- Nous, nous aaaalloooons chaque aaaannéééée yyyy paaaasser nos vaaacances ! Qu'eeest-ce queee vouuuus faîîîtes ce soir ?

- Rien de spécial, pique-nique au camping...

- On aaaa un chaaaalet aaaavec les aaaaamiiiis de l'éééécuuuriiie, on fait une foooonduuuue, v'nez dooonc, on vooouuuus inviiiite !"

Sympa, et on rentrera à minuit au camping à quatre pattes après avoir bu des hectolitres de fendant ! 

Encore deux jours de course sans problème, hormis un léger mal aux cheveux au matin de la deuxième étape. Et ça se termine sous un orage monstrueux aux Diablerets. L'auto mise en parc, nous rentrons au camping nous changer et atteler le plateau, et de retour vers la remise des prix :

"Le parc n'est pas encore ouvert ?

- Beeen noooon, yaaaa eeeeuuuu prôôôtêêêt !" Comprendre qu'un gars a porté réclamation contre un autre et que le parc est toujours fermé dans l'attente des décisions... 

Pas de prix en espèces, seulement de superbes coupes en étain poinçonné. Je remporte la classe, troisième de groupe, je suis content. Cirrhose sur le gâteux, ils nous annoncent que les trois premiers équipages étrangers ont un lot. Je suis deuxième derrière Fernand Schligler sur une Visa. Je gagne un séjour d'une semaine dans un luxueux hôtel de Château d'Oex que je viendrai passer aux vacances de Toussaint, ça nous changera de la tente ! 

Excellent le voyage en Suisse..!

Figures toi que le Fernand,c'était un bon pote de mon Père. Je l'avais rencontré dans le restaurant où je travaillais pendant les recos du Monte-Carlo 81

qu'il allait faire avec une 5 Turbo. Donc j'avais téléphoné à Papa qui est venu nous rejoindre. L'après-midi après le service,on ne l'a pas vu passer

tellement les anecdotes fusaient avec les 2 phénomènes qui s'étaient connus pendant les années 60. Tu imagines,avec l'accent Alsacien du

Fernand...

Du coup,la veille du Rallye nous sommes partis "faire ouvreur" et lui corriger ses notes pour les lui amener à Chambéry avec Papa.

Les 44km de la Chartreuse avec la 18 GTD de démonstration du garage qui fût bien "débridée",ce soir là...

Je ne me doutais pas que quatorze ans plus tard, je courrais en Suisse le même rallye que lui ! En 68, je n'avais pas le permis, et à l'approche des Cévennes, je zonais comme toujours dans les rues de Montpellier sur ma Mob' à la recherche des équipages : j'étais tombé sur Fernand Schligler et sa 911 R. Là, il me signe un autographe. 

il y a 11 minutes, Zoréol a dit :

Je ne me doutais pas que quatorze ans plus tard, je courrais en Suisse le même rallye que lui ! En 68, je n'avais pas le permis, et à l'approche des Cévennes, je zonais comme toujours dans les rues de Montpellier sur ma Mob' à la recherche des équipages : j'étais tombé sur Fernand Schligler et sa 911 R. Là, il me signe un autographe. 

Bon,il n'est pas vraiment Alsacien mais du Doubs... Je me souvenais d'un accent à couper au couteau..!

Un souvenir en appelant un autre, toujours avant les Cévennes 68. Mon idole de l'époque -et j'ai toujours un immense respect pour ce grand Monsieur  - s'appelait Vic Elford. Un gars qui gagne le Monte Carlo, qui s'aligne avec succès en endurance sur des Porsche 917, qui court des GP de F1, ça me scotchait. 

Là, je manque tomber de ma Mob' !  Dans une rue de Montpellier, non pas une mais deux 911R se suivent : là première est conduite par Vic, la seconde par son copilote David Stone. Dans les embouteillages, je me maintiens sans problème à leur hauteur, lorgnant avec sidération Monsieur Elford himself ! 

Mais le summum arrive lorsque, à un feu rouge, il ouvre sa vitre et s'adresse à moi, en bon français teinté d'un délicieux accent so british : "Exquiousez-moi, vous savez where se trouve le garage Porsche ?" Si je sais ! "Si vous voulez me suivre, Monsieur Elford". Et me voilà fier comme un bar-tabac sur ma Mob', dirigeant le convoi des deux 911 R jusque chez Mourier. A l'arrivée, j'ai discuté un moment avec les deux qui m'ont chaleureusement remercié de leur avoir consacré de mon temps et bien sûr signé un autographe. Tu parles, Charles, si je leur avais consacré de mon temps avec délectation ! Je crois que j'avais même accompli un petit détour pour faire durer le plaisir ! 

Aux vérifs deux jours plus tard, Elford m'a reconnu et il est venu me serrer la main devant mes potes médusés : le roi n'était pas mon cousin. 

Y a pas de coffre dans les 928 ???

et sous la plaque ?