J'avais déjà vu ce message, il me semble
C'était à peu près le même, mais pas tout à fait : un artisan ne reproduit jamais un boulot à l'identique !
Excellents moments avec ces reportages bien fournis... Merci Prof'..!
Bon,un petit tour à Madagascar...
Ce voyage,en 2016,avait pour but de participer à une cérémonie dans le village de la famille de ma belle-mère.
En pleine brousse,on sait quand on part mais pas quand on arrivera...
Partis de Vaulx mercredi à 10h30 pour Marignane,nous arriverons à Andingoza dans la nuit du vendredi au samedi,vers 3h15...
Avion jusqu'à Antananarivo,pas de problèmes.
4x4 de loc' pour faire Tana-Antsohihy,pas loin de 700 bornes,on a mis presque 12h.
Il y avait de la circulation
Dîner très sympa dans une super gargotte et zou ô lit.
Parkage des taxis-brousse,il y a de tout :
suspensions renforcées..!
en route,9h30 environ. On a 220-230 km à faire...
un des nombreux ponts Eiffel de Mada
à suivre...
Direction Mandritsara,suite
la nuit tombe,on vient de casser la croûte
la nationale est coupée par un bourbier,ça coince un peu
bon,finalement nous sommes arrivés à Mandritsara où belle-Maman possède une maison.
Une cousine de mon épouse a un petit bar-resto,donc THB plus brochettes,il est environ 23h,
contents de se poser,nous voyageons depuis mercredi matin...
Illusion,nous apprenons que la cérémonie est tôt demain matin et qu'il faut repartir avec un autre 4x4
Et zou,c'est reparti.
Après 2 séances "poussettes" et quelques détours car la piste est coupée,nous finirons à pieds parce que la piste est totalement
impraticable. Pieds nus et mini-lampe de poche,dans 50cm d'eau sur la piste à zébus... Encore 2 km,Souvenirs..!
3h15 pour une quinzaine de km... Qui dit mieux..?
Accueillis par les jeunes du village qui font la fête pour notre arrivée à Andingoza. Truc de fous.
Je veux dormir,on est parti depuis 3 jours,m'enfin..!
Et le lendemain,après quelques 3 heures 30 de sommeil,découverte du village...
La cérémonie en question,c'est la bénédiction de notre mariage (en France) où bien sûr,belle-Maman et les Tontons n'étaient pas ...
Jour très important pour les anciens,la Maman de Rosa a fait sacrifier 2 Zébu lors d'une autre cérémonie le matin
consacrée à son plus jeune fils et donc pour sa fille.
Cherchez l'intrus..!
Un Oncle de Rosa vient de loin,presque 80 km de piste en brousse,sans véhicules à part les charrettes à zébu..!
(la veste est bien à sa taille,il a juste une malformation des bras...et travaille tous les jours en rizière..!)
j'ai tout le village devant moi,impressionnant
Le jerrican,c'est pour le Toka Gasy,un alcool de canne à sucre "maison"..!
et après,il faut danser avec un nouveau pote,merci cousine...
pendant les bénédictions des anciens,c'est le coup de feu en cuisine
dressage des assiettes
brin de causette avec les filles en cuisine
à suivre...
Quand je pense qu'il y en a qui font la gueule quand il faut faire 200 mètres à pied entre la mairie et l'eglise
Magnifique Rapido
Bon,maintenant il faut rentrer... Pour faire simple,comme la piste est mauvaise,nous décidons de partir à pieds.
Possibilité de "couper",finalement nous mettrons 15mn de moins à pieds que 2 jours plus tôt en 4x4...
(elles ont papoté pendant les 3 heures du retour,sans arrêt ... Le riz et les volailles,c'est pour rapporter à la famille..!)
I'm a poor lonesome Rapido...
Ce relief particulier,c'est aux passages répétés des Zébus sortant de l'eau que nous le devons.
Tôt le matin,il ne fait pas trop chaud et le paysage est beau. C'est d'un calme...
Les rizières de Belle-Maman
On arrive presque,vestiges de la colonisation,rien n'a été fait ici depuis l'indépendance de Mada (1960)
Bientôt la ville,on croise des voitures
à suivre...
Une autre visite en brousse..?
OUI !
Là,nous partons en visite dans un autre petit village aux environs de Mandritsara. En voiture cette fois...
Taxi "2ème main"
poste d'essence,la pollution des sols n'est pas une priorité ici
le réservoir d'essence du taxi,moins loin du moteur que le réservoir d'origine,pas de pertes..!
Une cousine de Rosa loue quelques rizières et fait travailler une bonne partie du village.
Il n'y a pas d'eau courante,pas d'électricité mais les gens vivent mieux que les désespérés collés aux faubourgs miséreux de Tana.
Poissons,volailles,Chèvre,Zébus,riz,maïs...même les desserts bio..! Il y a tout sur place.
On peut même écouter la radio ou recharger son téléphone
Pour certains mômes,je suis le 1er vasaha de leur vie...
à suivre...
Il y a 5 heures, Rapido a dit :Pour certains mômes,je suis le 1er vasaha de leur vie...
Il y a plus de vingt ans, je me baladais tout seul sac au dos dans les environs immédiats d'Ambalavao.
Soudain, une gamine de huit-dix ans qui jouait sur le pas de sa case en falafy me regarde passer avec stupeur et rentre précipitamment : je me dis qu'elle n'a pas l'habitude et que je lui ai fait peur ! Pas du tout : elle ressort immédiatement avec son petit frère de trois ans aux bras et va me suivre pendant des centaines de mètres en me montrant du doigt et en disant au gamin : "Vasaha ! Vasaha !". J'étais la bête curieuse !
Tu es sûr que ce n'était pas à Mauguio ?
Tu sais comme moi qu'il y a des endroit dans ce petit village qui n'ont pas encore connu la civilisation
Là, je ne m'avance pas sur ce sujet, je ne tiens pas à recevoir un missile !
Courageux mais pas téméraire, le Péache !!!
Je prends le relais de l'ami Rapido pour vous emmener à Madagascar. Là, nous sommes en 2003 et avons quitté Tana pour Antsirabe, avec quelques vues des hauts plateaux et la ville elle-même, lovée autour de son lac.
On y fabrique des objets en corne de zébu : là, c'est l'ébauche qui sera longuement polie.
Après une nuit bien fraîche (nous sommes en hiver à 1500 mètres d'altitude), nous allons faire le tour du lac de cratère Tritriva dont Olivier vous a narré la légende des deux amoureux d'ethnies différentes :
Moment rare dans une vie. Pendant que nous faisons le tour du lac, notre chauffeur discute à cette boutique et apprend que l'après-midi il y a une cérémonie de retournement des morts dans un village à une quinzaine de kilomètres de piste de là. Pour la petite histoire, nous avons sympathisé avec le jeune patron de la boutique qui voulait perfectionner son français et nous lui avons envoyé pendant des années des dictionnaires, livres de grammaire et romans.
Le retournement des morts ou famadihana consiste à sortir les ossements des ancêtres de leur tombeau, à les rincer au rhum puis à leur donner un lamba neuf (un suaire, quoi) et une nouvelle natte, à les promener un peu et à les replacer dans leur caveau au milieu de la musique, des danses, et aussi, il faut le dire, de nombreuses libations. Nous demandons respectueusement au chef du village s'il nous autorise à y assister et même à prendre des photos : aucun problème, mais il me demande de lui envoyer des épreuves des clichés que je ferai, ce dont je m'acquitterai bien entendu dès mon retour à la Réunion. En attendant, nous sommes les deux seuls vasahas parmi deux-cents villageois.
Nous continuons le lendemain vers le sud et Ambositra (prononcer Ambouchtre, le Malagasy n'est pas une langue facile ! ) Chaque ville ayant sa spécialité, ici c'est la sculpture sur bois réalisée par des adultes, et même par des enfants après livraison de matière à "la villa des arts".
Superbe,merci PH..!
Toujours cap sud-ouest, nous voilà à Ambalavao et son marché aux zébus.
Mais comme je l'ai dit, chaque ville a sa spécialité : ici, c'est la confection du papier antaïmoro (prononcer antaïmoure). On fait bouillir longuement les fibres de je ne sais quelle plante, on les bat ensuite avec ces lourds maillets, puis on étale la pâte : mais avant qu'elle sèche, des femmes aux goûts artistiques prononcés y collent ces fleurs fraîches. Une fois séché sur des claies, le papier antaïmoro pourra servir à confectionner des paravents, des abat-jour, des couvertures d'albums et d'autres objets encore.
Peu après Ambalavao, cet énorme rocher est la porte du sud. Nous arrivons chez les Antandroy -littéralement "ceux qui vivent dans les épines", ce qui en dit long sur la végétation -
Nous voilà dans le massif de l'Isalo (prononcer Ichale), vaste ensemble dolomitique où nous allons randonner deux jours parmi ces curieuses plantes appelées pachypodium.
Le canyon des singes : pour info, ce ne sont pas du tout des singes, mais diverses espèces de lémuriens !
"La piscine de l'Isalo", seul cours d'eau (clair et frais) de ce désert aride. Quelques années auparavant, un plaisantin y avait jeté un tout jeune crocodile -alors qu'il n'y en a pas dans le coin-. Les rangers ont capturé l'animal et remis dans son habitat naturel, à quelques centaines de kilomètres de là !
On passe en pays vezo, avec ces aloalo, sortes de totems sur les tombeaux et les cornes des zébus sacrifiés lors des funérailles :
Et nous voilà au bout du voyage, à Toliara, que l'on appelle encore Tuléar. Au petit musée de la ville, comme nous ne sommes pas au Louvre, je me fais photographier avec un œuf d'aepyornis dans les mains. Il s'agissait d'une espèce d'autruche géante dont on voit le squelette derrière moi, aujourd'hui disparue, mais certaines régions sont constellées de fragments de coquilles ou, beaucoup plus rarement d'œufs entiers. Exportation rigoureusement interdite, mais les œufs, même reconstitués, se vendent très cher auprès des collectionneurs du monde entier. Certains prennent donc le risque de les sortir de Mada en contrebande : il faut soit avoir un douanier de confiance à qui on a versé un gros bakchich, soit ne pas avoir peur de moisir dans les immondes geôles malgaches ! Il paraît qu'un gars s'est fait serrer en exportant dans un container des œufs d'aepyornis entourés de chocolat parmi un stock de véritables œufs de Pâques !
Tant que nous sommes à Tuléar, balade en pirogue vers la belle plage d'Ifaty, et ce sera tout pour aujourd'hui !
Petite anecdote. Il était à l'époque très difficile de trouver une voiture de loc' sans chauffeur à Mada. Nous avions donc un break ZX encore immatriculé dans l'Indre et Loire, pas tout jeune mais impeccable, avec un chauffeur et un guide. Bah, j'aime bien conduire, mais passer une dizaine de jours avec des gens du cru qui connaissent un tas d'histoires est bien agréable aussi. Et puis, chose non négligeable, ça crée de l'emploi dans un pays où la vie n'est pas facile pour beaucoup de gens.
Nous faisons donc connaissance de deux sympathiques gaillards qui viennent nous chercher à l'hôtel à Tana. Dès la sortie des faubourgs, je leur dis :
"J'ai horreur de passer mon temps à dire "vous", et nous devons rouler dix jours ensemble. Nous allons donc tous nous tutoyer.
- Ah ! Non ! Ce n'est pas possible, vous pouvez nous tutoyer si vous voulez, mais nous vous dirons "vous".
- Vous voulez que je passe un séjour agréable ? Pas question de dire "tu" et d'entendre "vous" en réponse. Dans ce cas, je serai obligé de vous vouvoyer aussi et ça va me gâcher le voyage !
- Bon, d'accord !"
J'ai donc obtenu que nous nous tutoyions tous les quatre comme quatre copains...
La chose que je n'ai pas obtenue, par contre, c'est quand j'ai vu que les deux gars nettoyaient tous les matins à l'aube la ZX de fond en comble, poussière des feuillures de porte comprise. Bien entendu, au bout de dix kilomètres de piste, la poussière s'était de nouveau insinuée : le rocher de Sisyphe, quoi ! Je leur ai dit que c'était inutile de se donner ce mal, mais ils ont été inflexibles : si un loustic à la langue mal intentionnée avait rapporté au patron qu'il avait vu la ZX sale devant l'hôtel au matin, ils étaient virés !
Au bout de cent kilomètres, Marianne leur demande de s'arrêter pour photographier une maison des hauts plateaux. Pendant qu'elle est descendue, je dis à mes nouveaux potes : "Si vous voulez être copains avec elle, vous faites comme moi : lorsqu'elle demande quelque chose, vous lui dites "oui, chef" ou "bien, chef" !" On se fend la poire tous les trois et ils l'appelleront "chef" jusqu'au bout !
Le deuxième jour de rando dans le massif de l'Isalo, nous avons fait deux virons de la demi-journée avec retour dans la petite ville de Ranohira pour le repas. D'habitude, on pique-nique sur le bord de la route. Ils nous déposent devant un restau et je leur dis :
"Naturellement, vous mangez avec nous !
- Euh, non, on n'a pas trop faim !"
Je comprends où est le lézard et j'ajoute immédiatement "Bien entendu, c'est moi qui vous invite".
Ils acceptent avec le sourire, et les deux loustics "qui n'avaient pas faim" s'enfilent de grosses assiettes de romazava suivies d'énormes steaks de zébu...
Pendant le voyage, je leur avais dit que j'adorais les grosses crevettes que l'on trouve partout, tout au moins près des côtes, et ils me répondent qu'ils n'en mangent jamais : trop cher !
Arrivés à Tuléar où nous allons nous séparer, je les invite à un restau en bord de plage. Marianne et moi commandons des crevettes toutes fraîches sorties du canal du Mozambique à nos pieds. Ils regardent la carte et s'apprêtent à demander du romazava.
"Vous n'aimez pas les crevettes ?
- Si, mais tu as vu le prix ? (ça devait être trois ou quatre euros pour chaque énorme part )
- Quand j'invite, mes invités prennent ce qu'ils veulent !"
Et naturellement, ils ont banqueté de crevettes.
Ce n'est pas fini. A cette époque lointaine, Marianne s'était lancée dans un petit négoce et nous avions à l'arrière du break ZX une grosse cantine remplie en cours de route de pierres semi-précieuses à Antsirabe, de statuettes à Ambositra, d'ammonites fossiles à Fianarantsoa, de beaux coquillages à Tuléar. Ils avaient assisté à l'opération et avaient même discuté souvent les prix pour nous. Ils remontaient à vide avec la ZX en deux étapes pendant que nous restions quelques jours à Tuléar et Ifaty avant de rejoindre Tana en avion.
" Vous pouvez me rendre un service ?
- Bien sûr !
- Vous connaissez l'hôtel Saka Manga à Tana ? Vous pouvez garder la malle dans la ZX et me la déposer à la réception quand vous arriverez ?"
Les deux gars n'en croyaient pas leurs yeux de la confiance que je leur faisais. Il y avait dans la cantine au moins deux ans de salaire de chacun !
Bien entendu, lorsque nous sommes arrivés au Saka Manga, la malle était à la réception, intacte, ce dont je n'avais pas douté un instant. Nous sommes restés quelques jours à Tana pour les démarches d'exportation car Marianne avait en vue la Foire de Marseille. Parcours du combattant au ministère des mines pour les pierres, des eaux et forêts pour les statuettes en bois, de la culture pour les fossiles, puis d'Air France Cargo. Des situations ubuesques, des kilos de taratas (paperasses), il y aurait de quoi écrire un livre. Mais bon, tout a fini par être en ordre et la cantine embarquée sur un 747 Cargo.
Le dernier soir, nous nous baladions dans les escaliers qui mènent au Zoma au milieu d'une foule compacte quand nous entendons un tonitruant "Ça va, chef ?" C'était notre Olivier -oui, il s'appelait comme ça- hilare, que nous n'avions pas vu mais qui avait repéré les deux vazahas dans la foule.