Rallye du Mexique
8 au 11 mars 2018
______
Éligibilité
3ème manche WRC – WRC2 – WRC3
______
En quelques mots …
Le rallye du Mexique est la première manche terre du calendrier WRC depuis de nombreuses années, et constitue à ce jour l’une des 2 manches qui se jouent outre Atlantique. Tracées dans la province de Guanajuato, les épreuves spéciales se disputent en très haute altitude et mettent la mécanique à rude épreuve, ce qui a dans le passé pu éliminer des constructeurs d’entrée de jeu. En 2017 par exemple, les Toyota ont semblé particulièrement à la peine. Tommi Mäkinen déclarait : « Comme annoncé, l’altitude et la forte chaleur ont éprouvé la mécanique. Les problèmes de surchauffe ont surtout affecté les voitures le vendredi et chacun des deux équipages a dû affronter des difficultés ».
En 2018, l’épreuve est amputée de plusieurs dizaines de kilomètres, notamment sur la fameuse spéciale « El Chocolate ». Sébastien Ogier n’ouvrira pas la route pour la première fois depuis quelques années. C’est Thierry Neuville, en tête du championnat pilotes, qui aura la lourde tâche de passer le balai pour ses poursuivants (voir à cet effet nos analyses et statistiques en matière de balayage au Mexique). Le belge déclarait d’ailleurs : « Je suis vraiment impatient d’y être même si je sais qu’un podium sera difficile. Si je repars du Mexique en tête du championnat, alors la Corse sera spéciale ! » (https://www.rallye-sport.fr/neuville-mexique-sera-difficile/)
Niveau timing, le Mexique est l’un des rallyes les plus faciles à suivre du calendrier ! Le décalage horaire nous permet d’assister en fin d’après-midi à la boucle matinale, et en seconde partir de soirée à la boucle de l’après-midi.
Principaux documents officiels
______
Shakedown et cérémonie d’ouverture
Le traditionnel shakedown permet aux équipages de finaliser les derniers réglages sur les autos. Comme en 2017, il se déroulera dans la région de Llano,à environ 15 km du parc d'assistance.
La cérémonie d'ouverture - et c'est rare pour le noter - a lieu après la super spéciale de Guanajuato le jeudi soir ! Une fois le point stop passé, les équipages monteront sur le podium installé devant le musée régional de Guanajuato, le "Alhondiga de Granaditas". Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le Mexique et l'Etat de Guanajuato mettent des moyens importants pour assurer une cérémonie d'ouverture digne de ce nom ! Projections et jeux de lumière sur la façade du musée seront cette année encore proposés aux nombreux fans présents sur les lieux.
______
Quelles nouveautés en 2018 ?
Quelques nouveautés à noter pour cette 15ème édition. Certaines spéciales sont raccourcies comme El Chcocolate qui perd environ 30 km par rapport à 2017. D'autres sont modifiées, avec des portions parfois nouvelles, parfois utilisées par le passé (Guanajuato est un mix de spéciales empruntées en 2011 et 2015). Hormis ces quelques ajustements de parcours, l’édition 2018 ne devrait pas apporter de grand chamboulement par rapport à l’année passée. A noter toutefois que, sur le plan sportif, 3 Toyota seront engagées contre seulement 2 l’an passé.
______
Parcours général
L'organisation attache une importance particulière chaque année à concentrer le plus possible les épreuves spéciales, même si l'an passé, l'éloignement de la super spéciale du jeudi soir avait causé des complications de circulation suite à un accident de la route, entraînant ainsi l'annulation pure et simple de la première boucle le vendredi matin - environ 75 km en moins sur le total de l'épreuve, avec l'annulation de "El Chocolate" (http://www.autohebdo.fr/wrc/actualites/plusieurs-speciales-annulees-au-rallye-du-mexique-183875.html).
Cette année, ce genre de péripéties ne devrait plus arriver, comme en atteste la carte générale du parcours ci-dessous.
Localisation des épreuves spéciales entre Leon et Guanajuato : l'un des rallyes les plus concentré du calendrier
______
Timing en heures locale et française
Nous comptons pile 7 heures de décalage horaire avec le Mexique. Grosso modo, la boucle du matin a lieu dans l'après-midi, et la boucle de l'après-midi a lieu dans la soirée. Les super spéciales, généralement programmées vers 20h00, seront les plus difficiles à suivre, ce qui compte tenu de leur intérêt sportif, nous cause un moindre mal.
Distance Heure locale Heure française
Jeudi 8 mars
Shakedown 5.31 9h00 16h00
ES1 (SS) Ville de Guanajuato 2.53 20h08 3h08
Vendredi 9 mars
Assistance (15 min) Leon 9h30 16h30
ES2 Duarte – Derramadero 1 26.05 10h33 17h33
ES3 El Chocolate 1 31.44 11h21 18h21
ES4 Ortega 1 17.23 12h14 19h14
ES5 Ville de Leon 1 1.11 14h02 21h02
Assistance (30 min) Leon 14h42 21h42
ES6 Duarte – Derramadero 2 26.05 16h00 23h00
ES7 El Chocolate 2 31.44 16h48 23h48
ES8 Ortega 2 17.23 17h41 00h41
ES9 Autodrome de Leon 1 2.30 20h01 3h01
ES10 Autodrome de Leon 2 2.30 20h06 3h06
Assistance (45 min) Leon 21h21 4h21
Samedi 10 mars
Assistance (15 min) Leon 7h30 13h30
ES11 Guanajuato 1 30.97 8h33 15h33
ES12 Otates 1 26.37 10h11 17h11
ES13 El Brinco 1 9.98 11h08 18h08
Assistance (30 min) Leon 12h48 19h48
ES14 Guanajuato 2 30.97 14h21 21h21
ES15 Otates 2 26.37 15h54 22h54
ES16 El Brinco 2 9.98 16h38 23h38
ES17 Autodrome de Leon 3 2.30 17h38 00h38
ES18 Autodrome de Leon 4 2.30 17h43 00h43
Assistance (45 min) Leon 18h33 1h33
ES19 Ville de Leon 2 1.11 20h26 3h26
Dimanche 11 mars
Assistance (15 min) Leon 7h15 13h15
ES20 Alfaro 24.32 8h18 15h18
ES21 Las Minas 1 11.07 10h08 17h08
ES22 Las Minas 2 11.07 12h18 19h18
Assistance (10 min) Leon 13h53 20h53
______
Quelques mots d'histoire et édition précédente
On dit souvent que le rallye du Mexique est un jeune élève. C’est oublier que l’épreuve a été créée en 1979, même si elle n’a intégré le calendrier du championnat du monde qu’en 2004. Lorsqu’il est intégré, il porte le nom de Rally América, puis prend par la suite le nom de Corona Rally Mexico. Pour sa première édition dans « la cour des grands », l’épreuve voit s’imposer l’estonien Markko Märtin sur Focus WRC.
Faire partie du championnat du monde n’aura pas été sans sacrifices pour l’organisation, qui préférait jusqu’à 2004 organiser un rallye basé sur les mêmes valeurs que le Paris Dakar : bivouacs et étapes tous terrains au programme.
En 2009, le rallye est supprimé du calendrier, mais il revient dès 2010, l’organisation ayant retenu la leçon et proposant désormais l’un des parcours les plus concentrés du championnat du monde des rallyes !
L’édition 2017 a été marquée par la victoire de Kris Meeke, la quatrième de sa carrière, qui a bien failli lui échapper dans la dernière spéciale, suite à une incursion et un slalom sur un parking ! « Après mon saut, j'ai pris une bosse, je suis vraiment un garçon chanceux », a soufflé Kris Meeke après avoir franchi la ligne. « Quelle manière de terminer le rallye! »
Dernière le roux de Citroën, Sébastien Ogier et Thierry Neuville complétaient le podium. Avec une Fiesta pas encore à sa main et un ordre de départ très défavorable, le Gapençais n’a rien pu faire et n’a jamais été en mesure de s’imposer à la régulière.
______
Les attractions en 2018 ?
Manie très française et européenne : dès qu’une manche se déroule hors continent, c’est à se demander si elle compte vraiment pour le classement … Et pourtant, il y énormément de raisons de suivre le rallye du Mexique du Spirit of Rally.
______
Suivez le rallye du Mexique sur Spirit of Rally
Des analyses pointues sur LA variable du week-end : le balayage
Des échanges passionnés et passionnants entre les membres
Le partage des plus belles photos et vidéos de l’épreuve.
Tout ça, c’est uniquement sur www.spirit-of-rally.com
Ils y sont allés …
Armin et Turbo se sont déjà rendus au rallye du Mexique, en 2004 pour le premier, en 2016 pour le second. Voici en quelques lignes les retours d’expériences, pour vous tenter – si ce n’est pas déjà fait – de faire le déplacement sur un « incontournable ».
Armin au Mexique en 2004, c’était …
…c’était la première édition du rallye en WRC. Et dans ce cas, tout le monde cherche ses marques, les organisateurs qui découvre tous les impératifs liés aux normes du Championnat du Monde, les équipes officielles qui ne connaissent pas les infrastructures du pays ni l’état d’esprit des prestataires autochtones et bien sûr les pilotes qui, en grande majorité, viennent là pour la première fois.
Présent sur place pour le service presse de Peugeot-Sport, nous sommes arrivés avec quelques jours d’avance afin de se mettre dans l’ambiance, découvrir la zone et surtout mettre en place la conférence de presse d’avant épreuve (une centaine de journalistes et VIP invités, suivi d’un buffet) mais également notre installation en Salle de Presse.
La première impression est que le Mexicain est TRES cool ! Notre correspondant sur place nous avait dit que tout était booké au niveau du matériel (tente, tables, micros, traducteur, buffet…) pour la conférence de presse… Rien de tout ça !!! En fait, ils te disent « No problemo amigo, tout sera prêt quand il le faudra ! » et ils disparaissent… Peu de temps avant la limite de freinage… rien ! Et puis en quelques minutes, des dizaines de gars arrivent et mettent tout en place sur le fil. Ouf !
La région est sympa, enfin, dans les villes et villages, car dans la campagne il me reste l'image de dizaines de milliers de sacs plastiques vides accrochés par le vent à tous les bosquets, arbres et autres piquets de clôtures… Affreux !
Sinon, León est une grande ville sans vraiment grand intérêt, par contre Guanajato est très typé latino-américain et on retrouve la patte espagnole un peu partout, plus le côté atypique lié aux tunnels issus des anciennes mines.
En ce qui concerne les spéciales, j’en ai parcouru quelques-unes avant le rallye et je les ai trouvé assez roulantes. Mais à ce sujet, Turbo vous en dira plus que moi.
Il est à noter que l'équipe organisatrice est le Club Automovilístico Francés de México A.C., oui vous avez bien lu Francés, et a été créé par la famille Suberville, émigrée de France et chapeautée par les frères Juan et Patrick… D'ailleurs en 2004 le sponsor principal figurant au parc d'assistance était...
La ville de Guanajuato, qui accueille la fameuse super spéciale « souterraine », est une ancienne cité minière dont les galeries ont été transformées en tunnels destinés à la circulation. Les trottoirs présents sur chaque côté de la chaussée ont déjà mis hors-jeu plusieurs candidats au podium.
Fondée par les espagnols au XVIème siècle, son centre-ville historique est classé au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO.
Pour terminer ce tour de la région qui héberge la troisième manche du championnat du monde 2018, on ne peut pas passer sous silence que c’est là que se distillent les meilleures téquilas du monde !
______
Turbo au Mexique en 2016, c’était …
Dépaysant, totalement nouveau et inoubliable ! Qu’on se le dise, aller au Mexique 5 jours pour suivre uniquement le rallye ne vaut pas le coup, du moins si c’est vous qui payer les billets d’avion ! En revanche, partir 2 semaines et faire un détour par les spéciales, ça c’est le pied !
J’ai découvert des habitants particulièrement attachés à une épreuve mine de rien très récente dans le calendrier ! Sur 100 personnes à Guanajuato, 5 détestent le sport automobile et n’hésitent pas à balancer des pierres sur les voitures qui passent en liaison, 95 sont totalement fans, et attendent 360 jours par an le prochain rallye …
Ce sont des gens très accueillants, très simples et qui vous font monter à l’arrière des 4x4 pour vous emmener sur les spéciales. Là-bas, peu importe les accès … Vous voulez aller à un endroit sans route d’accès à 20 km à la ronde ? Ce n’est pas un problème, on se met en mode Dakar et ça passe partout ! J’ai notamment eu la chance de me rendre là où un an avant, Ott Tanak nous avait fait un plongeon dans le lac !
Le rallye en lui-même, c’est une épreuve assez spéciale, dont je n’ai pas encore trouvé l’équivalent en Europe. Ce n’est pas la Sardaigne, beaucoup moins cassant. Ce n’est encore moins la Finlande, le Wales ou la Pologne … Ce n’est pas non plus l’Espagne même si on retrouve des variations d’altitudes comme sur Terra Alta. Si l’on devait rapprocher l’épreuve d’une manche européenne, je dirais le Portugal tout de même !
En fait, les spéciales sont tracées en altitude et les secteurs plats sont assez rares.
Ce qui est très important au Mexique, c’est de savoir que l’on voit généralement les voitures sur plusieurs kilomètres ! Les spectateurs le savent d’ailleurs, et certains choisissent un endroit pour cette raison ! On a tous en mémoire les fabuleux clichés réalisés avec une auto au premier plan et un paysage en arrière-plan, avec les nuages de poussière.
Le coût du déplacement ? Forcément, ce n’est pas l’Espagne ni le Portugal … Y aller juste pour le rallye, c’est inutile. A moins d’avoir un beau niveau de vie. En revanche, une fois les billets payés … Le coût de la vie est évidemment ridicule ! Reste donc à financer l’avion … Pour ça, je ne peux que vous conseiller de vous mettre des alertes sur plusieurs sites comparateurs … Vous seriez surpris d’apprendre qu’à certaines périodes de l’année, on trouve des offres à horizon 2/3 mois à seulement 500 euros aller-retour. Oui ça reste cher, mais 500 euros pour aller au Mexique, c’est vraiment cadeau !
Il est à noter la présence avec le No 35 de Marco Bulacia Wilkinson . Ce jeune bolivien , 17 ans et 3 mois , vient rejoindre le WRC ainsi que son classard Kalle Rovanpera.
Marco a couru l'an dernier le championnat terre Italien pendant que Kalle courait l'Asphalte. Terminant la saison 2017 avec un podium et une 4eme place au Memorial Bettega en Italie , c'est un client à suivre ...
Son expérience sur terre est excellente puisque à 15 ans il à remporté son championnat national, et y a signé l'an dernier, 4 victoires scratch !
Du coup il peut participer au WRC 2018 grâce à une bourse que lui a attribué le président Bolivien pour ses 17 ans.
Je suis en train de finaliser une étude statistique sur le balayage au Mexique, on aura bientôt de quoi discuter sérieusement, et surtout de quoi défaire un bon paquet de raisonnements qui ignorent par mauvaise foi ou pas méconnaissance le rôle du balayage sur un résultat.
Le balayage, illusion ou réalité ?
* A titre purement informatif, Spirit of Rally rappelle les dispositions légales et réglementaires en vigueur: le contenu qui suit est strictement rattaché à son auteur. Aucune diffusion, par quels que moyens que ce soit, sans le citer de façon apparente et conformément aux règles d'usage, n'est possible. Voir les textes légaux et réglementaires pour davantage d'informations.
Je vous propose de commencer les choses sérieuses ! L'objectif n'est pas de débattre du balayage en règle générale mais de s'attacher à déterminer son impact sur le rallye qui nous intéresse dans une semaine : le Mexique.
A mes heures perdues le soir, je me suis laissé aller à quelques calculs statistiques pour analyser le rôle de l'ordre de départ sur le résultat final des précédentes éditions.
Le principe est simple. Sur un tableau Excel, j'ai pris les pilotes au volant d'une WRC auxquels j'ai attribué un numéro en fonction de l'ordre de départ. Par exemple, si nous avons l'ordre de départ suivant : Ogier, Latvala, Mikkelsen, Neuville, Sordo etc., et que l'on a 10 pilotes WRC, Ogier part dans la spéciale avec 10 points, Latvala 9, Mikkelsen 8 et ainsi de suite, jusqu'au dernier (10ème à s'élancer) qui part avec 1 point.
Je me base uniquement sur les premières boucles du matin, puisque l'après-midi, les analyses sont beaucoup plus aléatoires. Par exemple, si la boucle du vendredi matin compte 3 spéciales encore non empruntées, je prends ces 3 spéciales en compte. Si le samedi matin il y en a 4, je prends les 4. En revanche, je ne prends jamais les spéciales du dimanche, puisqu'elles polluent l'analyse. Comme on le sait, le dimanche, tout est plus ou moins joué, et certains ne jouent pas vraiment le jeu de rouler à leur plein capacité. J'ai donc écarté les spéciales du dimanche.
A l'issue des spéciales retenues, je prends le résultat scratch, et j'attribue des points en sens inverse. Par exemple, si Ogier part premier mais finit 10ème (je rappelle il part avec 10 points), il finit à 1 points. Il a donc perdu 9 points. Si Latvala part 2ème et finit 5ème, il part avec 9 points et finit avec 6 points. Si Meeke part 10 mais finit 1er, il part à 1 point mais finit à 10 et etc.
Pour chaque spéciale, je calcule ainsi le nombre de points perdus ou gagnés en fonction de l'ordre de départ, ce nombre de points correspondant, comme vous l'avez compris, aux nombres de places.
Voilà le modèle posé.
Une fois calculés les écarts positifs/négatifs sur chaque spéciale, j'établis une moyenne par rallye, pour pondérer et lisser le résultat. Cela permet d'exclure les résultats "bizarres".
A ce propos, lorsqu'un pilote termine au moins une spéciale de la matinée mais abandonne dans une autre, je gèle ses résultats pour les prochaines spéciales. Cela signifie que je continue à faire comme s'il roulait = je prends ses résultats "fictifs" en considération, mais je le laisse durant toute la boucle à la position scratch qu'il a eue pour son premier résultat. C'est le moyen le plus "juste" que j'ai trouvé pour ne pas fausser le modèle. En effet, si l'on avait exclut ce pilote, on enlevait une bonne partie de données. Si l'on avait modifié son résultat, on ne tenait pas compte de la réalité.
Dans la situation où un pilote n'abandonne pas, mais fait un résultat "hors du commun", c'est à dire il perd 10 minutes, j'applique le même principe. C'est par exemple le cas si Mikkelsen finit une spéciale, et lors de la seconde, il crève ou reste coincé dans un bas côté. Si je tenais compte de son résultat réel, cela fausserait l'analyse, car le balayage n'a rien à voir dans son temps excessif. Je gèle donc son résultat.
Vous savez tout des modalités de mise en forme du modèle. A notre connaissance, c'est là une statistique inédite qui ne se trouve nulle part sur le net. Pourtant, c'est LE point de débat essentiel entre les pro Loeb, pro Ogier, pro Neuville et j'en passe.
Les gens passent leur temps à s'écharper sur le rôle du balayage, mais sont incapables de le quantifier.
Nous l'avons fait pour vous, et voici notre premier graphique révélateur.
Le rôle du balayage dans le résultat du Mexique 2017
- Sur l'axe horizontal, les 1, 2, 3, ... 12 représentent l'ordre de départ des 12 WRC retenues. Cet axe n'est bien évidemment pas nominatif, puisque les ordres de départ changent (vendredi, samedi, voire même au sein d'une même boucle suite à abandons).
- Sur l'axe vertical, les chiffres positifs montrent le nombre de places gagnées, les chiffres négatifs le nombre de places perdues.
Exploitons ça ensemble !
La bascule du balayage désavantageux/avantageux se trouve à la 6ème place dans l'ordre de départ
J'ai volontairement essayé de rendre ce graphique simple, pour comprendre en un coup d'oeil le rôle du balayage sur l'édition 2017. Qu'est-ce que l'on constate ? On constate d'abord, que jusqu'à la sixième place incluse, l'ordre de départ est défavorable. Les 6 premiers à s'élancer en spéciale sont handicapés. A partir de la 7ème, l'ordre de départ commence à être une force. Vous constatez au passage que la 7ème place bénéficie davantage du balayage que la 8ème. Je le répète, il s'agit là de statistiques, avec des données qui perturbent le modèle. Bien évidemment, il ne faut pas prendre ça pour argent comptant, et en conclure que partir 7ème est mieux que partir 8ème. A vous de lisser les résultats.
Les deux premiers à s'élancer sur la route souffrent d'un désavantage quasi identique.
Deuxième axe d'exploitation du graphique, l'impact en détail du balayage. A regarder le 1er et 2ème pilote à s'élancer, on se rend compte que ce sont les 2 à souffrir le plus de leur position de départ. Ils peuvent en moyenne perdre entre 6 et 8 places ! Oui, vous avez bien lu ! (on reviendra sur le chiffre exact quand je posterai les statistiques sur plusieurs années, car on ne peut pas tirer une conclusion aussi grave en se basant sur une seule édition).
Ensuite, les 3ème, 4ème et 5ème sont à peu près handicapés à l'identique.
Les 7ème, 8ème et 9ème bénéficient de l'ordre de départ, mais c'est la qualité du pilotage qui fera que le 9ème finira devant le 7ème.
Enfin, à compter du 10ème à s'élancer, on peut considérer que la route est entièrement balayée, et que les suivants bénéficient de conditions optimales pour performer à 100% de leurs capacités.
Réserves : le cas Ogier sous l'ère VW.
Attention, à pilote exceptionnel, statistiques exceptionnelles... Le balayage n'a pas empêché Ogier de gagner au Mexique. Et vous de me dire "tes stats sont déjà invalidées par le cas Ogier". C'est absolument faux, puisque en intégrant les 6 dernières éditions, on constate que la courbe du graphique est sensiblement la même que celle de 2017. Elle vous sera publiée dans les prochains jours.
Cependant, il est vrai que les performances d'Ogier atténuent l'importance du balayage dans les résultats.
Pour s'en convaincre, je vous invite à revenir sur ce sujet dans quelques jours, où je posterai le graphique particulier de Seb Ogier ses 7 dernières participations au rallye du Mexique. La comparaison avec le graphique balayage sera intéressante !
C'est une super idée et c'est effectivement très instructif si on se concentre sur un constat purement statistique
Bravo. Vraiment.
Bravo d'y avoir pensé. Bravo de l'avoir fait. Et un grand merci pour ce partage!
Hâte de lire la suite!!!
Belle analyse
Si on s'appuie sur ces chiffres... Loeb devrait atteindre les 79 victoires (sauf problème mécanique ou humain)
C'est clair qu'il va partir avec un ordre de départ le vendredi très favorable. S'il finit placé le vendredi soir, il repartira samedi avec un bel ordre de départ !
Si Neuville lit cet article, il risque d’être moins content de balayer ?
Il y a 4 heures, Armin a dit :Belle analyse
Si on s'appuie sur ces chiffres... Loeb devrait atteindre les 79 victoires (sauf problème mécanique ou humain)
Et Neuville les 79% de chance de gagner ...
Décidément tu es aussi bon derrière la caméra qu'un clavier et un Excel !
Je tiens à préciser (repréciser) que ce sont là des données prises sur uniquement 5 spéciales au rallye du Mexique 2017. A ce stade, on a une idée de la courbe des performances en fonction du balayage, mais on a trop peu de données pour donner un jugement définitif ! Demain je continue avec "le cas Ogier", et je pense vous proposer un duel Ogier / Neuville pour voir qui s'en tire le mieux pour le moment au Mexique.
Puis je posterai l'analyse et les statistiques complètes du Mexique sur 6 éditions ! Soit environ 35/40 spéciales d'étalonnage, et pour le coup, une fiabilité bien supérieure.
Ogier v/ Neuville : qui part favori ?
* A titre purement informatif, Spirit of Rally rappelle les dispositions légales et réglementaires en vigueur: le contenu qui suit est strictement rattaché à son auteur. Aucune diffusion, par quels que moyens que ce soit, sans le citer de façon apparente et conformément aux règles d'usage, n'est possible. Voir les textes légaux et réglementaires pour davantage d'informations.
On met de côté 5 minutes le balayage pour se concentrer sur deux candidats au titre 2018, et deux candidats à une victoire au Mexique, Thierry Neuville et Sébastien Ogier.
Là encore, mon but n'est pas de prendre parti pour le français ou pour le belge, mais d'être objectif, et de comparer les performances stricto sensu.
J'ai donc décidé de construire un Excel et des graphiques pour procéder à cette comparaison.
Je vous vous proposer 4 analyses, avec pour éléments de discussion des graphiques construits à partir de ma base de données.
Ogier seul
Ce qui nous intéresse ici, ce sont les performances du gapençais seul, sans comparaison avec un autre pilote.
Les données prises en compte pour l'analyse sont les suivantes : j'ai pris les 7 participations d'Ogier au Mexique au volant d'une WRC (C4, DS3, VW et FORD). Il s'agit des années 2010, 2011, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017. J'ai pris ses résultats scratch dans chacune des spéciales parcourues. Pour un scratch, je lui attribue 10 points. Pour une 10ème place ou pire, je lui attribue un point. En cas d'abandon (contrairement à mon précédent post sur le balayage), je lui attribue 0 points (assez rare au Mexique). Lorsqu'une spéciale est annulée, je gèle son résultat en lui attribuant 5.
Ensuite, je prends également son résultat scratch final. 10 s'il finit premier, 1 s'il finit 10ème, 0 s'il finit au-delà (en raison d'un abandon/rally 2).
Une fois ces données collectées et pondérées, je cherche à les rendre exploitables en construisant un graphique. Le style de graphique le plus représentatif et le plus "lisible" pour analyser la performance individuelle d'un pilote est selon moi le "Radar plein". Comme vous le voyez, il s'agit grosso modo d'un cercle, avec les spéciales sur plusieurs points du cercle. A l'intérieur du cercle, le remplissage se fait par couleurs comme vous le voyez sur la légende : En relief orange figurent par exemple les performances de Ogier en 2016 sur VW, en violet celles de 2014.
Plus la couleur se rapproche du cercle, plus la performance est élevée. Plus elle se rapproche du centre du cercle, plus elle est mauvaise. Et comme vous l'aurez compris, si le cercle se remplit en "dents de scie", cela signifie que la performance n'est pas régulière.
Lorsqu'une couleur en cache d'autres sur une spéciale, cela signifie que cette année, Ogier a été plus performant que d'autres. Lorsqu'une couleur cache toutes les autres, c'est que c'est cette année où Ogier a été le plus performant de sa carrière au Mexique. Par exemple, on constate que la couleur violet vient toucher l'extrémité du cercle à de nombreuses reprises, cela signifie tout simplement qu'en 2014, Ogier a cartonné. En revanche l'an dernier en 2017 (ES2 et 3 annulées, résultats gelés, ne pas en tenir compte), on constate des résultats bien moins bons.
Assez parler, voici le graphique :
L'exploitation est assez simple : il suffit de chercher l'année qui nous intéresse pour analyser les performances. Pour se donner une autre représentation graphique, voici désormais un graphique en ligne qui fait la moyenne des performances de Ogier par spéciale, sur les différentes années où il a participé au Mexique. Ce dont on se rend compte, c'est qu'il a une progression assez linéaire (la comparaison avec Neuville sera intéressante).
Neuville seul
Vous savez tout ! On repart avec exactement les mêmes données, mais sur le cas Neuville cette fois-ci !
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en termes de scratchs, il n'y a pas photo ! Neuville ne touche le cercle que de rares fois, alors que Ogier l'a quasiment tout le temps touché ! Si l'on veut savoir lequel des deux a le plus performé au Mexique en scratch, la réponse est claire : Ogier ! On reparle du balayage 2 secondes ? Simplement pour rappeler que Ogier a balayé un paquet de fois, et qu'il a donc été handicapé, ce qui renforce d'autant plus sa performance.
Outre le fait que le belge n'a jamais fait de miracles au Mexique, son graphique de régularité fait également peur.
Des scratchs en dents de scie ... C'est ce qui se confirme pour le belge, ET sur le graphique "radar plein", ET sur le graphique linéraire. Au total, Neuville au Mexique, c'est moins de 10 scratchs en 6 participations. Surtout, on constate un énorme "trou" dans la performance en milieu de course, aux alentours de la 6/10ème spéciale ! Dans ma base de données, sa performance en 2017 remonte un peu sa performance dans cette période (2 scratchs), mais hormis ça, c'est plus que moyen pour le belge en milieu de rallye ! A suivre de près cette année donc!
Ogier et Neuville seuls, mais en termes de résultat final
Désormais, essayons d'exploiter non plus les résultats scratchs en spéciale, mais le résultat final ! Et on va voir que les résultat en dents de scie pour Neuville se confirment ... Alors que pour Ogier, hormis une bourde en 2011, c'est la copie presque parfaite !
On garde les mêmes principes : plus la courbe s'envole, plus la performance est bonne et inversement. Ogier fait une faute en 2011, mais se reprend immédiatement. Son heure de gloire se situe sous l'ère VW, où il exerce une domination sans partage. Quant à Neuville, seulement deux 3ème place à mettre à son actif, et des résultats plus qu'irréguliers. On ne peut pas dire que le belge parte avec un bon a priori en 2018...
Ogier et Neuville tous les deux
Enfin, c'est ce qui nous intéresse même si l'on a déjà deviné la réponse, comparons les performances entre les deux pilotes. Ce graphique a été construit en deux temps, puisqu'il prend en compte à la fois le résultat de chaque spéciale, et le résultat final. Cela permet de lisser la statistique et de la rendre plus fiable. J'ai exporté ça sous forme de colonnes à couleurs, parce que je trouve qu'elles rendent bien compte de la réalité.
Comme l'indique la légende, Ogier est en bleu, Neuville en rouge.
Sur l'axe vertical des ordonnées, une note de 1 à 10 qui reflètent la somme pondérée des scratchs et résultats finaux. Un pilote qui a 10 est un pilote qui a fait carton plein en s'imposant. Tous les résultats figurent sur le graphique, autrement dit, même en cas d'abandon, la performance est visible (c'est le chiffre 1).
Sur l'axe horizontal, toutes les années sur lesquelles au moins un des deux a participé en WRC. On rappelle que Ogier a 7 participations, Neuville 6. C'est en 2013 comme vous le voyez que les deux se retrouvent ensemble.
L'exploitation du graphique ne fait pas l'ombre d'un doute. Ogier surclasse littéralement Neuville, sur chaque année. Le résultat le plus serré est en 2015, avec un écart d'une place seulement ! A l'inverse, en 2014, 2016 et 2017 (deux années VW, une année FORD), Ogier est très loin devant.
Les statistiques ont-elles toujours raison, et Ogier va-t-il forcément finir devant Neuville au Mexique 2018 ? Bien sûr que non ... Les statistiques sont là pour émettre des hypothèses et des probabilités.
A cet instant, la seule chose que l'on peut affirmer, c'est que Ogier a beaucoup plus de chances de finir devant Neuville que derrière lui. Est-ce que la réalité suivra les chiffres ?
Réponse dans une semaine.
La vache !!!
j'ai failli refaire un AVC !!!
Magnifique , et parallèlement je me trompe peut être mais j'ai l'impression que la domination de la polo correspond à la domination de la c4 pour ne parler que des autos ...
Encore une fois super boulot Turbo
Merci @Krystof
Ce que j'ai oublié de préciser mais qui est aussi intéressant à noter: sur 2017, le graphique radar plein de Ogier est moins bon que sa moyenne, alors que c'est là que Neuville faisait ses meilleurs résultats. En fait, le radar plein de Ogier 2017 pourrait être celui de Neuville ... Mais cette conclusion ne peut être tirée que sur 2017, et surtout, elle est contredite par les graphiques performances pures et résultat final, qui montre sur 2017 un gros gap de performance entre les deux ! Pourquoi ? Parce que l'on voit bien que Neuville manque cruellement de régularité sur la longueur du rallye ... ES6, ES9 par exemple ...
Conclusion sur 2017 : en comparant les scratchs en spéciales, oui Ogier "tombe" en performances au niveau de Neuville, mais en termes de résultat final, il l'emporte toujours.
Super boulot Turbo! Merci de partager avec nous!
Sacrée analyse, je pensais pas faire des maths en venant ici !
C'est sûr que les résultats dépendent de beaucoup de paramètres et inconnues, mais en mettant "à plat" toutes ces statistiques ça offre une belle vision d'ensemble !
Le balayage ne sera pas aussi important que ce que nous venons de vivre en Suède je pense, mais il sera intéressant de voir comment Neuville réagit avec cette première position sur la route en tant que leader du championnat... Ogier a l'habitude de l'exercice et "ronge son frein" (c'est peu de le dire ) en engrangeant les points avec sa régularité (avec la Polo l'auto compensait bien comme tu l'as dis ; il en a davantage souffert avec la Ford et la concurrence qui a haussé le ton) ; jusqu'à là on ne peut pas forcément en dire autant du belge.
A voir s'il me fera mentir cette saison ; il ne lui manque pas forcément grand chose.
Cette année, les conditions de routes sont excellentes. Les spéciales ont reçu un traitement soigné de la part de l’organisateur, et les conditions météo sont particulièrement bonnes. Aucunes précipitations de prévues d’ici, et pendant la course. Ça, ça n’aidera pas les premiers à partir.
Car, si cela fait comme en Jordanie, où les spéciales étaient également entretenues et même fabriquées de toutes pièces, une épaisseur de sable et graviers demeure à la surface, et il faudra attendre le 6ème ou le 7ème sur la route avant que les conditions deviennent optimales.
On voit bien les traces laissées par les engins de terrassement (ES : El Chocolate)
Je doute fort que Neuville, Ogier et même Latvala puisse briller la semaine prochaine. Une place dans les 5 sera un bon résultat selon moi.
Le pronostic s’annonce réellement difficile, et il ne serait pas étonnant de retrouver Loeb, et sa position de départ avantageuse, Meeke, bien positionné également et vainqueur l’an passé, et Mikkelsen dans la bagarre pour la victoire. Il ne faut pas non plus oublier Tanak, qui a montré qu’il pouvait aller chercher des scratchs, même dans de mauvaises conditions.
Présent! Bonjour à tous! Bon je remonte, j'ai de la lecture en retard... Merci d'avance Turbo!