NOOOONNNNNNN!!!!!!!!!!!!!!!!
SUCRER...il voulait dire sucrer, regardes bien il y a 2 ** !!!
Ah ? Y voulait pas dire "susser" ?
Succès
C'est cadeau!
1979, Cahors...
J'étais plutôt vers mes débuts en compétition, avec tout de même deux saisons au compteur, et je ne doutais de rien…
Un pote acharné de glisse me demande de le naviguer au Rallye Terre des Merveilles à Cahors (je crois qu'il n'y eut qu'une seule édition, c'était en 79, mais c'était tout de même du championnat de France sur terre)
Nous partons de Montpellier vendredi après le boulot avec ma 504 et sur mon plateau sa vieille Ascona 19SR dont la préparation Gr. 2 a consisté essentiellement à retirer la moquette et la banquette arrière…
Pensant aux gens qui bossaient et arrivaient tard, les organisateurs avaient eu la bonne idée d'ouvrir les vérifs durant toute la nuit.
Ça commence mal, avec l'éclairage de la plaque minéralogique qui ne fonctionne pas, et les techniques nous renvoient à nos études : mon copain-pilote connaissant le bricolage comme moi les manuscrits en sanskrit du 2ème siècle, je m'y colle. Changement de l'ampoule-navette, vérification des branchements, rien n'y fait...
Heureusement, juste à côté de notre assistance de Romanichels (les deux membres d'équipage, ma femme, et ma vieille 504), il y a celle de Fréquelin engagé sur une R5 Gr.2. On n'était pas encore à l'époque des motor-homes et des châteaux préfabriqués : les gars du Fréq' se tapaient un bout de sauciflard et un coup de rouge assis sur la remorque… Compatissant, le mécano-électricien nous répare ça en deux minutes…
Le samedi, après le tour de recos, c'est parti pour la course : je vous passe les montées laborieuses avec notre super-Gr.2 à laquelle il doit rester 80 chevaux, ainsi que la partie de cache-cache avec un pylône électrique : au bas d'une grande descente durant laquelle notre monstre a pu arriver aux environs de 100/110 à l'heure, il y a une courbe à droite, et un pré à gauche. Et dans le pré, le fameux pylône. Mon pilote se lance dans une série d'appels-contre-appels (de détresse ) qui me propulse dans un profond questionnement : comme je vois l'obstacle un coup par le pare-brise, un coup par sa fenêtre, un coup par la mienne, je me demande de quel côté on va se le manger. Finalement, ça se passe plutôt bien, et nous virons largement à l'extérieur, laissant le pylône entre le chemin de terre et nous, avant de revenir sur l'itinéraire du rallye par une savante manœuvre qui n'est expliquée dans aucune école de pilotage !
Mais le meilleur est à venir, car il y a une boucle de nuit, et le léger crachin qui nous avait accompagnés durant la première partie se transforme en trombes d'eau. Je l'ai dit, la préparation Gr.2 avait consisté à enlever la moquette. Pas seulement ! Dans un souci d'allègement digne d'un ingénieur de F1, mon pote a aussi retiré le soufflet du levier de vitesses. Et par là, nous prenons des paquets d'eau et de boue. Au point-stop de la dernière ES, le pare-brise est plus maculé de boue à l'intérieur qu'à l'extérieur. Quant à nos combis, elles donnent à penser que nous sortons d'une expé spéléo dans l'un des nombreux gouffres de cette belle région du Quercy ! Je préfère ne pas parler de la tronche du carnet de notes…
Un petit kilomètre avant l'arrivée de cette dernière spéciale, nous avons vu une Toy' plantée. Et au point-stop, l'infortuné équipage attend sous la pluie battante. Bons princes, nous leur proposons de grimper à l'arrière de l'Ascona pour les ramener à l'assistance, même si ce n'est pas très règlementaire !
Nous arrivons dans les faubourgs de Cahors. Lisant le road book, je dis à mon pilote de tourner à droite au prochain rond-point. Et le sachant un peu distrait, je répète. N'empêche, il ne fait pas mine de tourner et je lui crie une dernière fois : "Putain, je t'ai dit à droite !". Il se réveille en sursaut, balance un coup de frein à main, et nous voilà en tête à queue en train de grimper en marche arrière sur un trottoir, heureusement peu abrupt, pendant que nos passagers d'infortune à l'arrière se mettent à l'unisson un coup de boule contre l'arceau !
Bon, ils auront la gentillesse de nous remercier lorsque nous les déposerons à leur assistance.
Le dimanche, plus sec, sera moins marrant au niveau des anecdotes : nous finissons, bien sûr dans les profondeurs, mais enfin, contre toute attente nous sommes à l'arrivée.
Dernier sketch. Après l'arrivée, nous allons nous changer et prendre une douche à l'hôtel où se trouvent un tas de potes de l'Ecurie Delta, dont le regretté Yves-André Bruel. Ils ont tous laissé leurs remorques à l'autre bout de la ville, près du parc fermé et du bâtiment où aura lieu la remise des prix. En revanche, moi, j'ai cadenassé la mienne à un lampadaire dans le parking de l'hôtel.
Lorsque tout le monde est prêt, j'en charge quatre ou cinq dans la 504 (en plus de nous trois), une bonne dizaine grimpe sur le plateau et nous traversons tout Cahors ainsi. Ce serait aujourd'hui, on finirait tous notre soirée au poste !
Mais tu as vu que sa R5 était un 1600 ? Un proto ? D'où le groupe terre ?
Je te laisse chercher ...
1600, j'ai remarqué sur le classement, donc un proto bien entendu.
Mais il aurait pu être en Gr 4/5, non ?
Ce qui me surprend, c'est ce groupe "terre" car à ce moment-là, la R5 était classée avec les buggies Strakit...
Du coup, je suis allé chercher dans le Echappement de l'époque : Thérier menait avec la Celica, mais il était sorti dans un endroit dépourvu de spectateurs et avait perdu plus de 5 minutes. Quant à Fréquelin, il avait mis la R5 sur la tête dans... une liaison, n'avait donc pas perdu de temps et avait remporté l'épreuve :
Magnifique
Rouergue 83.
Mon pote Régis et moi-même sommes pilotes quasiment officiels on ne peut plus amateurs de ce qui se fait de mieux à l'époque en rallye, des Lancia 037 Rallye 2 Gr.2. Dans son infinie bonté, notre team-manager nous a dotés de mulets dernier cri, une Opel City 1200 fabriquée en Angleterre et badgée Vauxhall Chevette pour lui, une 505 mazout (qui a remplacé ma 504 à bout de souffle) pour moi.
Le week-end avant l'épreuve, nous prenons nos quartiers chez l'incontournable famille Picou à Villecomtal et nous reconnaissons ensemble le samedi.
Après une journée de dur labeur, avec la satisfaction du devoir accompli, nous rentrons vers notre Relais et Châteaux chez Picou. Nous projetons d'étancher nos gosiers assoiffés par l'effort au moyen de quelques verres d'une boisson marseillaise anisée, avant de nous livrer à des agapes entrecoupées comme d'hab' de jeux aquatiques et pyrotechniques.
Il ne nous reste que quelques kilomètres d'une départementale assez large et rectiligne avant Villecomtal, je devise avec mon coéquipier, Régis suit à une centaine de mètres. Nous traversons un lieu-dit signalé par une pancarte bleue, une grange à droite, une ferme à gauche. J'aperçois sur le terre-plein devant la grange une Ligier, non pas une JS2, mais l'un de ces petits cubes sans permis, vous savez ? Au moment où je passe à sa hauteur, la Ligier a un léger sursaut, un peu comme quand Andruet enclenchait la première sur la boîte à crabots de sa Fiat 131. Flairant l'embrouille, je regarde immédiatement dans le rétroviseur : la voiturette entame sans sommation un demi-tour sur route devant les roues de Régis qui déboule pépère à un petit 90-100. Choc inévitable et violent. Très inquiet, je reviens sur mes pas...
Le spectacle est apocalyptique. Régis n'ose pas descendre de sa Chevette, persuadé d'avoir tué quelqu'un. Et effectivement, le train arrière et le moteur de la Ligier gisent au milieu de la route, l'espèce d'aquarium qui sert d'habitacle est dans le fossé. Quant à la mamie, elle s'est retrouvée assise au sommet du talus avec quelques égratignures. Plus de peur que de mal ! Les gens de la ferme sortent, réconfortent tout le monde, et les formalités accomplies, nous poursuivons vers Villecomtal où nous doublerons la dose de boisson anisée pour nous remettre de nos émotions.
La Vauxhall n'ayant rien d'autre qu'un phare cassé, nous continuons les recos le dimanche et allons refueler au garage-station-service du village. La Ligier a été rapatriée par le patron et se trouve dans un coin. Nous racontons l'histoire au gars qui nous dit avec un petit sourire : « Oh ! Avec elle, rien d'étonnant ! Venez voir son auto d'il y a deux mois ! »
Et contournant le garage, nous découvrons dans le pré une autre Ligier tout aussi démantibulée !
Au bout du compte, la course s'était mieux passée que les reconnaissances !
En parlant de voiturette, on en a loupé une , de pas beaucoup, un soir en allant essayer ce truc
En dessous de Spécracèdes, il y a un loooooooooooooong droit où, en temps normal, si tu rattrapes kinkin, tu le sais depuis l'entrée, sauf que là, vu la vitesse du bestiau, il n'y avait personne ( enfin, c'est ce que je pensais ), et on a déboulé sur le truc 100 bornes plus vite. Juste le temps de voir le reflet de la rampe dans sa vitre AR, c'est passé, mais j'aurais bien aimé voir sa tête
Un à benne, dans ce genre
Tiens, Zoréol, je pense connaitre l'équipage qui reconnaissait en Vauxhall
Sinon quand est ce que vous l'invitez Régis , fabuleux conteur d'histoires aussi
Il y a 10 heures, Krystof a dit :Sinon quand est ce que vous l'invitez Régis , fabuleux conteur d'histoires aussi
Ah, celle du klaxon dans la Kadett m'avait fait péter de rire !
P.S. invite envoyée
Une brève. Rallye du Gard 84.
Nous avons attendu longtemps au départ d'une spéciale de la matinée, à cause d'un arrêt de course assez conséquent : sortie de route sans gravité, mais il a fallu envoyer la dépanneuse pour enlever une auto coincée en plein milieu de la route.
On finit par nous demander de nous réinstaller et de démarrer les moteurs. Il y a cinq ou six autos à attendre les ordres du chronométreur devant nous. Je m'aperçois très vite que, comme ça se faisait couramment à l'époque pour rattraper les retards, ils ont décidé d'envoyer les équipages non plus de minute en minute mais de 30 en 30. Par contre, mon copilote Jean-Luc, tout occupé à deviser avec la charmante commissaire à sa porte ne se rend compte de rien et pense que nous avons largement le temps pour démarrer. Connaissant bien d'une part les premiers virages et d'autre part le lascar qui aura vite récupéré le défilement des notes, je décide de lui jouer un petit tour, après avoir tout de même vérifié du coin de l'œil qu'il a bien récupéré le carnet de route.
Me voici sur la ligne de départ, il discute toujours à sa vitre, cahier de notes fermé sur les cuisses. Je mets discrètement la première, ne monte pas les tours... Trois, deux, un, et c'est parti pour le tour de grand huit. Mon loustic se rend soudain compte qu'il est en spéciale, ouvre précipitamment le cahier et me gratifie d'un "Mais où y va, là ?"
J'ai une pensée particulière pour lui aujourd'hui, car en ce moment-même sa fifille Anaïs a droit à son baptême du feu en copilote au Rallye des Vins du Gard...
Je raconterai plus tard un autre "Mais où y va, là ?" qu'il m'a adressé dans des circonstances beaucoup plus chaudes !
Suite logique du post précédent. Fenouillèdes 84...
Mon copipote Jean-Luc (ce n'est pas une faute de frappe ! ) avait une foi inébranlable dans mes capacités à rester sur la route et me faisait aveuglément confiance, sauf à un endroit précis des Cévennes, mais ce sera une autre anecdote...
Ce Fenouillèdes 84 est à l'époque une ronde très sélective de 35 kilomètres empruntant les sinistres gorges de Galamus, à parcourir cinq fois. Le parcours débute par le tracé de la course de côte de Caudiès après laquelle on tourne à droite sur un plateau très rapide, roulant pendant une bonne paire de bornes en 5.
Le premier tour se déroule à la fraîche, vers 8 heures du mat'. A l'issue de la partie rapide, un gros freinage sur des bosses à haute vitesse pour un Droite 80. J'entre dans le droite en colère contre moi-même car j'estime avoir freiné beaucoup trop tôt, et je me promets de remédier à cela par la suite...
Second tour vers 10 heures, le soleil est déjà haut dans le ciel et je tiens parole, freinant au moins trente mètres plus tard. Mais avec la chaleur, le goudron a fondu, sans compter que les petits camarades ont ramené des gravillons sur la route. Dès que je tape dans les freins sur les bosses, l'auto commence à raquetter, un coup à droite, un coup à gauche, puis de nouveau à droite. C'est donc au panneau "trop tard" : là, je suis à l'équerre, le train arrière se pose dans le bas-côté, j'essaie de garder les roues bien en ligne en restant soudé et je me dis que s'il y a un rocher dans le fossé nous sommes bons pour une belle série de tonneaux. La Providence aidant, je ne rencontre pas d'obstacle et je réussis in extremis à passer le fameux droite. Mais pendant que je me battais désespérément, j'ai clairement entendu dans la phonie -et ces mots résonnent encore dans mes oreilles- : "Mais où y va, là ?"
À la demande Générale (enfin de certains) bien que beaucoup la connaisse voici l'histoire étrange du klaxon :
"Nous avions pris l'habitude avec mon épouse, quand nous ne courions pas, de toujours nous rendre sur les rallyes accompagnés de nos casques et nos combinaisons. Il nous est donc arrivé, à l'improviste, de nous retrouver dans un baquet sans avoir eu le temps d'avoir le moindre stress.
C'était au rallye de l'Exil en 1982, un pilote sans son copilote à moins de deux heures du départ. Ce coup-ci c'est moi qui m'y colle.
Les présentations faites avec le pilote et sa voiture, une superbe "Opel Kadett GTE Gr2", je me retrouve saucissonné sur la ligne de départ du prologue. La fameuse montée du col Saint Pierre à Saint Jean du Gard.
Dans la mesure où nous ne nous connaissions pas pour cette première il avait sagement décidé de ne prendre aucun risque.
Un détail qui compte : sa radio ne fonctionnait que dans un sens, je ne pouvais pas entendre ce qu'il me disait.
Dès le premier virage il commence à faire de grands signes en klaxonnant à tue-tête. Deuxièmevirage pareil. Troisième itou. Je l'entends me dire, dans le brouhaha de la Kadett : "- C'est le pied !" ou un truc comme çà. Je lui réponds "- Ok, pour moi aussi" et je continue d'annoncer sagement les notes.
Toute la montée, environ six à sept kilomètres tout de même, il donne des coups de klaxons, fait des grands signes et des "C'est le pied !". A croire qu'il connaissait tout le monde sur le parcours.
Dans les derniers hectomètres pris dans l'euphorie moi aussi je me suis mis à faire coucou, saluant les spectateurs.
Ligne d'arrivée passée, le régime moteur baisse, le bruit, les vibrations aussi. Mais j'entends toujours ce klaxon. Il se tourne vers moi avec des lances flamme à la place des yeux et me hurle
"- Putain, mais lève ton pied, le bouton du klaxon est dessous !!!".
C'était ce qu'il essayait de me dire avec les "c'est le pied" depuis le 1er virage !
il y a 19 minutes, Poms a dit :Dès le premier virage il commence à faire de grands signes
Merci Régis
J'ai commencé à rire là
Pareil
Même en connaissant la chute c'est sublime , ou plutôt "c'est le pied" dirai je