... et aux cris de "je suis prêt mais ne lâchez pas la corde" ils ont pu me hisser jusqu’à eux.
J'étais sauvé !!!
Le 06/12/2018 à 16:43, Zoréol a dit :En parlant de rallyes sur terre. Je cours mon premier rallye sur terre, en copilote (je n'en ferai d'ailleurs pas beaucoup, cinq me semble-t-il en tout et pour tout, toujours dans le baquet de droite). C'est aussi ma deuxième épreuve tout court après le baptême du feu de la Ronde de l'Hérault. ,......
....."Ah bon ! Tu crois qu'on ne va pas pouvoir repartir ?"
Beati pauperes spiritu !
Un jour un prof de français m'avait dit : si tu es sorti 2 fois c'est que la première fois tu ne t'y es pas mis assez fort !! 😂
Il avait raison ce jour là je n'ai pas pu me sortir une troisième fois ! 😂😂😂
Le prof en question tenait cette maxime du Vieux que tu connais un peu !
C'est lui qui me l'avait sortie à l'arrivée d'un Gard où j'avais pris par deux fois contact avec notre Mère Nature !
Il y a 10 heures, Poms a dit :... et aux cris de "je suis prêt mais ne lâchez pas la corde" ils ont pu me hisser jusqu’à eux.
J'étais sauvé !!!
Désolé, mon pauvre !
J'ai effacé par mégarde la partie croustillante de ton message. Si tu l'as gardée, tu peux reposter !
Bon, tu oublies que tu étais provisoirement sauvé ! Car en spéléo, il est très rare d'entrer par un côté et de ressortir de l'autre. Le chemin qu'on a fait à l'aller, on le refait au retour. Et tu as derechef passé le pas, et cette fois-ci comme un Norbert Casteret !
Heureusement que je m'en rappelle, je ne dois pas être si vieux que ça 😇😇 😂
J'ai découvert la spéléo, pour moi un sport profond à fond de grottes c'était le pied. Moi qui ai le vertige on ne voit jamais le fond, donc tranquille pas de souci de ce côté là.
Je me souviens lors d'une de nos sorties, nous ne franchissions que des petites zones. Pas difficile il ne fallait pas glisser, mais vraiment sans danger.
Arrive une faille qu'il fallait enjamber un bon mètre de large, mais avec le petit souci d'une marche d'un mètre de hauteur. Pas de problème pour mes 2 collègues, qui sautent le pas, si l'on peut dire. Arrive mon tour, ayant le sac de bouffe un peu lourd, pour ne pas être déséquilibré, je le fais passer. Erreur de manœuvre ou de rattrapage, mon ami rate la sangle et le sac tombe sur le bord et rebondit pour disparaître dans la faille .... boum badaboum boum boum badabom etc... ce sac qui n'en finit pas de tomber et rebondir contre les parois ....... .........
Et là le BLANC (dans une grotte), impossible pour moi de faire le pas, ce sac n'était tombé peut être que de 4/5 mètres, puisque nous avons pu le récupérer assez rapidement, mais dans ma tête il était au moins à 20/30 mètres et de penser "je vais le suivre"
Je suis resté scotché sans bouger, paniqué complètement tétanisé et refusant de monter même avec l'aide de mes deux compagnons, dont un duquel je tairais le nom mais que tout le monde connait ici, ont déployé des trésors de persuasion pour m'expliquer que ce qu'a fait le sac dans ce sens je peux le faire sans problème, que de toute manière les femmes savent où nous sommes, elles appelleront SAMU et Pompiers au pire les Pompes Funèbres. Que si je m'en sortais les oranges seront pour moi et si je ne m'en sortais pas les fleurs iront bien sur ma tombe ...etc..., rien n'y fait ! (tu parles)
Cinq bonnes minutes s'écoulent, et la situation est bloquée : alors mes drôles d'amis tentent la dernière chance, ils me tendent une corde à laquelle je m'accroche me crispe et aux cris de "je suis prêt mais ne lâchez pas la corde" ils ont pu me hisser jusqu’à eux.
J'étais sauvé !!! Pas rancunier on a partagé le saucisson de l’Aveyron que j'avais dans le fameux sac !
Aujourd'hui j'en rigole mais à l'époque, 1 petit mètre …
Venez voir le récit de notre Monte-Carlo 1999...
A bientôt
Gilles
Pas facile de revenir après Gilles !
Je disais que j'avais couru cinq rallyes terre, en fait trois traditionnels et deux "tout terrain". Je vous ai déjà narré les trois premiers, deux avec Roland et un avec mon regretté ami Yves-André Bruel. Place aux deux autres.
En juillet 79, Guillaume de Saint Pierre qui est un grand pote vit à Montpellier où il bosse à la rubrique auto de Midi Libre. Nos épouses sont toutes deux enceintes et il me dit un soir où il boit l'apéro à la maison : "J'ai une proposition du concessionnaire Lada de Rouen pour courir les Chemins Creux sur une Niva. Comme Régine est indisponible, ça te dit ?"
Ben oui, je ne refuse jamais ce genre d'expérience et nous voilà partis tous les deux pour les terres natales de GSP dans ma vieille 504 Pijôt que les gilets jaunes brûleraient au premier rond-point de nos jours . Sur l'autoroute que je parcours à un petit 110 pour ne pas chauffer, nous nous faisons doubler par une Rolls Silver Shadow et Guillaume commente : "Tiens ! La 403 du riche..."
Et c'est vrai qu'il y a un petit air...
Le lendemain de notre arrivée à Beuzeville, repas de gala organisé par la mairie en notre honneur : Guillaume est une sommité locale, le fils du hobereau du coin, l'écrivain Michel de St Pierre. Je ne pensais pas qu'on pouvait manger autant ! Et je découvre les vertus du fameux trou normand : le dé à coudre de calva lampé entre chaque plat aide à engloutir la suite. Bon, à l'époque, je suis plutôt poids plume et je ne crains pas pour ma ligne !
Nous allons ensuite récupérer notre bête dans les locaux de la concession à Rouen. Une auto de série, avec juste un arceau, qui m'impressionnera par ses capacités de franchissement, soit dit en passant. Comme je m'em... un peu, je fais un tour dans le show-room. Le patron, Monsieur le Bastard, me rejoint pour m'offrir une coupette alors que je regarde une Skoda, celles de l'époque, hein, moteur arrière ! Sans doute émoustillé par la présence de Guillaume et le Champagne, il me glisse mezzo voce : "Skoda, la voiture qui tue son propriétaire avant qu'il ait fini de la payer." Pas mal comme com', non ?"
Je ne vais pas entrer dans les détails de la course qui se passera bien puisque nous remporterons la catégorie des voitures de série, mais un souvenir cuisant.
Durant l'épreuve, au terme d'une navigation serrée au road-book dans les dédales du bocage, j'amène mon pilote pile-poil à un C.H. dans la cour d'une ferme paumée, vers trois heures de l'après-midi. Faisant mentir sa réputation, la Normandie mijote sous un grand ciel bleu et une température caniculaire. Le brave homme de fermier sorti tout droit d'une nouvelle de Maupassant a dressé une planche sur deux tréteaux :
"Fait chaud, hein, les p'tits gars, vous devez avoir soif !"
Il est vrai que les kilos de poussière ingurgités depuis le matin m'ont rendu la menteuse un tantinet desséchée et nous avons encore dix minutes avant le pointage : il me sert un verre à limonade d'un liquide ambré que je prends pour du jus de pomme et dont j'engloutis d'un trait la moitié. Que nenni ! Mon jus de pomme est un Calva fermier qui doit titrer un bon 70° ! Ça ne m'a pas trop désaltéré, mais ça a bien nettoyé la poussière. C'est sûr, y avait de la pomme, mais c'était une boisson d'homme !
Du Audiard amélioré par les tontons.
Philippe Touren, un garçon ô combien attachant, emporté si jeune par un mal incurable...
En 1978, il en est quasiment à ses débuts et moi aussi. Je ne sais pour quelle raison, sa Rallye 3 est indisponible pour la Ronde de l'Hérault et son grand pote Gérard Marcon lui prête sa Rallye 2 hors d'âge pour disputer l'épreuve. Dans la semaine précédant le rallye, il vient à la réunion du SRT Montpellier avec l'auto de course qui porte les stigmates de ses nombreux combats et vers onze heures du soir, lorsque tout le monde se sépare, il dit à la cantonade : "Je vais faire un tour de la Ronde, quelqu'un veut venir avec moi ?" Personne n'est très chaud sauf moi, toujours prêt à m'embarquer dans une auto de course à cette époque, même si j'ai cours le lendemain. Et nous voilà partis. Dans le chemin très bosselé des Lavagnes, l'auto hoquète de plus en plus fort et refuse tout service à St Jean de Buèges, juste avant la remontée vers Causse de la Selle. Nous sommes à cinq cents mètres du village et je ne sais pas pourquoi la municipalité a posé au carrefour un lampadaire isolé et un banc métallique : sans doute à notre intention ! Philippe a deux passions : le pilotage et la vie dans la nature où il pêche, chasse, va aux champignons. Mais les mondanités du milieu auto le laisseront toujours de marbre et il affecte un superbe mépris des choses de la mécanique. Ne pouvant être d'aucun secours, il va donc s'assoir sur le banc et me laisse me débrouiller à la lueur blafarde du fameux lampadaire. Je localise tant bien que mal la panne au niveau de la tête d'allumeur et je tente une réparation de fortune avec... le papier alu de mon paquet de Gitanes ! Pendant que je mets la dernière main au bricolage (qui d'ailleurs nous permettra de rentrer), un hurlement inhumain retentit dans la garrigue toute proche et me glace le sang : zombie, vampire, alien ? Mon Philippe reste tranquille comme un pape sur son banc :
"Eh ! Philippe ! C'est quoi, ça ?
- Ça ? C'est un chat qui s'est fait claver par un renard. Tu as entendu son dernier cri..."
Ouf ! J'aime mieux ça !
Quelques mois plus tard, nous sommes aux Finales PTS à Clermont-Ferrand que je cours avec Jacky Chantebel. A midi, nous formons une sacrée tablée avec la famille Oreille, Popaul Bouquet, son beau-père Mermod, les frères Rageaud. A l'issue du repas, Philippe : "Je vais faire encore un tour, mon coéquipier en a marre, quelqu'un pour venir avec moi ?" Et naturellement je m'y colle pour partir dans le mulet : une vénérable 4L, et trois vitesses en plus ! Mais là où le p'tit père Touren m'épate, c'est qu'il a pris des notes de brouillard. Comme la course se dispute de nuit et qu'on nous a dit que le brouillard est fréquent sur la rapide boucle de Lempdes en cette saison automnale, ses notes sont pleines de repères. Par exemple, lorsqu'il y a une ligne droite de 500 mètres, il a fait écrire en dessous, d'une couleur différente et à ne lire qu'en cas de conditions difficiles : "50 mètres, panneau à droite, 80 mètres, chemin à gauche, 50 mètres, cabane à droite..." Ainsi, même dans la purée de pois, il pourra rester soudé en visionnant tous ces repères ! Si jeune et déjà un sacré métier, car dans notre région languedocienne nous ne sommes pas trop habitués au brouillard !
Les années passent, le p'tit Philippe s'est fait un nom, même si son horreur de tous les à-côtés du rallye l'a sans doute privé d'une carrière qui aurait pu être plus brillante. Désormais, il court épisodiquement et tient un restaurant sur la liaison du Critérium des Cévennes, le Relais des Chênes. J'aime à y dîner parce qu'on y mange bien, que Philippe et sa compagne Gaby sont un couple adorable et qu'on y retrouve souvent des têtes connues avec qui on passe un bon moment. Un soir, après le dessert, il me demande de le suivre dans la cuisine. Enorme flaque de sang sur le carrelage et un gros sanglier encore chaud :
" Je le pistais depuis quelque temps, il venait régulièrement ravager le potager derrière le restau. Depuis une semaine, je mets du maïs, et pendant que tu mangeais, je suis allé me le faire.
- Mais la chasse est fermée ! Et je n'ai pas entendu le moindre coup de feu !
- Je l'ai flingué avec une balle, et j'avais mis un silencieux. On va le laisser rassir un peu et reviens dans trois ou quatre jours, je t'invite : il y aura de la daube de sanglier !"
Oui, Philippe, c'était ça : un coup de volant d'une grande finesse et un peu braconnier sur les bords !
RIP, Philippe !
Très bel hommage PH , merci
Le tout premier papier consacré à Philippe : si vous lisez le paragraphe 3, vous comprendrez ma première anecdote au-dessus. Pourquoi Philippe n'avait pas sa Rallye 3 à l'Hérault 78. Mais aussi, la panne que j'avais bidouillée sous le lampadaire sur la vieille Rallye 2 de Gégé Marcon, c'était en fait le fil d'alimentation venant de la bobine vers la tête d'allumeur dont la cosse était dessertie. J'avais bricolé ça comme j'avais pu pour pouvoir rentrer à Montpellier. Mais connaissant mon Philippe, je mettrais bien 10 € sur le fait qu'il ait pris le départ du rallye avec toujours le papier alu de mon paquet de Gitanes pour faire contact, d'où ses soucis !
Et tant que j'y suis, le tout premier sur Didier. Même auteur.
Ce n'est pas tout à fait HS car nos deux espoirs régionaux (Didier, bien que vivant à Millau était licencié à l'ASA Hérault) ont fait course commune sous les mêmes couleurs -ou à peu près- aux Garrigues 84 :
Mais je connaissais bien mes loustics : l'Aveyronnais ne laissant rien au hasard et ayant monté un plan de carrière rigoureux (qui l'a d'ailleurs amené à être notre premier Champion du Monde), le Cévenol un brin foutraque heureux comme un roi quand il attaquait au volant mais se désintéressant de tout le reste dès son arrivée au parc fermé : ça ne pouvait pas marcher et l'association entre les deux n'a duré que le temps de cette épreuve !
Une dernière sur Philippe : en 82, navigué par Nicolas Luret, le journaliste de RMC, ils remportent sur R5 Turbo le classement Promo au Monte Carlo. Une réception a lieu dans les locaux de la concession Renault de Saint-Christol les Alès qui a financé une bonne partie de l'opération et Patrick Landon lui-même s'est déplacé. J'ai mis à profit le court intervalle entre la victoire et la petite fête pour faire l'auto au 1/43 - avec les moyens du bord de l'époque, hein, pas d'ordinateur et d'imprimante- et je l'offre à Philippe dès mon arrivée puisque je suis naturellement convié. Les invités, un peu le gratin du sport automobile languedocien arrivent petit à petit et la R5 Turbo trône dans le show-room avec les coupes (et ma miniature ! ) sur le capot. Avant que les bouchons de Champagne sautent, c'est l'heure des discours. Le patron de la concession prend le micro, suivi de P. Landon, puis de Nicolas Luret. Et c'est le tour de la star : pas de Philippe ! On découvrira plus tard qu'il s'est enfui au fin fond du parking et écoute la radio planqué dans sa voiture. C'est son papa, l'adorable Fernand qui prend le crachoir et jacte à sa place en se confondant en excuses. C'est sûr, malgré son indéniable coup de volant, Philippe aura du mal à atteindre le niveau qu'il mérite dans la cour des grands à cause de sa timidité maladive et de son impossibilité viscérale à se mettre en avant. Le contraire de Didier, quoi...
Ma vie de terrien, dernier épisode.
En 1983, Jacques Régis, jamais à court d'idées, imagine un rallye-raid ouvert aux motos et aux autos. Particularité : cela ne se déroule pas dans une lointaine contrée désertique mais dans l'Hérault et le Gard (un peu) et l'Aveyron (beaucoup). Ce sera le rallye des Grands Causses. Alain Ricciardi fait partie de l'organisation. Une fois les riverains contactés et les autorisations obtenues, il faut établir le road-book. Le Tout plein de poils me demande si je veux l'accompagner dans cette tâche. Comme je suis en vacances, cette nouvelle aventure me convient parfaitement et ce sera l'occasion de passer trois ou quatre jours de franche rigolade avec Alain malgré le sérieux que nous mettrons dans le boulot. Et puis, ça me permettra de prendre quelques repas aux frais de Tonton Jacques, ce qui est un évènement rare !
Le road-book élaboré et vérifié soigneusement, le reste ne m'appartient plus : à eux de l'éditer. Naturellement, quelques jours après je vais voir les vérifs à Port Camargue. Je suis en train de regarder le travail des techniques et les autos lorsque Super Mario me rejoint d'un pas pressé : "Tu peux venir à l'administratif ? On a un truc à te demander." Je le suis et me retrouve dans le bureau. J.R. lui-même en personne vient à ma rencontre, flanqué d'un grand gaillard, bigre ! "Voilà, Pierre-Henri, ce Monsieur a un problème : il est engagé, sa voiture est là, mais son coéquipier lui a fait défection ce matin et il est bien embêté. Est-ce que tu accepterais de partir avec lui ? Ça démarre dans trois heures." Je me marre un peu intérieurement car je vois bien que si Tonton Jacques se démène autant, c'est qu'il ne tient pas à perdre les droits d'engagement à la suite d'un forfait de dernière minute. Mais en voyant la mine déconfite du gars, je me mets à sa place, et puis ce sera une expérience de plus ! Un aller-retour express plus tard vers Montpellier pour récupérer ma combi, mon casque et ma licence, me voilà au départ.
Présentations d'usage avec mon pilote impromptu et avec la voiture : un Range Rover proche de la série, ce que nous appellerions une Gr.1 mais que les terreux dénomment autrement, je ne sais plus le nom du groupe. Et c'est tout de suite parti pour une courte spéciale dans les dunes, du genre qu'on désignerait de nos jours "Super Spéciale". Deux constatations : le gars qui tient le cerceau n'est pas manchot et la capacité de franchissement du Range est étonnante. Dans la foulée, liaison vers la première "vraie" ES d'une quinzaine de bornes, les choses sérieuses commencent dans la garrigue héraultaise vers le château d'Aumelas avant de poursuivre vers le Larzac... que nous n'atteindrons pas !
Bien entendu, c'est du parcours secret au road-book même si ce n'est pas tout à fait secret pour moi, vu que le road-book, eh bien, c'est moi qui l'ai fait ! Mais bon, ce ne sont tout de même pas des notes virage par virage. D'entrée, mon loustic manifeste une belle attaque optimiste, va chercher des cordes dans les talus, et le Range absorbe vraiment bien, même quand on passe sur les gros cailloux déterrés par les Protos de devant. Ça vole bas et je me régale. Mais trop d'attaque tue l'attaque ! Une corde encore plus marquée sur un talus encore plus haut dans un gauche nous expédie sur deux roues, puis en tonneaux dans le ravin qui se situe comme par hasard de mon côté ! Un tonneau, deux tonneaux, trois tonneaux, ça commence à faire long, surtout qu'en Range, on retombe à chaque tour de plus haut que si on était dans une Alpine ! Mais comme tout a une fin, on se retrouve sur les roues au fond d'un talweg, une dizaine de mètres en contrebas de la piste. Indemnes bien qu'un tantinet secoués, mais on ne peut pas en dire autant de l'auto qui n'a plus une vitre et dont la caisse affiche un bon 30° d'inclinaison par rapport au châssis, comme si elle avait été soufflée par un fort mistral.
Le Range redémarre à la première sollicitation et comme ces canards qui font trois fois le tour de la ferme quand on leur a coupé la tête trace son chemin dans la garrigue en écrasant quelques malheureux genévriers qui ne nous avaient rien fait, jusqu'à ce qu'on trouve un chemin qui nous ramène sur le goudron à un kilomètre du départ. Nous faisons le crochet pour signaler que tout va bien et rendre le carnet : stupéfaction des commissaires du C.H. qui nous avaient pointés une demi-heure avant et qui se demandent comment en si peu de temps on a pu faire la connaissance de César et obtenu qu'il nous réalise une compression ! Là, nous nous concertons : ma femme est déjà partie avec Alain et Marie-Paule Ricciardi à Millau où l'hôtel est retenu pour nous attendre à la fin de l'étape , il est deux heures de l'après-midi, nous avons la dalle et pas de fric sur nous. Direction la Maison du Bon Dieu des Rallymen en Détresse, chez Anne-Marie et Régis à Montpellier : les coups de klaxon insistants les font sortir sur le balcon et le père Pom's a du mal à contenir son hilarité lorsqu'il contemple la Bérézina sur roues ! On mange un morceau en vitesse , puis nous partons chez moi nous changer, mettre le Range en lieu sûr dans le garage et prendre ma 505 pour regagner la patrie d'Auriol et suivre en spectateurs la suite des opérations sur les deux jours restants.
Le dimanche soir, il tombe une pluie digne d'un épisode cévenol et mon cascadeur doit encore remonter à Valence par l'autoroute dans une auto qui n'a plus une vitre. Comme il a un petit casque jet, je lui prête un intégral après avoir retrouvé une visière au fond du carton AGV. Il me le renverra par la poste la semaine suivante et je n'entendrai plus jamais parler de lui.
Bilan au bout du compte : cinq rallyes sur terre, trois bons cachous avec trois pilotes différents ! C'était pas trop mon terrain, même si je n'étais à chaque fois que spectateur de mon destin.
Il y a 4 heures, Zoréol a dit :
................................................. Direction la Maison du Bon Dieu des Rallymen en Détresse, chez Anne-Marie et Régis à Montpellier : les coups de klaxon insistants les font sortir sur le balcon et le père Pom's a du mal à contenir son hilarité lorsqu'il contemple la Bérézina sur roues ! On mange un morceau en vitesse , puis nous partons chez moi nous changer, mettre le Range en lieu sûr dans le garage et prendre ma 505 pour regagner la patrie d'Auriol et suivre en spectateurs la suite des opérations sur les deux jours restants.............................
Tu oublies au passage de dire que pour vous fêter ça en arrivant sous notre balcon, vous vous êtes retrouvés sous un épisode cévenol (très très) localisé.
Comme j'ai abondamment parlé dans les news des ligues de la fin du championnat, deux anecdotes d'ici.
A la Réunion, les Zarab (qui n'ont rien à voir avec les Maghrébins de Métropole) sont les descendants d'immigrés indiens du Gujarat, région musulmane, par opposition aux Malbars, originaires du Kerala et de confession hindoue. Les Zarab sont généralement plutôt friqués et tiennent divers secteurs économiques, principalement l'électro-ménager, l'ameublement, les matériaux de construction et le vêtement et, à un degré moindre, l'automobile. Ceux qui suivaient déjà le rallye en Métropole il y a un quart de siècle se rappellent sans doute Sabir Gany qui s'était fait remarquer en M3 et en 306 Maxi : il appartient à cette communauté qui, en dehors d'une demi-poignée d'allumés intégristes, pratique un Islam tolérant et bienveillant. J'y ai un certain nombre de copains.
Une année, l'épreuve phare du Tour Auto se déroulait je ne sais pourquoi hors de sa date habituelle et hivernale de juillet, au début de la saison chaude en fin octobre. Et cela tombait pile-poil en période de Ramadan. Plumitif pour Rallyes Mag, j'étais à l'entrée du parc de regroupement à Piton Ste Rose en fin d'après-midi pour recueillir les impressions des pilotes. Je m'avance vers la Mitsu de mon pote Farouk Moullan qui est complètement détruit dans son baquet en attendant que son coéquipier pointe :
" Ça a pas l'air d'aller bien fort, Farouk !
- Je n'ai rien mangé et surtout rien bu depuis ce matin, et c'est pas à toi que je vais expliquer comment on se déshydrate dans une auto de course. Vivement que le soleil se couche.
- Attends, je ne vais pas te laisser dans cet état : il y a une boutique juste à côté, je vais te chercher un sandwich au jambon et une Dodo (la bière locale).
- Malheureux ! Si tu fais ça, Allah, eh bien, il me fait abandonner tout de suite !" Et naturellement, il m'a répondu cela dans un grand éclat de rire !
Autre saison, fin du dernier rallye : en attendant les résultats officiels, je discute avec Farouk et Nazir Bangui : celui-ci est l'un des pilotes officiels de Citroën Sport sur C2 Super 1600 et son contrat a été reconduit pour la saison suivante. Pour l'instant, il a tendance à s'impatienter :
" J'espère que ça ne va pas traîner parce que je prends un avion ce soir.
- Tu vas en Métropole, Nazir ?
- Non, je pars faire le Hadj" (le pèlerinage à la Mecque).
Je me tourne vers l'autre compère :
" Et toi, tu as déjà fait le Hadj, Farouk ?
- Bien sûr, moi je suis un bon Musulman ! C'est pas comme le gardien volcan (Nazir a le poil roux et c'est ainsi qu'on dénomme les rouquins en Créole : si Meeke vient à la Réunion, il sera un gardien volcan ) ! Tu sais pourquoi il va faire le Hadj ? Comme il a été reconduit chez Citroën, il va remercier Allah ! S'ils le gardent encore la saison d'après, il se fera sans doute imam !" Et on rigole bien tous les trois...
Farouk et Nazir :
A l'époque, j'avais réalisé la C2 de Nazir au 1/18 en double exemplaire, pour lui et son coéquipier :
J'aime bien vos anecdotes.
J'y retrouve certains noms de personnages que j'ai côtoyé sur les épreuves du Championnat de France !
il y a 9 minutes, Zébulon a dit :J'aime bien vos anecdotes.
J'y retrouve certains noms de personnages que j'aicôtoyépoutré sur les épreuves du Championnat de France !
Il y a 1 heure, Zébulon a dit :J'aime bien vos anecdotes.
J'y retrouve certains noms de personnages que j'ai côtoyé sur les épreuves du Championnat de France !
Je suis pote avec un certain Philippe Brun,en Matheysine. Je pense que ça doit vous rappeler la Coupe
309,ce nom..!
il y a 27 minutes, Rapido a dit :Je suis pote avec un certain Philippe Brun,en Matheysine. Je pense que ça doit vous rappeler la Coupe
309,ce nom..!
Bonjour Olivier,
En cherchant un peu, j'ai quelques documents que je mets dans les archives.
Alain