Quelle finale ! Et quel final ! Tout s'est joué lors des ultimes kilomètres entre David Salanon (Skoda Fabia R5), leader de la première à l'antépénultième spéciale, et Jean-Michel Da Cunha (Citroën C3 R5), auteur de quatre meilleurs temps sur six samedi. Pour sept dixièmes de seconde exactement, soit le record pour une finale de Coupe de France, c'est le pilote aveyronnais qui a devancé le ligérien, au terme d'une épreuve qualifiée par tous de magnifique.
Jean-Michel Da Cunha a sans doute remporté sa première finale dans l'avant-dernier chrono, là où le matin il avait laissé 1"6 à Salanon à cause d'un tout droit. Dans l'ES7, cette fois, il frappait fort en collant 4"5 à son rival, prenant du coup les rênes du rallye. Huit dixièmes séparaient alors les deux hommes, avant un dernier dessert de 9,2 km. Et là, au point stop, David Salanon, arrivé le premier avec un chrono de 5'10"3, soit 4"3 de mieux que Da Cunha le matin, avouait : « J'ai attaqué pire qu'en championnat de France. Si on ne gagne pas ici, je ne comprends pas. Je pense qu'on fait un super temps car j'ai vraiment roulé très très fort. »
Mais c'était sans compter sur Da Cunha qui réalisait deux minutes plus tard 5'10"4, un chrono suffisant pour conserver sept dixièmes de seconde d'avance à l'issue des 125,3 km et 1h04'45"9 de course : « J'ai attaqué jusqu'au bout. On a roulé comme des malades et j'ai même fait un tête à queue dans la spéciale. C'est une émotion immense ! On y a cru tout le week-end et nous n'avons rien lâché ! On va se souvenir de cette finale avec cet écart et le plateau formidable. Le cadre est magnifique, tout est magnifique de toute façon ce soir, c'est géant ! »
À 44 ans, le pilote de Bozouls, dans l'Aveyron, remporte ainsi sa première Coupe de France, un peu plus de quatre ans après son succès au rallye du Rouergue, son épreuve, en Championnat de France. Il réalise ainsi un rêve mais brise quelque peu aussi celui de Salanon, venu ici pour un troisième succès. « Jean-Michel et Sébastien (Durand, le copilote de Da Cunha) ont fait une très belle course, bravo à eux, reconnaissait, fair-play, Salanon. Nous avons tout donné pour cette victoire et on la manque pour sept dixièmes. Bravo encore à ces beaux vainqueurs, c'était un niveau de Championnat de France des rallyes ce week-end. »
Les deux hommes auront été les grands dominateurs de cette édition 2019, même si leurs suivants se sont aussi fait remarquer. À commencer par le troisième sur le podium, à 27"3 du vainqueur, Antonin Mougin (Volkswagen Polo GTi R5) le franc-comtois, qui a coiffé dans l'ultime spéciale le corse Jean-Mathieu Léandri (VW Polo GTi R5) pour 4"7. Le haut-savoyard Kévin Bochatay (Skoda Fabia R5) complète le Top 5, à 43"4.
Les autres (Riberi, Rouillard, Mariani, Chivaydel, Lacomy...) sont au delà de la minute de retard. Et quelques uns n'ont pas eu la chance de voir l'arrivée. Thomas Chauffray (Ford Fiesta R5), jusque là quatrième, est parti en tête-à-queue puis est sorti pour le compte dès les premiers chronos de samedi. Quant à Anthony Puppo (Skoda Fabia R5 Evo), bien remonté jusqu'en 6e position, il a malheureusement fini sur le toit dans l'avant-dernière ES.
À noter les victoires en F2000 de Ludovic Jeudy (15e avec sa Peugeot 205 GTi 1.9), en groupe A de Guy Fiori (16e au volant d'une Skoda Fabia S2000) et en groupe N de Bertrand Latour (20e avec une Renault Megane RS).
Le gars fait un tête à queue dans la dernière et ne perd qu'un dixième.
Monstrueux.
Belle victoire. J'ai pas pu suivre cette finale à cause d'un fête de famille dommage parce que ça avait l'air d'être passionnant pour une fois.
Vu la vidéo de l'arrivée au point stop, Salanon devait y croire dur comme fer.
Énorme Da Cunha!
Sacrée bagarre en tout cas. Belle perf de Ludo Jeudy avec sa 205 qui remporte le F2000, devant le fils de Benoît Duchene. Et beau résultat aussi pour Louis Durand qui remporte haut la main la classe N2 pour sa première année de rallye.
Belle perf du Jeudy dès le vendredi. Je
Il s'est dit , la victoire ça me dit ...
Ça va, c'est pas un dit manche
La jolie figure de style de Da Cunha à 0,28 '
Très belle vidéo de Centre Ouest Rallye (C.O.R) comme d'hab , sans recherche de sensationnel, juste propre ...
Tête à queue sans véritable perte de temps.
C'etait son jour
DaSamedi ?
j'étais un bord des spéciales , y'a pas à dire , les mecs qui sont là , c'est pas pour plaisanter, on comprend pourquoi ils sont là ...jeudy et sa 205 m'ont fait réver tous le week end , je l'avait déjà vu au rallye de dijon cette année , c'est superbe à voir passer , et la victoire d'un aveyronnais , quoi de mieux , moi qui habite en Aveyron , dommage pour rouillard , en tout cas un très beau podium.
comme quoi peu de monde croyais en la victoire d'une c3 r5.
Le 20/10/2019 à 10:45, LeChevalierNoir a dit :Tête à queue sans véritable perte de temps.
En fait il préfère les épingles à gauche!
Je suis allé à Albi également. Mon frère et Aurélie sa copilote, 205 GTI N°80 participaient à la finale cette année, je vous ferai passer le compte-rendu détaillé (par le pilote) dans la semaine.
A 2'10" la grosse excursion de la 205 dans un champ, c'était samedi matin dans la première ES de la boucle (ES 3 du rallye). Ils s'en sortent pas mal. Dans la voiture Laurent pensait avoir des dégâts à l'avant, après le Chartreuse où il avait fait un podium au scratch malgré une figure le samedi soir, il avait dû remplacer le capot, la calandre et le pare-choc... Du coup il se disait: "P... ce pare-choc il aura même pas fait un rallye!!!"
Finalement il termine 3ème de la classe F2000/14, loin derrière Jeudy qui a fait une très grosse perf sur la finale et même assez loin à la régulière du 2ème, Duchêne... A 2"7 au classement, mais ce dernier avait pris 40 secondes de pénalité pour réparer sa direction assistée. Il convient de dire que les abandons coup sur coup de Rouillard, Masclot et Lechartier le samedi matin ont rendu le podium accessible malgré la trentaine de secondes perdue dans cette affaire.
Plutôt sympa comme finale, heureusement qu'il n'a pas plu ou très très peu (au début du prologue pour les tous premiers) car sur pas mal de secteurs la route est devenue un gros chantier après le passage des R5. 3 jours qui passent très vite, les vérifs le jeudi, les aller-retours entre les spéciales et les assistances ensuite le vendredi et le samedi.
Je note la perf de Louis Durand vainqueur du N2 en 106 alors que dimanche dernier il faisait 7 au scratch en C2R2 . C'est sa premiere saison et il a tout juste 19 ans !
Victor Cartier en A5 avec la Yaris aussi.
Victor est un peu plus agė mais c'est un avion en Fiesta R2j
Le CR du pilote:
Retour sur notre finale de la coupe de France des rallyes à Albi :
199 concurrents étaient au départ dont 16 dans la classe F2000-14 avec un très joli plateau.
Le rallye commençait par un prologue de 5km ne comptant pas pour le classement mais servant à déterminer l’ordre de départ pour la première étape. Il avait son importance pour rouler un maximum de jour sur les 2 spéciales du vendredi programmées en fin de journée. Nous partons avec 4 pneus neufs qui ne seront pas très bien rodés après la liaison. Sans avoir roulé depuis presque 2 mois et sur un parcours hyper rapide et large, je ne suis pas à l’aise et je ne me force pas. Ca va un peu mieux après quelques kilomètres mais nous arrivons déjà à l’arrivée. Le temps est très moyen puisque nous faisons le 66ème temps et le 7ème de classe.
Le vrai départ a lieu en fin d’après-midi. Il fait bien jour pour la première spéciale, Curvalle (15.7km). C’est une belle spéciale inédite, relativement rapide mais très variée et nous ne sommes pas dépaysés. A la suite d’un arrêt de course, nous partons avec des pneus un peu froids. Ce n’est pas trop pénalisant car le début est assez sinueux en montée et permet de prendre confiance. On est dans un bon rythme et notre chrono est sympa avec un 25ème temps, le 5ème de classe. Devant ça roule très vite. Rouillard (BMW compact), le local du rallye, et Masclaux (207), dominent et nous prennent respectivement 18 secondes et 12 secondes. Jeudy (205) nous prend 8 secondes et Lechartier (BMW compact) 4 secondes.
La deuxième spéciale, Rassisse (17.2 km) est aussi inédite et sympa. Elle part sur une route large avant de devenir plus étroite et est également vallonnée. Nous sommes encore pris dans un arrêt de course et nous serons contraints de disputer la spéciale de nuit et de partir avec des pneus vraiment froids, contrairement aux premiers concurrents de la classe. Nous payons notre mauvais prologue. Le départ est difficile car très rapide et déjà assez sale. Nous manquons de sortir de la route dans le premier tiers mais j’essaye de continuer à attaquer pour limiter la casse. Cela va mieux dans le plus étroit et nous en finissons avec un modeste 44ème temps, le 6ème de classe. A la fin de cette première étape, nous sommes 33ème au scratch et 5ème de classe. Ce n’est pas si mal compte tenu des conditions mais les premiers sont loins. Rouillard et Masclaux, quasiment à égalité sont à 54 secondes, Jeudy à 32 secondes et Lechartier à 21 secondes. Derrière nous, nous avons Duchène (clio 2) à 3 secondes et Morel (clio 3) à 12 secondes.
Samedi matin, un tout autre rallye commence avec des routes complètement différentes. 2 boucles de 3 spéciales sont au programme. Les deux première spéciales, Montmiral (19km) et Rabastens (18km) ont un profil assez similaire, hyper rapide, heureusement il y a quelques changements de direction et portions un peu plus sinueuses, un peu trop rares à notre goût. Les 208 chevaux de la 205 ne seront pas de trop ! Ces spéciales sont inédites dans cette configuration mais reprennent des portions du rallye des côtes du Tarn. Ca va aller très vite et c’est un peu dépaysant par rapport à ce qu’on trouve en Rhône Alpes. La troisième spéciale, Montaigut est plus sinueuse et variée. Elle a déjà été parcourue les années précédentes.
Même si le profil n’est pas mon préféré, on attaque dans la première spéciale de Montmiral (19km). On roule sur un très bon rythme pour un premier passage jusqu’à mi-spéciale où on se fait piéger par un droite rapide qui referme. Note mal assimilée ou légèrement en retard ?, le résultat est le même, nous sautons dans le champs en contrebas mais restons sur les roues. Une Mitsu sortie quelques minutes auparavant a eu moins de chance et fume encore après plusieurs tonneaux. On cherche à rejoindre la route en bas du champ mais ce n’est pas possible. Il nous faut remonter le champ humide pour trouver un talus plus bas et remonter sur la route. Le volant est droit et la 205 ne semble pas avoir trop souffert. Nous reprenons le rythme progressivement pour finir la spéciale. Nous perdons environ 35 secondes et faisons le 80ème temps (7ème de classe). Par chance, l’auto n’a pas une égratignure. Masclaux a abandonné (mécanique), nous sommes tout de même 5ème de classe au général.
La spéciale suivante, Rabastens (18km) se passe bien, elle est encore plus rapide et il faut se faire violence pour se jeter dans les cordes en 6ème à plus de 150km/h. On a pas l’habitude. Nous faisons le 38ème temps, le 3ème de classe avec une moyenne de 115km /h. Le leader de la classe, Rouillard abandonne également (mécanique). Nous remontons 4ème de classe à moins de 3 secondes de Morel.
La dernière spéciale de la boucle est notre préférée du samedi. Nous roulons bien dans la première partie la plus sinueuse. La suite n’est pas facile avec beaucoup de graviers qui ressortent et rendent la route piégeuse. On fait le 37ème temps et le deuxième de classe derrière Jeudy. Au regroupement, nous sommes remontés 39ème au scratch et 3ème de classe.
Il fait assez chaud et le soleil est de sortie pour la dernière boucle. Dans la spéciale de Montmiral, on gagne du temps sans repasser par le champ ! Ca roule bien et nous faisons le 25ème temps et le 2ème de classe. Dans la spéciale de Rabastens, malgré de bonnes sensations, nous perdons 5 secondes par rapport à notre premier passage, un peu déçus. Cela fait le 28ème temps et le 3ème de classe.
Au départ de la dernière spéciale, que nous savons très dégradée, nous décidons de ne pas prendre trop de risques en vue de la ligne d’arrivée. Nous ne perdons que 2 secondes par rapport au tour précédent avec un 21ème temps et le 3ème de classe. L’ambiance au point stop est incroyable avec de nombreux spectateurs. Dernier petit coup de stress sur la liaison pour rentrer au parc fermé, nous sommes juste en essence. Le parcours de liaison était un peu plus long au deuxième tour et nous ne l’avions pas vu.
Nous arrivons malgré tout à Albi pour finir 29ème au scratch et 3ème de classe F2000-14. La deuxième place n’était pas loin, à 2.7 secondes, mais finir sur le podium d’une classe F2000-14 très relevée nous satisfait pleinement et nous permet de finir la saison sur une bonne note.
On retiendra une très bonne organisation, un super accueil et une super ambiance tout au long de cette finale. Merci à Cyril pour l’assistance ainsi qu’à la famille venue nous encourager.
Laurent pour LP SPORT AUTO