il y a 6 minutes, Mako a dit :Chez nous a Noel on egorge la dinde
oui mais avant on la farcie
il y a 2 minutes, Buffalo Bill Kelsoe a dit :oui mais avant on la farcie
Et à froid sec
Pour éviter les attaques de nuit, il faut mettre en place ce qu'on appelle un parc de regroupement nocturne, qui est une des mesures imposées dans le cadre du plan loup, plan qui permet aux éleveurs de toucher une aide couvrant 80% des dépenses engagées (achat et nourriture des chiens, achat des parcs, des postes de clôture électrique, salaire des aides bergers....)
L'éleveur doit mettre en oeuvre au moins 2 moyens de protection.
Le parc de regroupement nocturne permet d'encercler les animaux pour la nuit, avec les chiens qui patrouillent autour. Problème, l'été les brebis pâturent la nuit car elles n'aiment pas les heures chaudes de la journée. Ce changement de rythme conduit les brebis à ne pas s'alimenter correctement, donc à ne pas pouvoir nourrir leurs agneaux suffisamment, et à l'automne les bêtes qui redescendent n'ont pas profité suffisamment, donc manque à gagner pour l'éleveur plus problèmes sanitaires .
Dans mon cas, mes bêtes sont en parc du printemps à l'automne, il faut donc des parcs de protection (autre mesure du plan), ainsi qu'un autre moyen (aide berger, chien de protection, gardiennage...)
Mes parcs sont essentiellement non électrifiés, il faut donc que je garde en permanence mes brebis dans des parcs électrifiés réglementaires, donc débroussaillage, pose des parcs, démontages de l'ancien parc, en gros pour mes 400 bêtes 3 heures de travail par jour du 1er avril au 30 novembre. (contre 1h pour le même travail avant l'arrivée du loup.
Je ne veux pas de chiens de protection, car j'ai 5 lots différents de bêtes en permanence, donc 5 parcs ce qui nécessiterait au moins 2 chiens par parc, soit 10 chiens, livrés à eux même 23h45 par jour, les chiens ne sont pas faciles à dresser, ils peuvent attaquer les agneaux, les randonneurs.... Trop de risques à mon avis.
Je prends un aide berger qui vient 20 heures par semaine pour surveiller et m'aider à préparer les parcs de protection, cela me revient une fois payé salaire + charges sociales et les remboursements du plan loup à 2000€ de ma poche.
A noter, les achats de parcs, les salaires... doivent être payés immédiatement, le remboursement des frais engagés interviendra seulement en début d'année suivante au mieux.
Les défenseurs parlent souvent du fait qu'il est facile de se protéger du loup, ce qui est un mensonge éhonté.
J'ai testé pratiquement tous les moyens de protection existants, l'électrification des parcs, les Fladrys (rubans flottant au vent censés faire peur aux loups, cerbères (appareil produisant des flashs, des sons par intermittence....) le parfum, les cheveux laissés le long des parcs, garder les bêtes la nuit, des collègues ont pris des chiens, des ânes, des lamas, et j'en oublie, rien n'est efficace plus de quelques mois, le loup s'adapte très facilement et comprends très bien ce qui est dangereux ou pas pour lui.
Les attaques : Dans mon cas, mes bêtes ont subi une trentaine d'attaques (pour une cinquantaine de bêtes tuées) depuis 2011, dont 14 ont été reconnues par l'état.
Quand on retrouve une brebis tuée, il faut contacter immédiatement l'office de la chasse et de la faune sauvage, mettre en place un périmètre autour du cadavre afin qu'un autre animal ne vienne polluer la "scène de crime". L'oncfs prends rdv, on étudie les blessures, les indices à proximité (déjections du prédateur, poils, empreintes...) puis on remplit un dossier d'une douzaine de pages qui sera envoyé à la direction des territoires ou une personne décidera au vu des indices si la responsabilité du loup est exclue ou pas. Auquel cas, un remboursement sera effectué environ 3 mois plus tard, plus ou moins correspondant à la valeur de la bête, mais notoirement insuffisant sur les pertes indirectes (disparus, blessés, avortements....)
J'apporterai des compléments d'information les jours prochains, je dois aller voir mes bêtes qui sont en plein agnellage.
Comment y font en Italie ? C'est blindė de moutons et de loups (et d'Italiens aussi). Y ont peut etre une solution ?
C'est bien connu, le loup italien est Vegan.
Il y a 11 heures, Mako a dit :Comment y font en Italie ? C'est blindė de moutons et de loups (et d'Italiens aussi). Y ont peut etre une solution ?
Cette réflexion, moi et mes collègues l’avons entendue un paquet de fois , au point qu'on s'est décidés à prendre contact avec des éleveurs Italiens afin de connaitre leur système et de voir comment l'appliquer. Les collègues Italiens contactés nous ont dit qu'ils étaient impatients de connaitre nos méthodes, car chez eux la presse et les associations de défense du loup louaient la France pour sa gestion du problème et fustigeaient les bergers Italiens, incapables de s'adapter comme leurs collègues français.
Un peu comme si la FIA reprochait aux spectateurs de rallye Français leur indiscipline et leur disait qu'ils feraient mieux de prendre exemple sur les Polonais!!
Ça situe un peu le niveau de propagande et de désinformation du grand public sur la situation, même si les élus du grand arc sud-est ont fini par saisir l'ampleur du problème, et sont maintenant de plus en plus réticents aux discours officiels de la part de l'état ou des associations.
Dans le même ordre d'idées, on nous a dit que la plupart des attaques étaient faites en réalité par des chiens errants, que le loup était le bouc émissaire du mal être de la filière ovine, que les éleveurs n'étaient pas capables de protéger leurs troupeaux, qu'ils en profitaient pour se faire rembourser des bêtes mortes d'une autre façon...
Ça arrive parfois, chez les éleveurs aussi il y a quelques brebis galeuses, mais ces cas sont très rares!
C'est là qu'on voit l'utilité d'en parler , grâce à la question de Mako (que j'aurais pu poser) et à ta réponse, je vois les choses sous un autre angle .
Je suis pour la présence des loups et des lynx , j'adore la nature et les animaux, mais comme tu dis , il faut trouver un moyen de cohabiter intelligemment, mais ça ne doit pas être simple , surtout quand tu as d'un côté les bobo parigots et les "je sais tout" qui parlent sans savoir et de l'autre les terroristes (et je pèse mes mots) auteurs de l'affiche qu'a posté Salocin. C'est parfaitement contre productif d'un côté comme de l'autre .
Il y a 13 heures, Bignonn a dit :J'apporterai des compléments d'information les jours prochains, je dois aller voir mes bêtes qui sont en plein agnellage.
Fais péter des photos
La différence principale des éleveurs français par rapport aux italiens, c'est que le loup qu'on voit en France vient bien d'Italie (enfin si on préfère se fier aux analyses scientifiques plutôt qu'à ce qu'en dit Estrosi), et qu'on pouvait penser à priori que, devant gérer le problème depuis plus longtemps que 1992, ils auraient légitimement plus d'expérience en la matière. De ce que j'ai pu en lire sur le sujet, il y semble aussi beaucoup plus présent, mais aussi plus braconné (mais les chiffres sont très vagues).
C'est pour ça que c'est aussi intéressant d'avoir le point de vue factuel de Bignonn, bien que je me garde de généraliser la situation de quelques uns à l'ensemble d'un territoire ou d'un pays. Après, pour ce qui est des "vérités" énoncées, d'un côté comme de l'autre, tant que ce n'est pas appuyé scientifiquement, ça reste des allégations. Et c'est avant tout sur des allégations que prospèrent les extrémistes de tout poil.
Pour ceux que le sujet intéresse, y'a un dossier passionnant à lire sur Le Monde à propos du point de vue italien qui semble en pleine mutation :
https://www.lemonde.fr/planete/visuel/2017/03/22/la-guerre-du-loup-gagne-l-italie_5099137_3244.html
Il y a 2 heures, Krystof a dit :C'est là qu'on voit l'utilité d'en parler , grâce à la question de Mako (que j'aurais pu poser) et à ta réponse, je vois les choses sous un autre angle .
Je suis pour la présence des loups et des lynx , j'adore la nature et les animaux, mais comme tu dis , il faut trouver un moyen de cohabiter intelligemment, mais ça ne doit pas être simple , surtout quand tu as d'un côté les bobo parigots et les "je sais tout" qui parlent sans savoir et de l'autre les terroristes (et je pèse mes mots) auteurs de l'affiche qu'a posté Salocin. C'est parfaitement contre productif d'un côté comme de l'autre .
Disclaimer @Krystof : ceci n'est en aucun cas une "attaque" te visant, mais une réponse globale au stéréotype du bobo parisien, parce que je pense que c'est plus compliqué que le simple fait d'être "déconnecté" de la réalité du terrain. Et vu que tu dégaines en premier, bah
Vois-tu, habitant la région parisienne (bien qu'exilé d'une région très agricole), je suis pile dans la cible du bobo parisien (à ceci près que j'aimerai beaucoup beaucoup avoir le salaire d'un bobo afin qu'on puisse m'attribuer ce sobriquet). En plus je soutiens (très modestement) un film qui s'intéresse au loup de très près, alors tu parles que sur le papier, je suis une cible de choix...
Hé bien non. Malgré mon "statut" géographique, j'ai le militantisme en horreur, et je ne suis pas pro loup, pas plus que je ne suis pro éleveur. Je suis juste un type agacé de voir sempiternellement des gens qui préfèrent se mettre sur la tronche de façon grotesque plutôt que de se poser autour d'une table et de discuter entre gens civilisés, alors que l'être humain justifie sa position "hégémonique" à l'échelle planétaire par le fait qu'il prétend être l'espèce la plus douée d'intelligence, et la plus apte aux relations sociales (note comme ceci se transpose parfaitement avec la réforme des retraites). Pour le coup, le loup est bien plus malin que tous ceux-là, parce que lui seul a su tirer partie de la situation.
Le truc, c'est que chacun juge les faits en ne voyant pas plus loin que le bout de son nez et selon ce qui l'arrange, alors qu'il y a des facteurs géographiques (sur quels territoires ? point de vue local ou plus large ?), temporels (depuis combien de siècles la situation perdure), écologiques (le loup est un régulateur des éco-systèmes, mais doit-on/peut-on réguler le loup ?), économiques (le pastoralisme est-il devenu une "industrie" comme les autres ?), touristiques (en Italie, l'évocation du loup attire beaucoup de gens dans les parcs) à prendre en compte.
C'est tout ce qui rend la chose si complexe, et le fascisme des uns ou des autres n'est en aucun cas une réponse envisageable. Mais comme à l'accoutumée au milieu de tout ça, on a des élus qui préfèrent faire le dos rond plutôt que de prendre leurs responsabilités, se gardant bien de prendre la moindre décision qui pourrait les couper d'une partie de leur électorat, cédant aux pressions de tel ou tel lobby.
Et on en voit le résultat, maintenant que les zéros sociaux sont en train de prendre le "contrôle" : on ouvre grand les vannes de la sombre crétinerie
En gros on a le même avis
Sauf que moi je suis moins bavard
Vivant à 10 000 km de cela, je trouverais très mal venu de donner mon avis sur le sujet, d'autant plus que je n'en ai pas de clair .
Mais j'ai passé le réveillon avec -entre autres- un ancien collègue retraité comme moi, qui vit sur le caillou, mais qui est originaire de la région de Die. En vacances dans son pays natal l'été dernier, il a entendu le récit d'un de ses potes, randonneur invétéré, qui a été attaqué et sévèrement blessé par un chien patou servant de rempart contre les loups. Le gars en question n'est manifestement pas un bobo parisien mais un type du cru qui connaît parfaitement sa montagne, savait le danger potentiel et a pris les précautions d'usage en contournant de très loin le troupeau. Il semblerait que ce type d'attaque soit devenu monnaie relativement courante dans le secteur. C'est tout de même inquiétant !
En dehors de cela, mon voisin est un ancien capitaine de gendarmerie -mais très sympa, l'un n'empêche pas l'autre -, créole, mais comme ces zigues bougent beaucoup dans leur parcours professionnel, il a fini sa carrière à Barcelonnette. Lorsque le jobard de pilote allemand suicidaire a volontairement crashé un Airbus et tué tous ses passagers dans le coin, il était déjà revenu depuis peu sur le caillou. Je lui ai dit :
"Tu t'en sors d'une belle, tes anciens collègues ne doivent pas être à la fête !
- M'en parle pas, je les ai au téléphone tous les jours. En dehors du spectacle atroce et de l'odeur, ils sont des dizaines à se relayer jour et nuit pour boucler le secteur et éloigner une meute de loups qui rôde, prête à se repaître de débris humains !"
Si c'est pas malheureux d'obliger les loups à se diriger vers des animaux bien vivants plutôt que de les laisser se rassasier de bidoche froide
Bon , à la vue de vos commentaires et précisions , j'ai décidé de laisser complètement tomber les loups pour m'occuper des chaperons rouges et a fanculo leurs " mères grand "
Oui, à notre âge, vaut mieux s'occuper des mères grand que des chaperons rouges, parce que sinon, les accusations de pédophilie, toussa...
Je te rejoins sur pas mal de points Salocin.
J'essaye juste de faire la part des choses entre ce que j'entends ou lis, ce que je vis, recoupé par ce que m'en disent d'autres éleveurs , et mon avis perso.
Quand on parle écosystème, je suis totalement consterné de voir pas mal de monde défendre le loup dans le rôle de régulateur de ces écosystèmes, et dans le même temps ces personnes se réjouir de l'augmentation du tourisme vert et d'admirateurs de la nature. Le tourisme et par là les loisirs sont souvent les premiers destructeurs d'écosystèmes dans les montagnes:
Coupes à blanc de domaines forestiers afin d'étendre les pistes de ski, routes d’accès de plus en plus nombreuses et embouteillées, pompage dans les nappes phréatiques afin de faire de la neige artificielle, hostellerie, construction de chalets avec sa cohorte de déchets, remontes-pentes, sentiers de randonnée pédestres ou VTTistes toujours plus nombreux, excursions nocturnes et j'en passe.
La nature, si l'on veut observer un écosystème le moins bouleversé possible, a besoin de tranquillité, ce qui va à l'encontre de tout ce que j'ai cité ci dessus.
Surtout, je ne vois personne envisager un écosystème où l'homme s' inclue de façon normale, sinon en gros tel que devaient être les écosystèmes dans les montagnes jusqu'au XIXème siècle.
Pourquoi cette date, parce que les industries ne s'étaient pas encore vraiment implantées, que les habitants vivaient pour l'essentiel en autarcie et donc totalement tributaires de la nature.
Or, c'est justement ce genre de milieu naturel que beaucoup voudraient observer, avec des loups chassant le gibier, qui lui même limiterait la pousse de certaines plantes, des éleveurs qui vivraient comme au XIXème...... Et bien entendu la possibilité de venir observer tout ça en esquivant la question (suis-je légitime de venir perturber cet endroit juste pour assouvir mes envies de nature?)
En attendant on laisse les choses en l'état, ce qui ne convient à personne.
Le loup est-il légitime en France? Assurément, il était présent historiquement.
Est-il indispensable aux écosystèmes Français? L'absence du loup pendant plusieurs décennies a t'elle bouleversé la biodiversité, ou est-ce plutôt l'augmentation de la population, des industries, de l'agriculture intensive, de l'emprise urbaine, de la déforestation, bref de tout ce qui réduit les espaces sauvages qui est en cause?
Je ne pense pas que la disparition du loup modifierait beaucoup les écosystèmes, en tout cas de façon bien plus faible que les autres facteurs, mais comme tout cela aurait pour conséquence de diminuer le confort du plus grand nombre, il vaut mieux sacrifier les éleveurs, même quand ceux ci ont un mode de vie beaucoup plus respectueux de l'environnement que la plupart des autres catégories.
Est-il en danger? Depuis 1992, la population est passée de 2 à environ 500 selon la police, 2000 selon les éleveurs. Ce qui est sûr, c'est que malgré les plans d'abattage, le braconnage, les tués sur les routes et les morts naturelle, la population est en hausse constante et rapide, et l'abattage de 100 loups par an ne remettrait pas en cause la survie de l’espèce en France selon moi.
Pour ma part, je pense que ce serait stupide de le faire disparaitre, il faudrait déjà essayer de lui inculquer le respect des élevages, ce que personne ne réussit à faire depuis la cohabitation forcée.
Problème insoluble?
Pour ma part j'ai connu (et avant moi mon père) des attaques de lynx depuis les années 80. Le lynx est un prédateur félin, ces attaques sont beaucoup plus furtives que celles du loup, et par conséquent n'ont jamais entrainé de dommages collatéraux (stress, avortements....). Le tribut laissé à cet animal ne me dérange pas, une bête tous les ans ou tous les 2 ans, pas de panique dans le troupeau, je n'aurais jamais l'idée de prôner son abattage.
A l'inverse, le loup en 5 années d'attaques (2011, 2012, 2015, 2016, 2018) a causé beaucoup plus de dégâts et m'a coûté une fortune, malgré toutes les précautions prises pour m'en prémunir. J'ai donc beaucoup moins de tolérance pour lui, car une fois de plus je ne vois plus de solutions pour cohabiter.
Depuis 2011, et les premières attaques, je me sens comme un commerçant dans une banlieue sensible qui voit sa boutique dévalisée 3 ou 4 fois par an sans que rien ne bouge. Ma capacité à fournir une viande de qualité, élevée dans les meilleures conditions possibles, et qui faisait ma fierté, a pris pas mal de plomb dans l'aile et seul l'entretien des paysages me conforte encore dans mon choix de continuer un peu.
Depuis 2 ans , j'ai néanmoins réduit en partie mon troupeau et j'ai trouvé un boulot de formateur à mi temps, ce qui au passage me rapporte presque 2 fois plus d'argent pour 10 fois moins de temps passé, et me permet de me confronter à d'autres problématiques tout en réactivant mes neurones fatigués..
N'allez pas croire cependant que mes témoignages sur le loup soient orientés dans le cadre de mes cours, je ne confonds pas tribune et déontologie.
Plusieurs collègues ont eux cessé leur activité, et se sont reconvertis. A chaque fois, c'est d'abord l'impact psychologique qu'ils ont mis en avant pour expliquer leur choix.
Au passage, j'échange beaucoup sur ce sujet avec des amis de toutes provenances, ruraux, citadins.... on arrive toujours ou presque à discuter intelligemment, parfois plus qu'avec certain "collègue".
Et comme vous pouvez aisément le deviner, le sujet me tiens suffisamment à cœur pour que je sacrifie mon temps pour venir expliquer mon ressenti, mais il n'y a pas que le rallye...
Je ne vais pas répondre en détail, autrement Krystof va faire un infarctus (déjà qu'il me trouve bavard, alors ce pavé ), mais en tout cas je trouve ce discours très intéressant à lire, et à "entendre". Je suis bien plus sensible à la cause des éleveurs que celle des chasseurs de gibier, qui globalement ne pensent qu'à leur gueule en zappant leur simple rôle de régulateur, et cherchent clairement à éliminer toute concurrence qu'ils estimeraient, à tort ou à raison, trop présente pour eux (lynx 120x plombé dans les Vosges, veaux marins décapités en Baie de Somme).
Je réagirais juste autour de la question du possible apprentissage du loup à craindre les troupeaux, car sachant qu'il a mis quelques siècles à inscrire dans son patrimoine génétique la peur devenue pour le coup ancestrale de l'homme (tandis qu'on a toujours essayé de lui coller une étiquette de grand bouffeur de gosses, alors qu'on sait tous maintenant que c'était Matzneff ), je me dis que sur le papier et à condition d'être fort patient (ce qui malheureusement est incompatible avec l'émotion que le débat suscite), ça pourrait être une idée qui à creuser, mais je ne prétends pas que c'est une solution viable. Je me dis juste que si le loup a peur de l'homme depuis des millénaires (la réciproque est d'ailleurs aussi vraie), y'a moyen en théorie qu'il ait aussi peur d'autre chose.
Ce dont je suis sûr en revanche, c'est que plus une espèce prolifère et se sent confort, plus elle devient envahissante, et plus la concurrence entre les meutes est forte. Rien qui ne favorise une baisse des attaques, donc. Le cas du lynx est intéressant, parce qu'il est finalement assez rare dans nos contrées (malgré sa ré-introduction, il a quasiment disparu des Vosges à cause du braconnage, mais semble mieux se porter dans le Jura), ce qui limite grandement sa capacité à "prélever" le bétail, et le rend plus tolérable (ce qui bien entendu, n'est pas le point de vue des chasseurs).
En attendant, entre 24-32 2-3 palabres, il serait bon que quelques éminents scientifiques spécialisés sur le sujet s'emparent sérieusement et rapidement du débat public, histoire déjà de calmer un peu les choses, de remettre certaines idées erronées à leur place, et soient optionnellement contributeurs d'idées et/ou de solutions. C'est en priorité ces personnes dépassionnées que les politiques/autoritées sont censées entendre.
Après, concernant le film qui n'est pas encore sorti dans les salles (puisque c'est un peu le point de départ), peu importe le positionnement des gens. Il faut juste que les extrémistes de tout bord comprennent qu'on n'est pas dans une république bananière où on pend les gens pour cause de délit d'opinion, et que même les plus grands criminels de guerre ont eu le droit à un avocat.
direct dur LCI
Je me permet de répondre à ce sujet compliqué , habitant en Aveyron , ce problème du loup est bien là , cependant à l'époque il y'avait des loups , mais il y'avait aussi des bergers avec parfois 2 ou 3 gros chien berger des Pyrénées pour surveiller les troupeaux , les berger faisait des feux pendant la nuit pour éloigner les prédateurs ...etc
Le problème c'est qu'il n'y a plus de berger , tout simplement .